Les restes d'un sombre passé [ PV Erato ]

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Les restes d'un sombre passé
qui ne peut être oublié.

Autour de moi, tout n'était que désolation. La terre était nue. A part quelques rochers sinistres et autres arbres morts et noircis, il n'y avait rien, rien sur quoi mon regard pouvait s'accrocher. Bien que l'été arrivât, il n'y avait pas la plus petite impression de chaleur - de douce chaleur - sur ces lieux maudits. Juste un vague échos des brûlants Enfers, comme un appel incessant attirant ceux qui se risquaient ici... La brume rendait le paysage fantomatique, irréel. Il n'y avait rien à espérer en ces lieux, car l'espoir ne pouvait y survivre. Je pouvais encore sentir la présence de la Mort autour de moi, et des illusions issues de la brume et des combats passés. Peut-être ceux qui avaient succombé à la guerre et qui ne trouvaient pas le repos essayaient de transmettre leurs derniers instants aux rares vivants qui passaient sur la terre dévastée ? Je ne le sais pas.

Cela fait longtemps que le sang n'a pas coulé ici. Mais autrefois, il coulait à flots, à tel point que la terre en devenait vermeille. D'ailleurs, l'odeur du sang imprégnait encore certaines parcelles sombres. On pouvait observer, ça et là, les vestiges des cadavres de ceux-qui-étaient-morts. Des os blanchis par le temps et les charognards, auxquels étaient parfois tachés des lambeaux de chair en putréfaction. Oui, beaucoup de temps s'était écoulé depuis ces jours funestes où les Angels et les Devils s'étaient affrontés. Pourtant, mon sang se mit à bouillir en réaction à ces anciens combats. Mon corps désirait y participer, bien que je ne puisse évidemment pas accéder à ces temps rouges et noirs. Mes muscles se contractaient, mes babines se relèvèrent imperceptiblement. Je secouais la tête. Non ! C'était fini, tout ça... c'était fini. Mais mon corps, cet amas de chair nourrit par des instincts primaires, n'était pas d'accord avec moi. Tuer, faire souffrir, étaient ses seuls mots d'ordre. Ces ordres qu'on lui avaient inculqués autrefois, je ne pouvais rien faire contre...

Furieux, j'hurlais. Mon corps s'arqua contre cette souffrance, plus mentale que physique. Mon cri était un pur cri de douleur et de rage. Il déchira la nuit, résonnant encore et encore dans ces lieux déserts. Enfin.. peut-être pas si déserts que ça.

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Elle ne savait pas ce qui avait attiré ses pas
sur cette terre morte.
Bien qu'Erato avait décidée d'explorer chaque unes des terres de ce monde, elle
n’avait même pas imaginé qu'elle tomberait sur une telle terre.
Tan d'odeurs ce mélanger...
Et le sang, odeur qui lui était plus que tout autre, insupportable...
Et la vue des os...
Elle devait quitter cette terre au plus vite, retourner vers les plaines enneigées
ou les cascades, la où les fleurs pouvait vivre paisiblement.

Et c'est alors qu'elle entendu un cri, un hurlement.
C'était un loup, et la curiosité l'emporta sur le dégoût de ces lieux.
Elle ce mit a courir vers la source de ce bruit, et c'est alors qu'elle le vit,
la souffrance ce lisait dans ses yeux...
Et elle parla a voix basse, pour elle même, tout en s'approchant doucement.

"Le pauvre... Quel malheur lui est il arrivé?"

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Occupé à juguler - ou plutôt à tenter de juguler - la souffrance qui me brûlait, mes sens ne m'avertirent pas de l'arrivée d'une louve inconnue. Aussi, dès que je la repérais - plus averti par une sorte de ixième sens que par autre chose - et bien que son approche ne soit pas aggressive, je réagis violemment. Ou plutôt, mon corps réagit avant que mon esprit n'aie eu le temps de bien analyser la situation. Je ne peux pas dire que je nen ai pas l'habitude. Mes réflexes sont sudévellopés et prêts à réagir à toute intrusion dans mon cercle privé. Mon corps et mon subconscient considèrent encore tous ceux que je rencotnre comme des ennemis, ou plutôt comme des créatures qui veulent me tuer, me déchirer, m'égorger. Du coup, de "mon" point de vue, je ne fais que me défendre. Des fois, je me hais...

Mes babines se relevèrent dans un grondement rauque et menAçant, découvrant mes crocs acérés. Mon échine se hérissa, doublant le volume de mes poils au niveau du cou et surtout de la nuque. Mes yeux se plissèrent et tout me corps se tendit, prêt à riposter à la moindre aggression... Puis je secouais ivement la tête et battit en retraite, reculant comme un chiot effrayé. Non, non, non, me répétais-je en boucle. J'avais peur, terriblement peur de moi, de ce que j'étais capable de faire.... Après un certain moment de tension, lorsque je fus certain d'avoir calmé mes pulsions guerrière - que je devais bien supporter, malgré moi - je jetais enfin un regard à la nouvelle arrivante. Elle jurait affreusement avec les lieux où nous nous trouvions, comme une poupée de pourcelaine dans l'étal d'un boucher. Que venait-elle faire par ici ? Après mon moment de folie passé, où ils avaient été vraiment terrifiants, remplis de fureur guerrière, mes yeux avaient repris leur éclat de sagesse auquel ils s'étaient habitués... auquel je les avaient forcés à s'habituer.

" Excusez-moi, vous m'avez surpris, j'ai réagi par pur réflexe. "

Je restais à une distance prudente, incapable de me faire confiance - ne serait-ce qu'une seconde. Une seconde, c'était suffisant pour enlever une vie ou faire couler le sang.

" Désolé " , répétais-je.

Désolé d'être ce que je suis. Désolé d'être moi. Désolé d'exister. Désolé d'être, a fond, un tueur dangereux, jamais rassasié de mort et de sang. Parfois, le monde que je vois se teinte de sang, tellement j'en ai fait coulé. Ce ne sont que des illusions, des hallucinations, mais elles révèlent bien mon état d'esprit. Le rouge.. La couleur de ma souffrance.

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