Que fais-tu donc là mon petit ? (pv)

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Àsgard

Black Stone Cherry... N'est-ce pas un peu long comme prénom...? Vous trouvez aussi ? Parfait, appelez moi donc Cherry, pas la peine de fourrer son museau plus loin pour trouver un raccourci, ou plutôt, un diminutif...
Passons... Depuis le lever du soleil, j'errais dans la plaine, marchant au gré de mes pensées. En ce moment, je m'ennuyais, je n'avais point de louveteaux à surveiller, à éduquer, et à protéger de la violence du monde... Point de petite boule de poils qui malgré ses caprices, ses colères, ses pleurs, ou ses farces, n'arrive à me faire céder sur le fait que je la trouve adorable et surtout, attachante... Point de petite boule de poils à considérer comme étant mienne...
A vrai dire...
Comment ressent-on le fait d'avoir des petits à soi ? Cette question me trotte sans arrêt dans la tête depuis que je n'ai plus d'objectif... Eh oui, désormais, je suis cheffe des nourrices... Je savoure cette position, que je convoitais depuis bientôt trois ans... Mais son goût n'est pas aussi sucré que celui auquel je m'attendais...
Après tout, peut-être que c'est juste parce que je pense trop.
Mais que m'arrive-t-il ? Je ne suis pas ainsi d'habitude. Quoique, cela dépends des secondes en fait... Toujours est-il que je me promenais dans cette vaste plaine depuis l'aube, je m'étais nourrie dans un restant de carcasse, consommée par son tueur, quelques minutes avant moi si je me fiais au restant de chaleur corporelle.
Soudain, je m'aperçut qu'il commencait à faire sombre, le soleil disparaissait au loin, et la lune commencait à poindre à l'horizon. Subjugée je m'arrêtais pour observer l'astre magnifique. Blanc, éclatant, sa seule vue m'emplissait d'espoir quand à la suite de ma vie.
Je m'assis, comment pouvait-elle être aussi belle, aussi majestueuse, aussi protectrice ? Tout en étant aussi froide, même glaciale, dure et impitoyable ?
Elle représente l'être parfait, la louve parfaite, mère aimante, douce mais aussi dure en cas de beasoin, protectrice mais aussi laxiste... Elle était mon modèle, et restera mon modèle. L'herbe verte devenait peu à peu outre mer, donnant une impression d'infinité à la plaine immense. Je m'allongeais au milieu des herbes hautes, touffues, douces et légères. Engoncée dans le matelas plus que confortable de la végétation, à moité sommnolante, détendue comme jamais sous l'oeil rassurant de la lune, je n'entendis pas les bruits de pas qui se rapprochaient de moi... Et le vent léger qui brisait les lames de végétation soufflait dans le mauvais sens pour que je puisse sentir quoi que soit... Aurais- je dû surveiller mes arrières ?

Invité

Il faisait froid. Très froid. La petite boule de poils qui avançait en traînant la patte frissonnait. De froid ? Peut-être. Pourtant, Àsgard avait l'habitude des basses températures, et si le vent de ces terres était parfois violent, c'était surtout de fatigue qu'il était transi. De fatigue... et de peur. Oui, le petit louveteau était mort de trouille. Anxieux, perdu... et surtout, seul. La solitude. Terrible fléau qui parcourt le monde ! Àsgard ne parvenait pas à comprendre comment certains préféraient être seuls et le rester pour toujours. Le petiot, lui, avait besoin d'amis. Il avait besoin d'amour et de tendresse. Besoin de rire, de jouer. Peu importe que ce soit pour le gronder, peu importe qu'on soit désagréable avec lui, Àsgard était un incorrigible optimiste qui cherchait coûte que coûte à attirer l'attention des siens. Aussi, il faisait des bêtises. Aussi, il était « pot-de-colle ». Aussi il était bavard. Mais il était joyeux et affectueux, et tendrement loyal. Fidèle.

Mais voilà, quelques temps plus tôt, sa mère l'avait réveillé très tôt. Elle était affolée. Il avait eu du mal à comprendre ce qu'elle disait, elle parlait vite avec angoisse, utilisait des mots de grands. « Vite, vite, le barrage a été détruit ! Les eaux affluent, il faut partir ! » Dans son discours, le louveteau avait eu le temps de comprendre le dernier mot. Puis elle l'avait attrapé par la peau du cou et avait poussé sa soeur de la patte. Leur frère avait suivi. Balloté contre le poitrail de la jolie Celestial, Às' était parvenu à croiser un instant le regard de son frère : il y avait lu la même peur que dans les yeux de sa mère. Il avait alors fermé les paupières et s'était laissé porter en serrant les crocs. Il se souvenait ensuite d'avoir ouvert les yeux tandis que sa mère l'avait reposé à terre. Elle leur avait dit de ne pas bouger et s'était avancée sur cet étroit chemin, balayé par un vent terrible. Au bout de quelques pas seulement, elle avait dérapé, emportée par une violente raffale, et avait échappé au vide de justesse. Àsgard se souvenait avoir laissé échapper un cri, qui avait aussitôt été emporté par le vent. Lorsque sa mère revint vers eux avec une détermination mêlée de panique dans le regard, il s'était juré de ne pas montrer sa peur. Sans doute son frère avait-il eu la même réaction, et tous deux tâchèrent de rassurer leur soeur. Puis Mishka avait saisi la petite par la peau du cou et, avançant péniblement, l'avait portée de l'autre côté. Elle était revenue chercher Àsgard, l'avait fait traverser également, puis était retournée chercher son frère. Les deux loupiots avaient attendu plusieurs heures. Leur mère ne réapparut pas. Ils avaient fini par se rouler en boule, collés l'un à l'autre, à l'abri d'un rocher, et s'étaient endormis. Le lendemain matin, Àsgard avait ravalé sa peur et avait tenté de montrer de l'espoir. Il avait dit à sa soeur de le suivre, et était parti à la recherche de quelqu'un pour les aider. Ils avaient faim, mais ni l'un ni l'autre n'avait pensé à se plaindre. Et puis, trois jours auparavant, ils avaient été séparés. Ils s'étaient perdus dans une sorte de labyrinthe. Àsgard avait su revenir sur ses pas et ressortir avant de s'y enfoncer trop profondément, mais il ignorait ce qu'était devenue sa soeur. Depuis, il errait, démotivé. Il avait terriblement faim. Il était fatigué par le voyage et dormait mal la nuit, trop effrayé par les ténèbres. Le louveteau s'assit lourdement dans la plaine et se mit à gémir.

« Aidez-moi... »

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Je continuais d'observer la lune, en silence. Plongée dans mes pensées, il me sembla entendre des bruits, certainement des petites bêtes... Le vent tourna. Une odeur vint frapper mes narines de plein fouet. Célestial. Jeune. Mes yeux s'agrandirent, ma gueule s'ouvrit de stupeur et mes oreilles se plaquèrent sur mon crâne ; un louveteau !
Je me redressais subitement, tendue, aux aguets. Reniflant de tous les cotés, je priais pour que le vent tourne à nouveau. Je fus entendue. Mais il ne m'apporta pas que de bonnes nouvelles... Un appel, désespéré, retentis comme un coup de tonerre dans ma tête. Le petit à besoin de moi, je suis une nourrice, je dois l'aider... Alertée, je remonte l'odeur, priant sans cesse pour que le vent ne change plus de direction, je me mis à trotter, puis à courir, il n'était plus très loin, tout au plus 50m.. Je passais au pas, puis levant la tête, j'aperçut la petite boule de poil, assise, l'air épuisé, le petit mâle était maigre comme un clou ! Les yeux fatigués, il semblait que si personne ne l'avait entendu, il serait mort sur place. Je m'arrêtais à ses cotés, puis lui fit une légère léchouille sur la tête. Je devais le rassurer, lui montrer qu'il avait quelqu'un qui l'aiderait.
Je le regardais, toute emplie de tendresse pour ce petit être perd, tremblant de peur et d'épuisement... Ma queue entama un léger mouvement de balancier, mes oreilles étaient légèrement pointées en avant, et mes crcos étaient légèrement découverts à cause de l'immense sourire qui était entrain de me manger la face.
Voyant qu'il mourrait littéralment de faim, je régurgitais de la nourriture. Puis je me couchais à ses cotés, le ventre découvert, l'air totalment détendue. Je devais le metre en confiance, et me mettre dans une position vulnérable ne pouvait que renforcer l'objectif que je voulais atteindre, en l'occurence, gagner la confiance de ce petit loupiot qui ne semblait pas vraiment en mener large.
Finalement, je prit la parole :

_Je suis Black Stone Cherry, célestiale... Tu peux m'appeler Cherry si tu le souhaites... Et toi ? Comment te nommes tu ?

J'avais accouru lorsqu'il avait appelé au secours, et je ne comptais plus le lâcher. Quoiqu'l fasse, en tant que jeune Célestial, il aurait affaire à moi. Je lui collerait aux pattes, ne le laisserait plus seul. Les terres ayant été réouvertes, je l'accompagnerais pour le retour, et je ne lâcherais pas tant que personne ne me le dira. Plus jamais je ne verrais cet air si triste et si désespéré que le ptit loup avait sur la face. Plus jamais.

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Les miracles, ça existe ? Àsgard n'aurait su le dire, mais si ce n'en était pas un, ça y ressemblait fortement. Alors qu'ils s'était exprimé par désespoir, sans interlocuteur, une louve arriva près de lui quelques instants plus tard, répondit à son appel, le prit en charge... Cela se passa vite et, abasourdi, le louveteau ne comprenait pas trop ce qu'il se passait. Mais il était trop heureux de ne plus être seul ! De plus, la louve semblait gentille, et elle sentait comme lui. Elle régurgita de la nourriture et s'allongea tranquillement sur le dos, attendant qu'il mange. Affamé, le petiot ne se fit pas prier et avala la nourriture. Aussitôt, il sentit ses forces lui revenir, de même que son moral. Engouffrant avidement son repas improvisé, le petit écoutait les paroles de la louve. Celestial, comme lui, il ne s'était pas trompé. Elle était de la meute de Maman. Et elle était gentille. Il garda le silence quelques instants, trop occupé à manger. Puis, se léchant les babines, il considéra l'inconnue avec des yeux brillants de reconnaissance. Un vaste sourire avait chassé la peur et l'angoisse, et la bonne humeur naturelle du louveteau reprenait ses droits sur son expression.

« Moi c'est Àsgard ! Souvent, on m'appelle que Às. Même les grands de la meute, qui me connaissent bien. »

Il se tut un bref instant, choqué par le son de sa propre voix. A part pour appeler de l'aide, chose qu'il avait fait sans vraiment le vouloir, il n'avait parlé à personne depuis trois jours. Revenu de sa surprise, ses babines s'étirèrent de nouveau en un sourire candide.

« Tu es gentille, toi, pour une Grande. Tu ressembles à Maman. »

Le simple fait de ne plus être seul avait suffit à le calmer et à lui faire oublier ses angoisses. L'évocation même de sa mère ne le rendit pas inquiet à son sujet. Pour l'heure, il ne savait qu'une chose : il n'était plus seul. Quelqu'un était avec lui. Quelqu'un qui allait prendre soin de lui. Quelqu'un qui allait peut-être marcher à ses côtés ? L'aider à manger ? Jouer avec lui ? A cette simple idée, la queue du petit loup se mit à frétiller frénétiquement dans les herbes folles de la plaine.

Invité

Je regardais le louveteau avec un amour fort mal dissimulé. Je le trouvais si mignon que j'en devenais déjà accro... Il se jetta sur la nourriture, comme un affamé. D'ailleurs, il était maigrelet, et seul de surcroît. Où était donc sa mère ? J'attendis patiemment qu'il finisse son repas. Il me le dirais bien en temps et en heure, je le savait. Tous les petits finissent par avoir confiance en quelqu'un... Mais malheureusement, ce n'est pas toujours le bon loup... Lorsqu'il eut fini, son regard brillant de reconnaissance me réchauffa le coeur, et ma queue se mit à battre frénétiquement.
Un grand sourire éclaira la figure du loupiot, et je ne put m'empêcher de le détailler, des pattes solides, une carrure plutôt moyenne, s'il continue de se développer ainsi, sans doute deviendra-t-il endurant, très endurant. Un immense sourire fit alors son apparition sur la figure du jeune louveteau. Je me sentis heureuse. Il était vraiment craquant. Il me dit s'appeler Àsgard, un très beau prénom, puis il ajouta que j'étais gentille pour une grande, que je sentais comme sa maman. Donc sa mère est une Célestial. Enfin, logique, étant donné son odeur. Je lui souriait à nouveau, ma queue s'agitant en tous sens. Je me tournais sur le ventre, cette position était beaucoup plus confortable et beaucoup plus pratique pour surveiller ce jeune intrépide.
Je remarquais une agitation dans les hautes herbes, le petit semblait vouloir jouer, sa queue venait d'entamer un mouvement de balancier rapide. Un sourire de gamine aux babine, je me rapprochais légèrement puis le poussant d'une patte, je le fis s'écrouler sur le dos, je commencais alors à le lécher partout, le chatouillant, et titillant ses oreilles, puis je reculais un peu tout en continuant de l'embêter afin qu'il puisse se redresser et me sauter dessus s'il le souhaitait.
De multiples bruits résonnaient dans la plaine, mais aucun ne semblait menacant. Je jouais donc sans surveiller les alentours, completement absorbée par la petite boule de poil que je bousculait avec ma patte. Un grand sourire éclairant mon visage.

_ Et tu as des frêres et soeurs ? Ils sont à la meute, ou avec ta maman peut-être...?

» beau petit petit...(dronne)
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