Wolf Angel
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 « Sunrise on the Water. (PV Hypnôse)

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Bélial

ADMINBadass little pony

Bélial

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MessageSujet: « Sunrise on the Water. (PV Hypnôse)   « Sunrise on the Water.  (PV Hypnôse) I_icon_minitime27.09.10 17:59


sunrise on the water
PV Absolution & Hypnôse


« Sunrise on the Water.  (PV Hypnôse) 100927075657741939

« Et le combat cessa faute de combattants. »
Pierre Corneille — Le Cid.

    Le jour se levait tout doucement. La nuit s'en allait à pas de loup, chassée par son éclatant amant qui paraissait à l'horizon, dans sa robe de feu : le soleil. Ce soleil qui, tel un phénix, semblait renaître chaque matin, après avoir laissé son royaume à la lune le temps de quelques heures nocturnes. Qu'elle était belle, la lune, qui brillait encore dans le ciel rose pâle de l'aube. Qu'elle semblait douce et fraîche, avec sa traîne d'étoiles, telle une reine. Nombreuses étaient les âmes poétiques à avoir loué le ciel. Le ciel et ses deux seigneurs. Les yeux du monde. Les yeux levés vers le ciel, le mâle eut un sourire ironique, un peu moqueur. A vrai dire, il était loin d'être poète, et le ciel n'était pour lui rien d'autre qu'une jolie peinture accrochée au-dessus de sa vie. Une sorte de décor censée la mettre en valeur. Mais il se souvenait d'une jeune louve qui, séduite, sous un croissant de lune, avait trouvé le cadre particulièrement romantique. Des deux astres, celui qu'elle préférait était cet oeil à demi fermé, cet éclat de mystère, qui veillait discrètement sur le monde endormi.
    Le loup décrocha son regard ambré de cette chaleureuse peinture et secoua la tête en soupirant. Encore une jolie jeune louve au coeur rêveur. Ces créatures frêles et fragiles semblaient perdues dans leurs rêves, incapables de voir le monde tel qu'il était. Incapable de faire preuve de réalisme, d'accorder leur juste valeur aux choses. Elle s'était amourachée de lui et n'avait vu que ce qu'elle voulait voir : ses airs charmeurs, elle les interprétait comme les signes d'un amour ardent, et ses flatteries prenaient aux yeux de la demoiselles des accents de déclaration passionnée — l'honnêteté même. Cette jeune solitaire s'était ainsi ajoutée à la longue liste de ses conquêtes. Absolution avait un physique tout à fait correct, et même plutôt avantageux, et il connaissait les louves. Cette connaissance, il l'avait apprise au fil des années, de ses aventures. Et il s'était peu à peu rendu compte que, sans compter les Devils dont le mauvais caractère était légendaire, les louves que l'on rencontrait le plus étaient des âmes tendres et sensibles, à la vision subjective, en proie à de douces rêveries. Oh ! bien sûr, leur nature profonde était bien souvent dissimulée sous un masque de force et de caractère qu'elles avaient confectionné pour protéger leur coeur, masquer leurs faiblesses. Mais le mâle avait appris les aléas du long chemin qui menait jusqu'à leur coeur. Et pourtant, ce n'était pas qu'un petit séducteur de pacotille dont le plaisir était de s'assurer les sympathies de naïves créatures pour la simple satisfaction de son orgueil. Non pas qu'il se considérât comme particulièrement talentueux — ce n'était pas son art du mensonge qu'il louait, mais avant tout les grâces de ces louves. Bien que fragiles, il y avait dans cette candeur, dans ces sentiments sublimes, une beauté admirable et délicieuse. L'amour les rendait encore plus ravissantes. Et ce n'était pas pour l'abandon qu'elles faisaient de leur amour-propre lorsqu'elles se laissaient séduire que toute cette cour l'intéressait ; ce n'était pas plus pour la satisfaction de leur vulnérabilité ou de leur désespoir lorsque, finalement, il leur refusait cet amour auquel elles croyaient ; c'était pour ces instants où l'amour les faisait resplendir, où les sentiments les élevaient à la condition d'une reine. En fin de compte, peut-être avait-il quelque ressemblance avec les poètes : ses Muses.

    Ainsi donc, le jour se levait tout doucement sur la vallée, teintant la terre de tons doux et chaux, donnant au ciel un air de fête, tandis que les premiers oiseaux chantaient déjà sur leur branche. Tout comme ce jour-là... Le loup laissa son regard glisser sur le sol. Là, les herbes arrachées par de violents coups, la terre tassée, retournée, conservaient comme des cicatrices les traces de la bataille. Quelques jours auparavant, dans cette même atmosphère de calme et de joie sereine, la violence avait déchiré le silence de son cri de haine. Absolution conservait ce souvenir dans son esprit, mais également dans son corps. Ses côtes le faisaient encore souffrir, lorsqu'il respirait trop fort, et quelques plaies le piquaient lorsqu'il roulait dans le sable du désert. Mais il s'en remettrait vite, contrairement à son adversaire… Il s'était battu comme un diable contre un de ces clébards d'Angels ! Il avait le vif souvenir d'avoir souri de jubilation en sentant ses crocs déchirer la chair de son adversaire. Son corps en tremblait encore. La scène se rejouait dans sa mémoire, avec un réalisme si troublant que ses muscles étaient tendus, prêts à la propulser sur son adversaire. Tout allait vite, on ne réfléchissait plus. Tout n'était plus qu'instincts enfouis qui resurgissaient. La guerre avait le fabuleux don de changer les êtres, de faire ressortir une part d'eux qu'ils ne connaissent pas toujours. Cris, peur, rage, sang. Odeur du sang qui coule. Goût du sang versé. Toucher du sang qui colle le poil. Bruit du sang qui bat dans les tympans, atténuant le formidable hurlement de la terre que l'on piétine, que l'on griffe, que l'on égorge. S'arrachant de l'étouffant chaos qui courait dans sa tête comme un cheval au galop, le Sakarite considéra le paysage autour de lui. Comme tout semblait calme, à présent. Dire qu'il n'avait même pas pu l'achever, ce lâche s'était lui-même mordu la langue pour mettre fin au combat. Reconnaissant la défaite, référant fuir devant la violence de l'ennemi et s'assurer une mort certaine. Ce geste misérable avait tellement écoeuré le Sakarite qu'il avait cessé de se battre et s'était contenté de regarder son adversaire mourir, se vidant lentement de son sang. Quel mépris ce parasite avait-il dû voir dans les yeux de son ennemi, avant de perdre connaissance… Puis il était parti sans un geste, abandonnant là le cadavre. Un coup d'oeil panoramique lui affirma que le corps n'était plus là. Avec un sourire narquois, le mâle se demanda si les siens l'avaient retrouvé tel quel ou si les charognards s'en étaient occupé avant.
    Avec un soupir bruyant, le Combattant vint s'accroupir au bord du lac et lapa quelques gorgées d'eau de sa langue rugueuse. Contrairement à ce à quoi il s'attendait, l'eau était fraîche et bonne. Elle semblait ne porter ni douleur, ni amertume. Ainsi, elle désaltèrerait les plantes et nettoierait les blessures du sol. Ainsi, et comme toujours, la nature, patiente, se relèverait sans rancoeur, posant sur ses bourreaux l'oeil doux et tendre d'une mère. Le loup esquissa une sourire moqueur, quelques gouttes coulant de son menton. Il appartenait à la race des pires goujats de ce monde. Si la terre pense à tous, parce que l'ensemble des êtres vivants forme sa réalité, les loups ne pensent qu'à eux, car ce n'est que leur existence propre qui fait leur monde. Ainsi Absolution avançait-il dans la vie, sans la moindre considération pour le sol qui supportait ses pas. Si la terre était muette, était-ce parce que ses cris de douleurs avaient fini par user sa voix ?
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