Une nuit des plus sombres étendait ses ailes obscures sur la cime volcanique, rendant les lieux beaucoup plus inquiétants que de jour. Des fumées grises et noires montaient du sol et dégageaient une puissante odeur de souffre dans l’atmosphère embrumé du soir. La lune n’était pas présente, mais les étoiles tachaient d’imiter sa lumière opalescente, éclairant faiblement la terre assombrit par la cendre. Le terrain instable était infesté de crevasses, de petits cratères et de geysers de vapeur brûlante qui n’attendait que de pouvoir piéger une patte trop maladroite. Faith se mouvait souplement au milieu de l’étendue minée. Sa marche rapide était murée dans le silence, ses coussinets d’un rose délavé frôlaient vivement le sol, les muscles de ses membres fins mais puissants se bandaient à chaque mouvement, tandis que sa queue épaisse et touffue battait ses flancs avec régularité, tel un métronome, rythmant les minutes et les secondes. La teinte crème et chatoyante de sa toison était très visible au milieu de toute cette sombreté. Elle était très lumineuse. Enfin, d’apparence seulement. Un jet puissant creva le sol, faisant fuir les quelques oiseaux perchés sur les branches d’un sous-bois à l’ouest. Un des volatiles mourut brûler par la vapeur surchauffée après être passé trop bas en voulant fuir ce lieu maudit. Il piqua droit vers le sol, et sa chair cramée jusqu’aux os recueillit la poussière et la cendre que sa chute avait soulevé. Faith shoota dans la carcasse, projetant la dépouille dans une flaque d’eau bouillonnante. Elle se consuma aussi vite que si elle avait été plongé dans un bain de lave en fusion. Un vrai four. La donzelle ébouriffa sa toison fauve et désordonnée avant de bondir adroitement sur un tronc noircit et déraciné, allongé au sol entre deux rochers. Elle s’y assit et planta ses griffes dans l‘écorce fragile, produisant un léger craquement quand elle la percèrent.

( Lit un peu mieux mon texte, on est près d’un cratère de volcan donc pas d’eau sauf des geysers brûlant et je suis sur un tronc d’arbre. )

Faith était immobile, la queue repliée contre elle-même, le regard balayant les alentours. Elle repéra un loupiot noir qui trottinait dans sa direction, et qui pétait visiblement plus haut que son cul. Il ressemblait plus à une bimbo qu’à un vrai petit mec, ce qui ne manqua pas de déclencher le sourire narquois de Faith. Et vas-y que je dandine mes grosses fesses, et allez que je te fasse entendre mon super grognement de scout attitré. La louve ne lui accorda pas la moindre parcelle d’attention, se contentant de planter ses griffes dans le bois brûlé qui s’effriter par paquets de cendres.

/ Arrête de gémir comme sa, on dirait que tu t’étrangle avec un os. / Persifla la donzelle crème en guise de bonjour.

Et allez, encore un qui voulait avoir le monde à ses pattes. Avec une tête aussi vide il était pas prêt d’y arriver. Faith roula des yeux, se désintéressant complètement du louveteau qui essayait d’attirer son attention en jouant aux petits caïds. Quel naze franchement. Elle comprenait qu’il puisse penser qu’elle avait essayé de l’effrayer en lui balançant une réplique dans la tronche. Normal quand on arrive même pas à effrayer une mouche avec ses petits grondements de tapette, et que la seule solution est de tenter un cassage de l’interlocuteur. Cassage qui tombait à l’eau dans le cas du loupiot. La Sakarite ne tenta pas d’imaginer le nombre de cellules grises dans sa minuscule boîte crânienne qui devait être bien inférieur à la normal.

/ T’as pas plus cinglant ? / Railla t’elle en le regardant d’un air légèrement... plat.

Elle bailla à s’en décrocher la mâchoire, à peine émut par les menaces ridicules de spider mouton, se demandant plutôt quand il allait lui lâcher les bask’. C’est ça, trois lunes et aussi qu’un adulte, bah voyons. Il allait tomber de haut cet abrutit. C'était pas le tout de se prendre pour un puissant, fallait peut-être l'être un peu aussi.