Autour de moi, tout semblait s'être suspendu. Ma tête posée sur mes pattes, les yeux mi-clos, je me sentais glisser sur le chemin du sommeil. Mais pas un sommeil asommant, non, un sommeil pour le plaisir de dormir de se reposer, même si on en a pas besoin. Mes paupières se refermèrent devant mes yeux rouges sang et je soupirai de sérénité. Entre mes côtes, mon coeur battait si doucement que je devais me concentrer pour l'entendre. Je glissai vers le sommeil, et autour de moi, tout semblait calme. Puis, une odeur me tira de mon petit moment de tranquilité. J'ouvris les yeux mais trop tard, quelque chose ou quelqu'un butta sur moi, me coupant la respiration nette et s'étala devant moi. Un flot de neige me tomba dessus alors que je peinai pour reprendre ma respiration. Je reculai en bondissant presque et grondais en menaçant de découvrir mes crocs ivoire. Devant moi, un grand loup Devil, ou du moins, ses fesses. Je levai discrètement les yeux au ciel mais me détendit un peu. Moi qui voulais être tranquille, je me retrouvais avec un loup distret et qui semblait être bien dans cette position. Je me secouai pour redevnir entièrement noire et plus... Présentable.

- Généralement, on dit bonjour aux gens avec les yeux dans les yeux et pas les fesses dans la tête.

Ma voix était assez enjouée, et en même temps ironique. Ma queue fouetta l'air et soudain, je me heurtai le loup en pleines fesses. Je fus emportée par mon élan et roula un peu plus loin, de nouveau pleine de neige. J'avais plutôt l'air d'une gamine, mais parfois ça fait du bien de ne plus jouer la petite sous-chef Veuve Noire parfaite et d'essayer de redevnir loupiotte. J'avais eu une enfance volée, alors parfois, je me permettais un écart et je riais un bon coup. Me roulant dans la neige, je ris en silence et me couchai sur le ventre. Ma queue fouettait gaiement l'air et une flamme malicieuse allumait mes yeux.

- Qui es-tu ?

Songeant au pourquoi du comment, Akhmes avait toujours le museau dans la neige et les fesses à l'air ! Rien ne semblait pouvoir le faire changer de position, sauf la réponse à son questionnement. Et cette réponse se fit doucement entendre. Une voix douce, et sucrée s'éleva pour percuter les oreilles timides du guerrier. Maladroitement, Akhmes se mit dans une position plus... normale dira-t-on ! Naturellement le loup tricolore se tenue légèrement de coin près à s'enfuire comme un louveteau venant de faire une betise !

Intérieurement Akhmes s'attendait à une attaque de la part de cette louve au corps bien sculté et musclé... lorsque cette dernière s'élança face à la lui, Akhmes ne put s'empâcher de se rouler en boule et de fermer fort ses yeux noisette !! Cette réaction n'empêcha rien, bien au contraire cela facilita son "roulement" dans la neige fraîche tombée sur les Monts des Vents. Dans la roulade il entendit des rires cristallins, innonçant... des rires qui résonnèrent dans son esprit, le renvoyant dans son enfance unique alors que ses troubles mentaux n'étaient pas encore apparuent... la belle époque de son esprit.

Pris dans son passé mêlé au présent, des rires enfouient en lui depuis des années sortirent de sa gueule avec une joie non dissimulée. Cela faisait tant d'année qu'il ne s'était pas sentie libre...mentalement ! Il croyait que "lui" n'était plus, qu'il était libre ! Alors après quelques franches roulades dans la neige il s'arrêta, et se releva tout en s'ébrouant avec amusement. Des centaines, voire des milliers de flocons s'échappèrent de son pelage si banal. Son regard pétillant comme autrefois fixa celui de la louve, mais tout en gardant sa timidité originelle.

"Akhmes..."

Le loup ria lui aussi de bon coeur et je l'observais se secouer. Un loup un peu banal, pas plus beau ou plus fort que les autres. Mais surtout, un loup Devil qui ne semblait pas en proie au machisme ou autre. Cela fit du bien de voir une sorte de loup heureux et je ne pus m'empecher de le contempler. Couchee, je posais ma tete sur mes pattes avant et lui souriais doucement. Akhmes, ce nom la, je m'en souviendrais. Enfin, je me souvenais de tous les prenoms des loups que j'avais rencontrer, j'avais une tres bonne memoire pour les noms, les meutes et les grades. Il ne semblait pas bien age, et du haut de mes 4 ans 1/2, je me sentis un peu loupiotte. J'avais ete une louve a l'enfance volee, je n'avais jamais connue le bonheur d'avoir une mere aimante et un pere protecteur. Ma mere s'etant faite saillir de force, je me retrouvais, moi, sans pere et avec une mere qui me haissait de plus profond de son etre. Evidement, je n'avais rien fais pour qu'elle m'aime puisque j'avais mange mes freres et soeurs de l'interieur. C'etait assez immonde, mais tant pis. Quand je regardais la neige autour de moi, j'avais envie d'oublier qui j'etais et de pouvoir gambader des heures en riant toute seule. Mais, apres tout, pourquoi pas aujourd'hui. Je me levai d'un bond un peu trop gracieux pour une loupiotte et rejoins Akhmes et trottinant dans la neige, levant haut les pattes.

- Moi, c'est Belethya !

Soudain, derriere nous, un felin apparu. J'eus une idee, pas bien aline, mais une idee digne de moi. Un peu bizarre et surtout hilarante. Le felin fouillait la terre pour trouver des rongeurs. Moi, en toute bonne fouteuse de m*rde, je decidai de m'amuser pour de vrai. Et tant pis pour les consequences, j'etais sur et certaine qu'Akhmes savait courrir. Je me placais pres de lui, le frolant presque. Une flamme de malice illuminait mon regard et trahissait le fait que je preparais une mauvaise blague. Soudain, je me tournai vers le felin et lui cria dessus.

- Et le minable, attrape-moi si tu peux pauvre nul !
Cours, cours, cours !

Comme prevu, le felin gronda et se dirigea en courant vers moi. Je donnai un coup d'epaule a Akhmes et me mis a courrir droit devant moi. Evidement, je devais faire attention a ou poser mes pattes. Mais le sol devint rapide tres vite et je me laissais porter par ma puissance et mes pattes. Le vent fouettait mon visage, j'avais les larmes aux yeux. Pourtant, j'etais morte de rire. Un beau rire cristallin qui s'envolait dans le ciel. J'avais l'impression de revivre, d'avoir droit a une deuxieme chance, et un autre loisir que de tuer. J'etais libre comme le vent, avec un predateur lent et naze qui deja ralentissait. Mais surtout, j'allais vite et loin, voulant depasser le vent et redevenir la loupiotte que je n'avais jamais ete. Ma respiration battait la mesure de ma course, je me dis que si jamais j'avais eu des ailes, je me serais envolee...

Je continuais innocemment de regarder la louve qui semblait si douce, toujours dans son enfance comme moi hormis durant mes crises ravageuses dont je ne gardais que très peu de souvenirs… Mais pour le moment j’avais oublié « lui », sa voix ne résonnait plus dans mon esprit, malgré mes troubles mentaux aujourd’hui je me sentait libéré pour la première fois depuis bien longtemps.

Soudain la belle louve que je prenais plaisir à regarder, même admirer se leva et vint près de moi. J’eus alors peur de subir une nouvelle crise face à cette douceur qui me libérait étrangement l’esprit par son sourire… Mais rien du tout, « lui » n’était toujours pas là, était-il partie définitivement face à cette louve ? J’espérais de tout mon cœur.

Lorsqu’elle prononça son nom, ce dernier résonna dans ma cabauche anormale. Je n’ai jamais eut la mémoire des autres loups, ne me fixant que sur des sons et parfois des odeurs mais jamais sur des visages ou des noms. Mais étrangement aujourd’hui je savais que je retiendrais ce nom et ce visage.

Malheureusement pour Belethya, elle eut l’idée de se frotter doucement à moi… Un frisson parcourue tout mon corps, dressant son échine sans que je ne puisse me contrôler. Le contact des autres… voilà bien la cruelle chose qui me fait peur et me trouble. Je ferma avec force mes yeux couleur noisette, non il ne fallait pas que « lui » revienne, pas maintenant ! N’ayant pas vu le félin du fait que j’avais fermé les yeux, je resta là immobile. Mon échine montrait bien un problème, mais je soufflais doucement pour me contrôler. La voix que seul je pouvais entendre résonna dans mon esprit tourmenté, cette voix grave me donna un nouveau frisson, encore plus fort que le précédent… Un grondement venant de « lui », la voix de Belethya enjouée puis celle du redouté engageant alors une discussion intérieure avec moi même :

* Cette chienne ne te veux que du mal Akhmes ! *

- Non ! elle… elle est gentille avec moi ! –

* Sottises ! C’est une femelle des enfers ! Tu n’peux lui faire confiance ! Elle te met en danger ! *

- Jamais ! Elle m’apprécie et… et je suis bien avec elle ! Avec elle tu es pas là ! -

* Oh je vois ! Elle te fait déjà tourné l’esprit pour que tu me renies ! N’oublie pas tout ce que j’ai fait pour toi idiot ! Et ouvre tes yeux aveuglés par cette vipère hideuse ! *

- Belethya ne ferait rien de mal pour moi ! -

* Alors pourquoi attire-t-elle ce lynx vers toi ? *

Un choque, ou plutôt un coup d’épaule fit taire « lui » le laissant ricaner diaboliquement dans ma tête, laissant place au son d’un grondement venant d’un félin. Mes yeux étaient toujours clos malgré la secousse que Belethya venait de me faire, mes oreilles étaient par contre toutes ouvertes, captant le son des pattes du félin dans la neige venant dans ma direction.

Mes grands yeux noisette s’ouvrirent dans un éclair de rage, changeant de teinte aussitôt… Mes yeux n’étaient plus noisette, mais rouge… ce n’était plus moi déjà… « lui » prenait le dessus…

De la salive blanche telle de l’écume sortait de ma gueule, laissant entrevoir mes crocs blancs près à tuer… Un grondement sourd sortie de ma gueule lorsque je pivota sur moi même afin de faire face au fauve après alors vu Belethya partir à toute vitesse loin de l’animal qu’elle avait attiré volontairement sur « lui ».

Je bondis alors avec rage sur le lynx qui venait dans ma direction. Nous nous entrechoquons avec violence, mais le fauve avec prit un élan plus conséquent que le mien. De ce fait je me retrouva plaqué sur le dos avec le lynx sur moi. Evitant toute morsure je griffais avec argne le visage de l’animal avec mes antérieurs alors qu’avec mes pattes arrière je lui lacérais le ventre. Rapidement le félin s’écarta de moi, tous deux couverts de sang. L’animal avait tout de même réussit à me griffer profondément la joue droite dont mon sang chaud s’écoulait.

Nous restâmes plusieurs secondes à nous observer… Puis je décida d’attaquer alors que l’animal soufflait lentement tout en saignant, me donnant l’eau à la bouche d’avance. Mes pattes arrières me propulsèrent sur l’animal, le mettant dans la situation que j’étais quelques secondes auparavant. La différence fut que mes crocs se serrèrent sur les pattes avant du lynx, l’empêchant de me griffer temporairement, car j’alternais mes morsures entre patte droite et gauche. Naturellement l’animal ne se laissa pas faire et me griffa le ventre à l’aide de ses postérieurs. Le sang coulant dans ma gueule me faisait perdre tout sens de discernement, ne je sentais plus la douleur des griffes sur mon ventre, et dans un mouvement vif et précis je referma mes crocs sur la gorge de l’animal, le tuant net… Je ne lâcha l’animal qu’une fois que les nerfs eurent finir de faire réagir l’animal mort.

Couvert de sang je lâcha la bête inerte, je regarda ma victime et toutes les marques de ma rage du fait d’un simple contact corporel avec la belle Belethya… Lentement, au même rythme que ma respiration mes yeux reprirent leur teinte noisette, « lui » était partie et moi je restais devant l’animal que je venais de tuer sans même m’en être rendu compte… Je ne chercha même pas à regarder après la silhouette de la louve…

[Je crois aussi =D]

Le vent me fouettait le visage, mais a fur et a mesure que je courrais, j'avais l'impression d'avoir fais une betise. Je retournais la tete et brutalement derape sur le sol. Akhmes n'etait pas la. Je ne comprenais pas, il n'avait pas voulut jouer ? Soudain, la vision du lynx me remplit d'effroi et j'eu soudain peur qu'il se soit fait tuer. Je fis demi-tour rapidement et courrut dans l'autre sens, priant pour qu'il n'est rien. Je ne me le saurais jamais pardonne, mon Dieu, faites qu'il aille bien ! J'accelerais toujour plus, mes pattes se posaient sur rarement sur le sol que je perdais toute notion de vitesse. Sous mes pattes les cailloux roulaient mais ne tomber pas. Tout etait calme, mon ventre se tordait de peur et de douleur. Pourquoi tout ce qui etait amusant pour moi etait une peine pour les autres ? Je ne voulais pas de nouveau me prendre la tete avec ce genre de question et pour l'instant, seul l'envie de revoir le loup me poussait a travers la brume. L'ivresse de la vitesse n'etait plusla, je ne courrai plus pour le jeu, mais pour une vie. Je detestais savoir que tout etait de ma faute, je ne comprenais pas pourquoi il n'etait pas derriere moi. C'etait insupportable, j'etais donc aller si loin ? Je ne savais meme pas ou j'etais. De nouveau, je derapais pour m'arreter. Ma patte avant me lacha et je fis des rouler boulet dans la neige. Je me retint de hurler de douleur et me concentrer sur mon environnement. Ma patte etait sur le point de se casser, ma derniere bataille m'avait tellement affaiblie. Pourtant, je trouvais le courage de me camper sur mes trois pattes valides, rassemblant ma patte blessee sous mon poitrail. Les larmes me brulaient les yeux, je ne savais plus ou j'etais. Etait-je seulement partie dans la bonne direction ? La rage contre moi meme fut immense et je laissais une larme couler le long de mon museau fin. Puis, une odeur me parvint. Un frisson de me parcourut l'echine quand j'identifie l'odeur chaude et enivrante, cette bonn odeur de sang frais. Un melange de loup et de felin, j'eu la certitude que j'etais sur la bonne voix. Marcher fut un supplice, mais au bout de plusieurs minutes, j'apercus a travers la neige et la brume la silhouette d'Akhmes.

Mon regard devia devant lui et je l'apercus. Le cadavre du lynx, egorge sans pitie. C'etait la l'oeuvre d'un loup cruel et sans aucune pitie. Je reposais mon regard sur lui,sur Akhmes et un degout me pri. Il etait comme tous les autres en fait, en tueur. Je pensais avoir vut en lui la beaute enfantine d'un loup joyeux, mais je m'etais trompe. Et je me sentis alors seule, si seule que mes hanches vacillerent et je me retrouvais assise. Une boule de colere se forme au creux de mon ventre et mes yeux brillerent de haine. Il n'avait donc pas compris le jeu ? Ce n'etait pas de tuer un felin innocent, mais de courrir et faire une course ! Ma patte fracturee trembla et je retins un gemissement de douleur. Prenant mon courage a deux pattes et oubliant cette petite voix qui me disait de partir, je m'avancais vers le loup. Il semblait pourtant si gentil comme ca, je ne comprenais pas comment il avait put etre l'auteur d'autant de cruaute. Meme en boitant, ma demarche restait fiere et gracieuse,meme dans mon malheur j'arrivais a rester la sous-chef Veuve Noire que j'etais. Je me rendis compte que de toute maniere, je serrais toujours ce que j'etais, et que jamais je ne pourrais revoir mon enfance. Je me promis alors une chose, lorsque j'aurais des louveteaux, je ferais de leur enfance un pur bonheur. Je remarquai qu'Akhmes etait blesse, mais le corps du felin restait le seul element important pour moi. Je m'arretai a environ 2 metres du loup, en cas d'attaque je serais a l'abri de coups de crocs. Alors, je fus seulement degoute par l'attitude du loup.

- Qu'as-tu fai,s Akhmes ? Tu avais le temps de partir, il n'aurait pas put te rattraper. Il n'avait rien fait, Akhmes, mon Dieu Akhmes, pourquoi l'as tu tue ?

Ma voix etait douce et calme, sans aucune trace de la haine que mon coeur portait. Ce cadavre egorge, quelle horreur ! J'eu envie de tourner les talons et de partir, mais je voulais voir un peu sa reponse. Je serrais toujours seule, jamais un loup pourra etre un bon compagnon d'amitie. J'avais le choix entre la haine et l'amour. J'avais deja l'amour, mon beau Requiem monopolait tout mon coeur. C'etait donc le seul qui m'avait inspire confiance ? Pourtant, j'etais persuader qu'Alhmes avait un bon fond, pourquoi alors il etait devant ce cadavre, comme s'il contemplait l'oeuvre de quelqu'un d'autre.

Meme si la colere me tordait le ventre, j'avais l'impression d'etre aveugle. En regardant cette scene, j'avais l'impression d'etre devant un faux meutrier qui attendait une sentance. J'eu l'impression de ne pas voir sous le bon angle et cela m'agaca. Parfois toutes les preuves accusent une personne, mais ce n'est jamais les bonnes preuves que l'on observe. Alors, je regardais la scene en m'efforcant de voir Akhmes comme une autre victime. Et a ce moment, je ne vis qu'un loup detruit et triste, allonge pres d'un corps dechiquete. Non, ca ne pouvait pas etre lui, je l'avais vut avant de partir en courant, ce n'etait pas possible ! Je l'avais vut heureux et aussi innocent qu'un louveteau. Je refusai de le juger avant de connaitre la raison. Et la distance entre nous me semblait stupide, je n'avais rien a craindre de lui. La menace, ce n'etait pas lui, c'etait autre chose. Et meme s'il etait plein de sang, que je voyais les traces de griffures sur tout son corps, je voulus l'ecouter. Entre mes cotes, mon coeur noir battait doucement, il s'etait calme. La colere avait disparu, maintenant, je ne voulais plus de mensonges. Je voulais la verite, pure et dure, Je voulais comprendre pourquoi ce lynx etait mort. Je fis un pas vers Akhmes, un frisson me parcourut l'echine. Mais je ne me decouregeai pas et refis un pas en boitant. La douleur qui irradia mon corps etait purement physique et je n'avais plus peur de sa reaction. S'il m'attaquait, alors je lui donnerais une bonne lecon et je verais le pourquoi du comment. Ma patte brisee me torturer en silence, mais la simple vut du malheur d'Akhmes me fit oublier la mienne. Pour moi, j'irais voir des guerrisseurs et je serais bientot sur pied. Le mal qui rongeait ce loup semblait incurrable pour les guerrisseurs. Alors, je me promis une chose, je me promis d'aider ce loup meme si ma vie etait en danger. Chacun de mes pas me rapprochait de lui, et chacun me soufflait doucement que j'etais en danger. La distance diminua, l'odeur du sang s'emplifia. Puis, a un metre de lui, comme par magie, il n'y eut plus rien. J'etais pres de lui au point de l'entendre respirer, je voyais toutes ses blessures. Et sur monvisage, une expression etrange. J'avais envie de l'aider, et je me sentais oblige. J'apprendrais bien plus tard que seules les louves peuvent ressentir ca. Cela s'appelle l'instinct maternel, l'envie de prendre un malheureux sous son aile pour l'aider. Mes yeux s'adoucirent et je plus rapidement pres du loup, laissant a peu pres 30 centimetres entre nous deux. Je ne voulais pas partir en le laissan seul, j'avais toujours etait seule et personne ne m'avait aide. Je refusais qu'un loup avec surement un bon fond devienne comme moi. Je mourrais peut etre en l'aidant, mais tant pis, je pourrais peut etre l'aider.

Il repondit, je ne fis rien. Autour de nous, un silence. Seul le bruit de nos deux respirations et nos coeurs qui battaient a l'unisson. La brume nous permettait d'etre les seuls concernes. Je voulus lui parler mais les mots s'etranglerent dans ma gorge. Je devais garder mes distances, une voix me soufflai de ne pas le toucher. Je l'ecoutais sagement et restais devant lui. Mais je n'etais ni droite, ni fiere ne orgeuilleuse. Juste attentive a chacun de ses mouvements, comme si une reponse se cacher dans ses gestes. Puis, mon regard se posa sur l'expression du lynx. Je fus comme frappe par la foudre. Le lynx avait le visage tordu par la peur et je crus que c'etait moi qui venait de le tuer. Moi, la tueuse professionelle. Il avait le meme visage que mes ennemis qui etaient victimes de mes acces de folie du sang. Cette pensee me fit me hair en silence. J'avais un cote tres sombre, surement mon cote HellChild. Je devais regulierement tuer et sentir le sang couler dans ma gorge, sentir ce liquide chaud entre mes crocs, sur ma langue. La folie du sang, j'avais donne un nom a mon malheur. Je devenais une sorte de monstre incapable de controler ses propres mouvements. Alors, regulierement, je tuais pour eviter tout accident. Blesser mes allies etait deja arrive, je ne voulais pas devenir une folle. Mais ce qui me frappa, ce le fait qu'Akhmes n'avait rien de terrifiant. Il avait de beaux yeux noisettes qui, bien que banals, m'inspiraient beaute. Il etait "normal", je ne voyais pas comment le felin avait put avoir eu peur de lui. Moi, avec ma fourrure ebene et mes yeux rouges sang, je faisais peur, lui, il ressemblait a un gamin joyeux. Une nouvelle douleur me prevenait que j'allais m'ecrouler si je ne me reposais pas. Je me laissais glisser habilement sur la neige, patte toujours sous le poitrail. Puis, mes yeux emplient de douceur voulurent dirent a Akhmes que peut importe la raison, j'avais confiance en lui. Au lieu de ca, je choisis de parler.

- Akhmes je... je ne sais pas quoi dire. Il faut que tu m'aides a comprendre, que tu mexpliques. Je suis persuade que ce n'est pas toi le meutrier, mais il faut que tu le confirmes. Je veux savoir pourquoi pour...
Akhmes, je veux t'aider.

Ma voix etait calme et cette voix douce, presque suppliante. Je voulais comprendre, je voulais l'aider. Mais pour cela, il fallait qu'il m'aide. Il fallait qu'il guide mes pas dans la noirceur de la mort. Pourquo ce lynx avait peur ? Qui avait fait ca puisque ce n'etait pas vraiment lui ? J'etais sur de pouvoir le comprendre, car j'etais moi aussi folle du sang. Avait-il etait comme moi victime de sa propre nature ? Je ne ressentais aucune odeur HellChild. Ou alors, il avait peut etre... Des troubles mentaux. Peut etre qu'il ne controlait pas ses mouvements et voila la raison pour laquelle je me sentais en danger. Peut etre allait-il se retourner vers moi et planter ses crocs dans ma gorge qui desormais etait a sa portee. Mais je refusais de ceder a la peur et je restais muette, oubliant cette petite voi qui me disait de partir. Car cette petite voix me disait aussi de tuer...

Sage et calme, j'observai Akhmes, comme prise de pitie. Il pleurait, semblait ne rien comprendre. Il me faisait penser a un loup perdu en lui meme. Comment lui dire qu'il ne craignait rien ? Je ne voulais pas parler de peur de dire des choses vexantes et de le blesser davantage, il semblait deja si detruit. Pourtant, a travers le crime et les larmes, je voyais un loup jeune qui etait aussi innocent que cette neige. Il etait difficile de le juger, mais je ferais de mon mieux. Il y a peu, je mettais promis de ne plus me lier d'amitie avec une louve. Cela ne s'appliquait pas a lui, mais je restai sur mes gardes pour eviter de souffrir a nouveau. Cette pensee me dechira la coeur en silence et je me mordis les babines pour ne pas exploser en sanglots. Si mes blessures etaient pour la plupart dut a un recent combat contre un ours monstrueux, il y avait une cicatrice autant interne qu'externe. J'avais crus avoir trouve une louve differente et cette louve m'avait fracassee la tete contre des rochers. J'avais frole la mort de si pres que je me demandais parfois pourquoi j'etais encore la. Peut etre pour aider, peut etre pour rien. Je ne prenais pas ca pour un signe ou autre chose, j'avais simplement survecut a une attaque qui aurait put etre mortelle. Mais a ce moment, mon experience passee de l'amitie semblait inutile. Comme pour Hestia, je me sentais bien en la presence du loup. C'etait une complicite etrange, differente que celle qu'on peut entretenir avec une louve. Il ne me viendrait pas a l'esprit de lui parler d'amour, mais de parler de combat et de mort, oui. En le voyant ainsi, je sentais que peut etre je serais enfin utile a quelque chose dans la vie. A moi de profite de cette occasion pour aider ce pauvre Akhmes et lui faire ouvrir les yeux.

Il me repondit, je ne compris pas. M'efforcant de le questionner le moins possible, j'espere en silence de meilleures explications. Personne n'est normal, ce n'est qu'un mot pour designer un groupe de loups et louves plus grand que le reste. Et les autres etaient consideres comme differents, bizarres. Je n'aimais pas cette definition, je trouvais stupide de virer des loups du groupe parce qu'ils avaient un truc pas comme tout le monde. Il continua et comme une lumiere, tout devint assez clair. Ce loup avait des troubles de personnalite. Je fus profondement blesse quand j'appris que c'etait ma faute. Je n'aurais jamais dus le froler, moi et ma foutue manie de jouer les allumeuses. Me sentant coupable, je le laisser continuer. Oui, special il etait, ainsi que skyzophrene. Mais je ne voyais pas tellement le probleme a avoir deux personnalites si on savait les controler. Malheureusement, Akhmes ne conaissait rien de "lui" et ne savait pas comment eviter toutes batailles et autre. Je compris beaucoup de choses, la premiere etait qu'il ne se controlait pas, la deuxieme il ne se souvenait pas. La troisieme il fallait l'aider, il fallait que je l'aide. Je ne savais si mettre ma propre folie sur le tapis nous aiderait tous les deux. Je ne savais pas exactement quoi repondre. Je decidai de dire les mots comme il me venaient, de ne rien changer et d'etre sincere.

- Je pourrais te dire que c'est horrible, mais je mentirais. Nous sommes beaucoup dans ton cas, Akhmes. Skyzophrene est un bien grand moi, je pourrais meme me traiter de skyzophrene. Le dedoublement de personnalite n'est pas rare, mais surtout, on peut faire en sorte de le controler.

Je me raclai la gorge, et soupirais. Decidement, ca n'allait pas etre chose facile. J'esperais pourtant que le loup cesse de pleurer et m'ecoutait avec attention. Je detestais faire la morale, on me l'avait tellement fait que je ne supportais plus ca. Dire au loup de cesser d'etre malheureu serait malhonnete. Moi meme, je n'etais pas heureuse. Certaines personnes se permettent de faire des commentaires alors qu'ils sont tous a mettre dans le meme lot. Moi, je voulais croire que nous pouvions tous changer, et en meme temps, je me trouvais stupide a penser ca. Il etait presque impossible de changer son fond et moi, meme apres des jours et des nuits de reflexions, d'entrainements, de confrontations brutales et de batailles. Meme apres avoir trouve l'amour et l'amitie, apres avoir faillis mourrir et avoir froler la depression nerveuse, je trouvais que juste mon image avait change. Au fond, j'etais toujours la meme, je n'etais pas bonne dans le fond. Akhmes lui, etait bon dans le fond, il avait une ame agreable et joyeuse. Il n'y avait que ce probleme de dedoublement de personnalite. Sans elle, ce loup serait le plus agreable de la terre entiere. Je decidai de continuer en esperant d'etre assez comprehensible.

- Meme si nous ne sommes pas toucher de la meme facon, je pourrais dire que je suis skyzophrene. En effet, et j'avoue que je hais cette partie de moi meme, mais elle existe et je ne peux la nier. Je suis une creature sanguinaire Akhmes, le sang et essentiel pour moi. je dois regulierement le sentir couler sous mes crocs, sinon je deviens folle. La folie du sang, je suis capable de tuer tout ce qui passe sous mes crocs, meme un allie. Mais j'ai reussie a dompter cette folie, et regulierement je dois tuer pour ne pas devenir... Une sorte de monstre assoiffee de sang.
Je suis sur et certaine que tu es capable de te controler. Dabord, evite tout contact physique, ca t'evitera tous problemes. Surtout, il ne faut pas essayer d'oublier "lui", ce serait stupide. Il est en toi, il fait partie de toi. Tu dois essayer de le comprendre, par exemple, t'isoler et le laisser venir en toi s'il le veut. Ca peut paraitre fou, mais je suis sur qie ca marchera.
Je... Je serais prete a essayer de parler avec "lui".

Cela signifiait pour moi un rude combat. Mais je devais l'aider, quitte a y perdre la vie. Je devais l'aider. Mais ce qui m'ennuyais etait plus le fait que j'allais peut etre le blesser, Akhmes. Puis, je remarquai une chose, ma blessure. Le regard du loup quand il voyait ma patte brisee. Je lui fis un grand sourire et lui expliqua ma blessure.

- Ce n'est pas toi. Cela fait plusieurs jours que j'ai ma patte brisee, je me suis battue il y a peu contre une sorte d'ours muttant. Helas pour moi, je n'en suis pas sortie indemn.

Je ne lui dis pas la peur de la mort et la louve qui avait faillit me tuer alors que j'etais de son cote. Je ne voulais pas lui expliquer a quel point les louves sont pestes et comme je pouvais moi meme souffrir de ces pretentieuses qui me haissaient. Je n'avais ni le coeur a faire ca, ni le courage. Je risquai de fondre en larmes...

Mes larmes cessèrent au fil des paroles de celle que je considérais comme mon amie, comme ma soeur mais des larmes naissantes restèrent dans mes yeux, signe de ma faiblesse mentale et intérieure que jamais je ne pourrais nier. Mais mes larmes restèrent au bord de mes yeux surtout par le fait de voir mon amie hésiter, ne sachant apparement quoi me dire. L'hésitation m'envahie alors doucement, et des tremblements légers firent leur apparition accompagné d'un grondement lointain dans mon esprit...

Mon cerveau faisait résonner des mots, sortis de leur contexte initiale, leur donnant un sens totalement différent... Mentir et traiter... Je sentis alors les tremblements s'accentuer. Je ferma mes yeux noisette, cherchant à me calmer à ne pas succomber à une panique éventuelle... Mais je me perdis avec les paroles de Belethya... m'arrêtant sur deux idées : elle est une meurtrière... tuant pour apaiser sa folie, et l'autre idée que je devais laisser "lui" venir à moi pour lui parler...

Le désir de mon amie ne se fit pas attendre, les yeux clos perdu dans mon esprit j'entendis les bruits des griffes des "lui" lorsqu'il arrive. Imposant et sûr de gagner "lui" était là. Je me vis face à lui, tel mon jumeau à la seule différence de son assurance et de la couleur de ses yeux. Innoncement je fit un signe à "lui" afin de le laisser parler à mon amie, de le laisser venir à moi... faisant confiance en belethya j'appliquais ce que j'avais compris...


Akhmes rouvrit alors les yeux face à Belethya, laissant apparaître deux yeux rouges comme le sang, "lui" était là. Il se redressa lentement, déployant toute la carrure que nous possédions, lui et moi à la différence que moi je ne me tenais jamais aussi fièrement et droit. Lentement il s'avança de mon amie, je voyais au travers de son regard, me retrouvant pour la première fois à sa place... Je compris alors qu'il veillait sur moi et usait de la force pour me défendre face à mon incapacité de sortir de mon enfance. Je ne m'opposa à aucun de ses mouvements, je restais spectateur de la scène ne sachant pas vraiment si j'avais le pouvoir d'intervenir concrétement.

"Lui" s'arrêta à moins d'un mètre de Bel' la fixant de son regard cruel durant plusieurs instant avant de faire élever sa voix grave et masculine.

"Tu m'as voulu me voilà Belethya"

"Lui" avait les crocs tout dehors, aggressif et imposant près à tuer au moindre faux pas de mon amie, je priais silencieusement pour ne pas que "lui" ne la touche ou ne la blesse...