. Méfiance et confiance ? [ Pv Kywin ] .

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Un souffle chaud sortait de la gueule entrouverte d'Imala. Sa langue rose pendante, l'épuisement commençait à peser sur ses foulées amples et rapides. Depuis combien de temps poursuivait-elle ce chevreuil qui trouvait encore la force de courir quelques mètres devant elle ? Elle n'en avait aucune idée, toute notion du temps s'était envolée de son esprit. Le jeune herbivore tentait toujours de fuir, bien qu'il savait qu'il n'avait que peu de chances d'échapper à son prédateur. De plus, la louve avait l'avantage du terrain, son corps musclé et agile était parfaitement habitué et adapté à la neige, alors que le chevreuil peinait à escalader dagereusement les monticules de glace et manquait de déraper à chaque fois que ses pattes rencontraient une plaque de verglas. Sa respiration saccadée et ses yeux blancs trahissaient sa peur, et il sentait le regard pesant de la louve Celestial qui gagnait de la distance rivé sur lui. La course poursuite entre les deux animaux, l'un tueur l'autre bientôt tué, se termina enfin lorsque le chevreuil s'aventura dans la neige profonde et poudreuse, et commença à paniquer, ne pouvant plus bouger aussi aisément qu'avant. Imala n'eut qu'à faire deux ou trois bonds pour atteindre sa proie et tout fut fini en quelques instants.

La louve polaire, les babines couvertes de sang, s'accorda une minute le temps de reprendre son souffle. Dans son pelage blanc étaient accrochés de petits glaçons de la taille d'une phalange, mais elle n'arriva pas à s'en débarasser en s'ébrouant. Après avoir soufflé pour oxygéner ses muscles endoloris, Imala s'attaqua à la viande rouge du chvreuil. Cela faisait plusieurs jours qu'elle n'avait pas mangé correctement, et sentir son estomac repu lui donna une sensation de bien-être qu'elle apprécia. La louve fit quelques pas lents et se coucha lourdement au pied d'un sapin dont les branches étaient couvertes de neige. Sur le flanc et la tête posée sur la surface froide mais non pas désagréable de la glace, la Celestial ferma les yeux pendant un petit moment, s'accordant une pause après la course et le bon repas qu'elle avait faits.

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Un lapin, couvert de son beau manteau d'hiver, reniflait avec prudence une touffe d'herbe. Brûlée par le givre, elle n'était guère appétissante, mais c'était le genre de repas qu'il mangeait tout l'année. La lapin était prudent, car il savait - comme toutes les bêtes de la forêt - qu'un Ennemi rôdait dans le coin. L'Ennemi, c'est un prédateur, l'un des plus terribles du wild sauvage. Le loup. Une meute de loups affamée est le plus grand danger que peuvent avoir à affronter les bêtes sauvages. Un danger redoutable, qui n'abandonne jamais prise, porté par la faim et la colère, porteur de mort. Bon d'accord, là il n'y avait qu'un loup, une louve en fait, mais cela n'en restait pas moins dangereux. Si le lapin blanc ne s'était toutefois pas réfugié quelque part, c'est que l'Ennemi avait pris pour cible un chevreuil. Logiquement, il ne s'en prendrai pas à quelqu'un d'autre avant quelques temps.

Le petit nez du lapin s'agita pendant qu'il respirait un peu plus fort, histoire de s'assurer que la voie était libre. Ses oreilles pointèrent vers l'avant, couvertes d'un fin duvet protecteur. L'animal s'avança un peu, avec prudence, toucha la touffe d'herbe du bout du nez puis; comme rien narrivait, commença à la grignoter. Il mangeait par petites saccades, très vite, comme s'il avait peur de voir son déjeuner s'envoler. Puis, une fois que le dernier morceau de verdure fut avalé, il s'avança en bondissant à la recherche de la suite de ce déjeuner. Par petits sauts rapides, il franchit une petite bosse dans la neige, la dépassa.

Et l'enfer lui tomba dessus.

Des crocs fins et aiguisés comme des rasoirs se plantèrent dans sa nuque. Le lapin couina de terreur, un petit cri aigu, perçant, irritant. Il se débattit, se cambra, donna plusieurs coups de pattes dans l'espoir de faire fuir cette mort qui s'approchait. Voilà ce que c'était, la lutte de la vie contre la mort, ce n'était ni beau ni bien, et cela n'avait rien d'héroïque, c'était simplement cette efforyable succession de combats, de sang et de souffrances que caractérise le monde des vivants. Les mâchoires du loup se refermèrent et, dans un dernier spasme, le lapin rendit son dernier soupir. Son sang tachait la neige, s'étirant autour de lui comme une auréole écarlate.

Kywin se secoua pour enlever la neige qui recouvrait encore sa fourrure. Cela ne changeait pas grand-chose d'un certain côté, elle était toujours d'un blanc pur, immaculé. Couleur de neige. Peut-être plus blanc encore. Lumineux. A ses pattes se tenait la dépouille encore chaude de lapin. La chasseuse avait longtemps attendu , recouverte peu à peu par la neige. Elle était à peine ankylosée, car elle était habituée à ces longues attentes immobiles et connaissait toutes les petites astuces pour ne pas geler sur place. Sa patience venait d'être récompensée. Il était impossible d'attraper un de ces lapins agiles lors du dégel. La neige, qui devenait plus molle, s'enfonçait sous les pattes. Alors que les lapins bondissaient avec légèreté, les chasseurs étaient ralentis et ne pouvaient même pas atteindre leurs pleines vitesses. Mais elle, elle avait très envie de manger du lapin. Leur chair était merveilleusement tendre. Etant donné qu'elle ne pouvait espérer les avoir à la course, elle avait dû ruser et patienter des heures ensevelie sous la neige.

La louve blanche pencha la tête et saisit avec délicatesse le corps duveteux du lapin. Il valait mieux le manger ailleurs. L'odeur du sang alalit attirer toutes sortes de charognards, de renards, d'hermines, de corbeaux.. et elle avait envie de manger tranquille. La louve se mit en marche mais, distraite par on ne sait quoi, elle ne regardait pas trop où elel mettait les pattes. Et elle tomba soudain sur une autre louve, au détour d'un buisson enneigé. Tomba dessus au sens propre. Sur le coup, elle en lâcha sa proie qui se retrouva quelques mètres plus loin sur la neige glacée.

- Aïe ! Excusez-moi, je ne vous avez pas vue..

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[ T'écris vraiment super bien ! Shocked

]

Imala n'avait rien vu arriver. L'odeur du chevreuil fraîchement achevé qui flottait dans l'air ambiant d'une basse température avait caché toutes les autres effluves - dont celle de la louve - qui auraient pu lui parvenir. Ses paupières étaient fermées sur ses yeux bruns qui pouvaient dans ce cas difficilement percevoir quelque chose. Et puis ses oreilles n'étaient pas vraiment attentives au moindre bruit, vu que la louve blanche était dans un état de somnolence où elle ne se rendait plus trop compte de ce qui se passait autour d'elle. Ses muscles relâchés et détendus se remettaient de leur longue course qui avait duré un peu trop longtemps pour ne pas en retenir de douloureuses courbatures le lendemain. La respiration de la Celestial était lente, chaque fois que son flanc se soulevait puis se reposait, on pouvait avoir peur qu'il ne se redresse plus jamais, tellement le mouvement était d'une lenteur endormante. Enfin, personne ne la regardait jusqu'à présent.

La louve polaire sursauta et fit un bond de trois mètres de haut lorsque l'autre louve lui rentra dedans. C'était une des premières fois de sa vie où l'on réussissait à prendre par surprise, et un frisson glacé lui parcourut le dos et l'échine sous l'effet de la stupeur. Elle faillit pousser un long soupir de soulagement quand elle se rendit compte que ce n'était qu'une louve de sa meute - d'après son odeur - qui lui était malencontreusement tombé dessus, mais ce qu'elle ne fit pas. En quelques secondes, la louve au pelage qui se camouflait parfaitement avec la neige était debout, bien campée sur ses quatre pattes, et observa celle qui lui faisait face. Son regard était froid, comme d'habitude, mais alarmé d'une lueur de surprise, elle ne se remettait toujours pas de sa petite frayeur.

- Pas grave.

Le ton de sa voix avait été distant, ça ne changeait pas en fonction des loups qu'elle rencontrait, et Imala regarda plus en détails la louve qui se nommait Kywin - mais ça, elle ne le savait pas, du moins pas encore. Son regard fut attiré par un lapin, ou un lièvre elle ne le distinguait pas très bien, couvert d'un pelage blanc, qui était étendu sur la neige froide quelques mètres plus loin. Pendant un instant, elle faillit bondir dessus - ce n'était pas tous les jours qu'on pouvait manger du lapin -, mais se ratrappa et arrêta le début de son geste lorsqu'elle se rendit compte qu'il était déjà achevé, et que c'était sûrement la proie de la louve blanche qui lui était inconnue, puisqu'il n'avait pas pu atterrir ici tout seul. La louve Celestial se sentit ridicule de ne pas avoir remarqué la petite flaque de sang qui avait giclé un peu partout après le choc entre les deux louves, puis reporta son attention sur l'autre louve. La louve polaire la regarda dans les yeux, sans exprimer de sentiment particulier, et se présenta.

- Enchantée, je suis Imala.

Cette fois-ci, ses paroles avait été prononcées d'une voix un peu plus amicale et moins glaciale, car c'était quand même une membre de sa meute, une de ses compatriotes, qui se tenait en face d'elle. De la sorte, elle devait faire preuve d'un minimum de sympathie à son égard, et leur rencontre avait été un peu mouvementée. D'une patte avant, Imala gratta avec attention, presque de la minutie, de la glace qui se trouvait sous elle, sans pour autant quitter du regard l'autre louve. Signe de nervosité ou d'autre chose ? Personne ne pouvait le dire, mais ce n'était pas dans ses habitudes les plus courantes de faire ce geste.

Invité

[ Toi aussi ! ^^ Bon, désolée celui-ci est court, mais j'ai pas trop d'inspi... ]

Apparament, c'était une Celestial, elle aussi. Dans les vastes étendues glacées du Nord, on ne rencontrait pas souvent des compatriotes. De plus, il faut avouer qu'elles se ressemblairent, toutes les deux. Même pelage blanc pur, se fondant avec la couleur de la neige, parfaitement adapté au paysages immaculés du nord. Kywin n'était pas ce qu'on pouvait appeler une louve sociable ou chaleureuse - elle était plus indifférente qu'autre chose - mais bon, ça faisait du bien de rencontrer un peu de monde de temps en temps... Donc la louve se força à étirer un petit sourire à l'encontre d'Imala.

- Enchantée également, je suis Kywin. Je suis une chasseuse, et toi ?

La louve blanche aimait beaucoup son poste, car il correspondait très bien à son caractère. Le chasseur était un solitaire, qui courait dehors par tous les temps en quête de sang frais. C'était une vie isolée, en marge de la société des loups, une vie qui n'était pas faite pour tout le monde...

Invité

Pour rassurer Kywin, elle n'était pas la seule à ne pas être sociable et chaleureuse. Imala était une spécialiste en la matière d'être méfiante et réservée. Pour elle, tout ce qui bouge, c'est suspect ! Toujours sur ses gardes, son enfance n'a pas été joie et bonheur, mais plutôt sang et trahisons, voilà qui explique sûrement en partie ce tempérament impénétrable. Digne des terres de Sibeska, la louve polaire est froide, glacial. Elle n'exprime jamais ses sentiments, ses émotions, même sa peur ou sa colère. Elle est tout le temps neutre, je dirais même indifférente à ce qui se passe autour d'elle. Je pourrais faire un roman du caractère de cette louve, tant il est complexe et difficile à cerner, mais là n'est pas le but. En ce moment, Imala venait de faire une rencontre un peu bousculée avec une louve de sa meute qui disait se nommer Kywin.

La guerrière avait quand même un minimum de confiance envers une louve Celestial. Quels motifs pouvait-elle avoir pour l'attaquer ? Aucun, et elle relâcha ses muscles tendus après la petite frayeur qu'elle avait eu il y a quelques instants. La louve blanche respira à plein poumons l'air froid de la forêt pour s'oxygéner et regarda la chasseuse. Les deux louves avaient deux ou trois points communs : même pelage blanc, même silhouette fine et musclée, pourtant leurs yeux étaient de tons différents, ceux de Kywin étant d'un noir profond alors qu'Imala arborait un regard aux reflets bruns. La louve polaire se contenta d'hocher la tête pour répondre au bref sourire de l'autre louve Celestial, comme je l'ai dit plus haut, elle n'était pas expressive et encore moins pour faire part de sa joie ou de son contentement.

- Je suis guerrière stratège.

Elle ne le montrait pas, mais à l'intérieur d'elle-même Imala était très fière de son grade. Pour l'instant, il n'y avait pas de guerres en vue, mais qui sait si un jour les loups Celestials ne prendraient pas part au conflit qui déchiraient les terres de Wolf Angel ? Quand ce jour viendra, la louve polaire saurait prouver son talent. En effet, elle était très douée au combat qui faisait partie de son coeur, qui était sa vie, elle avait vécu jusque-là pour ce qu'elle considérait comme un art. De plus, sa logique et sa capactité de réflexion pouvaient faire d'elle une redoutable stratège qui savait organiser de grands plans s'attaque. Mais en attendant, la guerre n'était pas au repas.

- Les chasseurs sont souvent bien plus utiles qu'on ne le croie.

Certes au départ elle voulait ajouter une petite touche de sympathie envers Kywin, mais au fond elle pensait vraiment ce qu'elle disait. Imala était franche, mais dans un sens particulier. Pour elle, la franchise ne consiste pas à dire tout ce que l'on pense, mais à penser tout ce que l'on dit. C'est bien plus différent. Pour revenir au sujet, les chasseus évoluaient dans l'ombre, mais c'était bien eux qui approvisionnaient la meute en nourriture, et ils étaient toujours au rendez-vous même en période de famine ou en plein hiver. Sans eux, beaucoup de loups seraient sûrement morts de faim, n'ayant plus de quoi se nourrir ou n'ayant pas les talents nécessaires pour occuper ce poste.

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