Invité
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  |  Sujet: Sur Mesure - P v  23.12.09 16:04 | |
| What Shall we die For,
The Only good reason.
NORTHERN LIGHTS
Les nuages s’étiraient enfin, laissant apparaître ce beau soleil qui s’était caché toute la journée. Marchant au milieu des arbres de notre belle forêt, je levai la tête au ciel pour sentir quelques rayons me caresser le visage. Souriant doucement, je fermai les yeux et restai immobile encore un peu, juste pour profiter de cette douce chaleur. Soupirant, je repris ma marche. Au loin on pouvait entendre le grondement de la cascade qui, malgré nos températures basses, restait active et toujours aussi belle. Accélérant un peu le pas je me mis à trotter fièrement, mes pattes frôlant avec délicatesse le sol humide. Je croisai au hasard une louve qui s’occupait de ses louveteaux. Inclinant la tête pour lui dire bonjour, je vis dans son regard qu’elle avait envie de compagnie. Je serais bien restée mais c’était encore un de ces jours où je ne trouvais refuge que dans une solitude lourde et froide. Lui adressant un sourire désolé, j’haussai les épaules avant de reprendre ma route. Elle m’adressa un petit jappement d’au revoir et repris l’éducation de ses garnements. Je songeai un instant qu’elle devrait être accompagné du père des enfants pour leur éducation. Mais après tout, on peut éduquer sans père… Il manquera juste un petit quelque chose dans leur vie, et dans la votre, une part énorme. Tournant à droite, je partis dans un petit galop léger pour le dégourdir les pattes. Allongeant mes foulées, je me mis à rivaliser avec ce vent doux qui parcourait la forêt. Continuant à tirer sur mes muscles, ma course prit vite une allure beaucoup plus combative car je me battais contre le vent et le temps, les défiant à chaque regard en arrière, comme pour me rassurer que j’avais de l’avance. Dans un ultime effort, je tendis mes muscles et bondis au dessus d’un vieux tronc qui me barrait la route. Restant quelques dizaines de secondes en l’air je sentis pourtant que je ne touchais plus le sol et c’était agréable… Atterrissant avec délicatesse je ralentis tout de suite et levai le museau au ciel. Je poussai un profond hurlement qui s’adressait à tous les loups de la meute, comme un salut, un bonjour. D’autres se joignirent à moi ou bien me répondirent et très vite nos terres furent emplies d’un même chant, doux et puissant. Lâchant les dernières notes de ma mélodie je secouai la tête et me mis à piaffer nerveusement sur le sol. Dans mes veines mon sang s’enflamma : ma meute… Relevant le museau au ciel je fixai ces nuages avec tristesse et dégoût : personne ne m’avait répondu là-haut. Une impression d’abandon me prit et je lâchai un juron silencieux. Tournant les talons je me dirigeai plus que jamais vers cette cascade avec une autre idée en tête.
Reprenant ma course, cette fois je ne me battais plus que contre moi-même, je croisai un loup qui me vit passer à une vitesse folle. Arrivant devant la cascade je bifurquai sur ma droite pour prendre le petit chemin vers le haut. Glissant sur les pierres humides je bondis en avant jusqu’à ce que je me retrouve tout en haut. Là, j’avançai jusqu’aux limites des pierres, regardant vaguement le vide qui s’offrait à moi. Un plongeon ? Pas vraiment. Levant la tête au ciel, je me mis à hurler. Sauf que cette fois aucun angel ne me m’accompagna : tous avaient compris à qui je m’adressais. Continuant à hurler, l’un d’entre eux plus puissants eu une réponse. Le vent s’accentua et vint se prendre dans ma fourrure. Ne nous oublie pas… Ne m’oublie pas, s’il te plaît. Fermant les yeux, je m’assis, enroulant ma queue autour de mes pattes et baissai la tête. Restant immobile, j’attendis patiemment que quelque chose se passe. Le froid reprit le dessus, le soleil s’éloigna et disparut une nouvelle fois dernière les nuages. Pourtant je restais ici, parfaitement immobile, une statue lointaine. Ne m’oublie pas… |
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