C'est l'une des seules histoires que j'ai faite (et terminé) avec un loup... Je la met, même si elle en va pas intéresser grand monde probablement^^.

_________________________________________________________________________

Lorsque je me suis réveillé apparemment pour la première fois, ce fut après avoir entendu des chuchotements pressants auprès de moi. J'aurais voulu ouvrir les yeux: mais tout mon corps me faisait souffrir, du bout des pattes, que je devinais flasques, jusqu'à mes paupières lourdes comme du plomb. Remuer semblait être en effort impossible. Mais la souffrance la plus forte, la plus marquante, était sûrement celle de mon oeil droit. C'était une douleur aigue qui me brisait et m'empêchait de prendre pied avec la réalité.

- ... un de cette maudite espèce? Ici?

- ... Dans notre forêt? Impossible...

- Pourquoi il ne bouge pas?...

J'avais réussi à force de concentration à comprendre certaines paroles. Mais, épuisé, je préférai m'évanouir de nouveau...

De nouveau, je repris conscience: je me sentais reposé et la douleur s'était tarit. Lentement, j'émergeai de mes rêves. Ils n’en substituaient qu'une impression de tristesse et de douleur. Il y avait toujours autant de chuchotements autour de moi. J'ouvris brusquement les yeux et redressais la tête.

Je n'entendit qu'un subit bruissement de feuillages: il n'y avait personne. Curieux, j'examinais l'endroit où je me trouvais: c'était une forêt, et j'étais auprès d'un épais buisson piquant, qui avait des baies rouges. Je remarquais alors que je mourrais de faim, mais je n'avais pas envie de cette nourriture qui, étrangement, me semblait d'emblée infecte.

Tremblant, je me mis debout; je vis alors mes pattes flageolantes, d'un pelage gris bleu, pourvu de griffes d'argent.

C'est alors que je remarquais quelques choses d'étonnant: je ne savais pas qui j'étais.
Que faisais-je là? Quelle créature étais-je? Comment étais-je arrivé à cet endroit?

Je ne m'en souvenais pas. Inquiet, je restai un moment assis dans l'herbe fraîchie par la nuit, à contempler l'astre lunaire.
Je finis par me rendre à l'évidence... J'étais amnésique, pour mon malheur.
J'eus alors l'idée de trouver un point d'eau: en effet, j'avais le gosier sec, et la vue de mon reflet allais peut être m'aidé.

Je me suis traîné, le corps douloureux, humant l'air de mon museau froid et humide: Je ressentais des odeurs diverses, notamment de petites créatures, qui provenaient des buissons: je compris que l'on me suivait. Malgré mes réflexes endormis et mes blessures, je redécouvrit mes instincts de chasseurs; je me tapie dans l'ombre d'un buisson après un sprint et attendit que les espions arrivent.

Le silence s'établit. Seul le doux bruissement du feuillage venait le troubler. Tout à coup, une famille d'animaux roux à queue panachée arriva.
Mais pas là où je m'attendais... Il n'y avait personne sur le sol! Déconcerté, car pourtant j'entendais parfaitement le bruit qu'elle faisait, je levai la tête vers la cime des arbres pour voir trois petits rongeurs sautiller sur les arbres. Ils s'immobilisèrent.

- Où est il passé? fit le plus petit d'une voix flûtée.

- J'en sais fichtrement rien, mon gars, en répondit un autre.

- Tu devrais alerter les autres que la grosse bête à disparu, rétorqua la dernière!

- Maaaais Rose, ma chérie... supplia celui qui semblait être le mâle.

- Je ne veux RIEN entendre! répliqua Rose. Vas y. Il est important qu'ils sachent que ce fichu prédateur est en liberté quelque part!

Vaincu, le père fit demi tour et disparu.

Le plus petit dégringola de l'arbre pour atterrir dans l'humus.

- Finn! Qu fais ... AAAAAH!

D'un bond énorme, j'avais sauté sur la frêle créature et voulut l'enserrer dans mes pattes. Mais j'avais surestimé mes forces. La douleur que je ressentis me plia en deux et je m'écrasais à moitié sur la bestiole terrorisée...
Je me suis roulé sur le côté pour éviter à la petite bête inconnue d'être broyé par ma masse, mais j'avais tout de même refermé ma patte sur son corps minuscule. Je grognai et montrai des dents:

- Lâche moi! Lâche moi! MAMAN! piaula Finn en gigotant et se tortillant du mieux qu'il pouvait.

Je levai les yeux. La mère avait elle aussi disparue. Quelle mentalité!

- Pourquoi me suivez vous? demandai-je agressivement. Que me veux-tu et...

Je le jaugeai du regard:

- Quelle créature es-tu?

Ma dernière question le surprit tellement qu'il arrêta de bouger, les yeux ronds d'étonnement. Puis son petit corps fut secoué de convulsion.
Effrayé, je me demandais s'il était littéralement mort de peur, avant de remarquer en fait qu'il était surtout mort de rire.

- Hihihi! Hihihi! s'esclaffait-il. Tu ne le sais vraiment pas? Mais... je suis un écureuil, c'est évident! Hihihi...

- Tu vas arrêter de rire, oui?

J'étais en colère et je le secouais comme un prunier.

- Ca va... Nous te suivons parce que nous ne t'avons pas vu depuis... une éternité!

- Comment ça? Je vivais ici avant?

- Pas toi, tes ancêtres. Les vieux disent...

Il se tut, comme vraiment effrayé.

- Disent quoi, nom d'un croc! m'énervai-je.

- Disent que tu es un loup!

Je resta sans voix, et relâcha lentement ma prise, terrifié par cette idée qui déjà, faisait partie de moi...

- Un loup? fis-je d'une petite voix.

Finn se dégagea facilement de ma patte molle et s'enfuit en bondissant. En moins de temps qui lui aurait fallu pour grignoter une noisette, il était déjà à plusieurs mètres de moi et me criais:

- Et en plus, tu es laid!

Il devint un petit point roux et disparut à l'horizon, me laissant seul avec l'impression d'être aussi faible qu'un nourrisson.
_________________________________________________________________________

La suite si ça vous plait :l_wtf:

A OUI!!!!!!!!!!!! LA SUITE!!