Le soleil ne rechauffait pas la fourrure de la louve noire.
Le soleil etait fade, fatigue.
Comme si, lui aussi, il faisait chaque jour un nouveau pas vers la fin.
Mais il avancait depuis bien plus longtemps, et il avancerait encore bien longtemps.
Il serait juste de plus en plus terne...
La louve se demanda si elle aurait le temps de le voir rayonner a nouveau, rien qu'un instant, avant de partir.
Peut-etre pour le printemps.
Oui, ce devait etre ca.
Au printemps le soleil devait recommencer a briller un peu.
C'est comme cela qu'il tient depuis si longtemps.
Et c'est pour ca qu'en hiver il est si pale.
L'annee l'a fatigue...
Tempo inspira lentement.
Elle se sentait la force d'attendre le printemps.
De tenir jusque la, pour voir sourire le soleil.
Et pourtant, depuis son eveil, la louve tremblait.
Oui, elle tremblait.
A peine sortie de son sommeil, elle avait eu l'impression que quelque chose l'appelait...
Le vent..
Oui, ce devait etre le vent qui soufflait dehors, jouant avec les branches.
Le vent lui disait de venir.
Le vent lui disait d'etre forte.
Tempo l'avait bien senti.
Tempo l'avait bien compris.
Depuis toujours, elle et sa soeur avaient su ressentir ces choses-la.
Elle se completaient, se comprenaient, se melaient...
La louve noire s'arreta brusquement.
Son coeur venait de manquer un battement, il lui faisait mal.
Une douleur douce, longue et engourdie, mais insupportable.
Comme si...
Comme si son coeur se dechirait lentement en deux.
Quelques gouttes s'accumulerent aux coins de ses yeux d'ambre.
La douleur etait toujours la, mais son coeur battait a nouveau normalement.
Pourtant, une impression de vide venait de s'emparer de la louve.
Oui, c'est cela, le vide, le manque...
Elle n'etait plus que demi.
Tempo rejeta la tete en arriere et hurla avec rage.
Elle savait qu'Avalanche avait attendu cette mort, comme elle-meme l'attendait encore.
Mais c'etait plus fort qu'elle.
C'etait trop dur, ca faisait trop mal.
Elle aloua de toutes ses forces, hurla sa douleur, son chagrin, son amour...
Puis, lorsqu'elle n'eut plus de souffle, elle laissa lourdement retomber sa gueule, ecouta ce cri se perdre dans les echos des montagnes, pleura en silence.
Ca faisait plus mal qu'elle ne se l'etait imagine.
Oh, elle avait deja connu la mort.
A de nombreuses reprises, meme.
Mais c'etait toujours aussi dur.
Et meme, toujours pire.
Plus l'on croyait la connaitre, plus l'on croyait s'y faire, et plus ca faisait mal.
Finalement, la louve noire se remit en marche, plus lentement, lasse.
Lasse, comme si des annees de plus s'etaient soudainement penchees sur son epaule.
C'etaient les annees que sa soeur ne partageait plus avec elle.
Maintenant, elle n'etait plus la pour l'aider a les porter, et Tempo devrait les trainer seule desormais.
Son esprit se faisait aussi plus critique.
Plus severe, et plus sage, plus reveur...
Oui, tous les reves de sa soeur, tout ce qu'elle avait appris a force de suivre le vent, de parcourir le monde..
Tout ca, Tempo le ressentait plus qu'elle n'avait jamais pu le faire.
Sa soeur lui avait tout laisse.
Les bons comme les mauvais souvenirs, toutes ses pensees...
Elle etaient la, elles flottaient dans l'air, portees par ce vent qui, toujours, avait chante aux cotes de la louve blanche.
Et ils la menaient a elle.
Tempo le savait.
Quand la louve vit le corps, par terre, en bas du rocher, de nouvelles larmes coulerent.
Elle avait reussi...
Elle etait morte comme un oiseau, en deployant ses grandes ailes blanches, faites de brume et de vent, elle s'etait envolee...
C'etait triste qu'elle ait du retomber.
Etait-ce a cause d'elle ?
Etait-ce a cause du lien qui les liait, qui empechait la louve blanche de partir trop haut, pour ne pas la laisser ?
Ses pattes se deroberent sous elle, elle s'ecroula devant le corps inerte de sa soeur.
Une fois encore, le vent jouait dans la longue fourrure blanche de la solitaire.
Ses yeux bicolores etaient restes ouverts, et ils fixaient le ciel.
Ce ciel qu'elle avait effleure, qu'elle avait failli atteindre.
Ils etaient encore si brillants, si pleins de sagesse et de reve...
Meme dans la mort, la louve continuait a vivre.
Celle-ci la faisait demeurer telle qu'elle etait, et ce pour toujours.
Elle etait si belle et si mysterieuse, songea Tempo.
Et elle le demeurerait a jamais.
Tempo deposa une leche sur son front pur et aloua a l'attention de tous ceux qui la connaissaient.
Son message suivait le vent, vent leger et malin qui saurait trouver, lui, ceux qui l'avaient autrefois accompagnee pour un bout de chemin..
Pour un bout de vie...

[ Moins élaboré, mais tout aussi beau, ton post... ]

La louve stoppa son hurlement.
Le vent, ami de sa soeur, qui à présent l'escortait elle aussi, venait de la prévenir de l'arrivée de Mistral.
Tempo se doutaient que, quelles que soient les criconstances, la jeune solitaire serait la première à répondre à son appel.
Elle la regarda, de loin, quelques larmes encore dans les yeux.

*Comme tu lui ressembles, Miss...*

Peut-être mère et filles étaient-elles physiquement différentes, mais elles ne pouvaient se renier.
Et qui les connaissait un peu plus que de vue ne pouvait le contester.
Elle dégageaient la même impression, elles avaient les même idées, les mêmes rêves...
Enfin, elles sentaient pareil, étaient pareilles.
Et ça, Tempo le savait.
Le vent volait aussi aux côtés de Mistral, comme il avait toujours fait pour sa mère, comme il avait aujourd'hui décidé de le faire pour elle-même, la louve noire, la moitié, la deuxième...
Lorsque sa nièce fut plus proche, Tempo se décida à s'éloigner du corps.
Elle fit quelques pas, tremblant encore, vers la jeune louve.
Enfin, elle plongea un instant son regard dans le sien, sans un mot, sans un souffle, et l'étreignit tendrement, dans un élan d'amour, partageant sa douleur, sa tristesse, ce vide...

Le loup blanc ne pouvait reconnaître le hurlement.
Et il n'avait que peu connu la louve blanche, et le vent.
Mais il ne put réssiter à son appel.
Telepathy était e, maintenant.
Espion.
Il avait toujours tout fait pour que l'odeur de sa meute ne se mêle pas trop à la sienne, qu'elle demeure discrète.
Il sentit une odeur d'Angel.
Il hésita à s'approcher.
Caché dans les fourrés, il voyait les deux louves.
Il s'apprêtait à tourner les talons et à repartir quand son regard tomba sur le corps, un peu plus loin.
Il ne sut pourquoi, mais il y resta quelques instants.
Quoi ?
C'était une louve, une louve blanche, morte.
Etait-ce parce que son père venait lui-même de mourir, que la mort était à présent un sujet plus sensible pour le loup ?
Non, il y avait autre chose.
Il l'avait déjà vue...
Oui, il s'en souvenait maintenant.
C'était avec son père...
Cette louve connaissait son père.
Thy' hésita.
Il finit par revenir sur ses pas, vers Hell.
Sa place n'était pas ici.
Il valait mieux laisser sa famille s'occuper d'elle...
Et puis, avec une Angel dans le coin, ça pouvait poser problème.
D'autant plus qu'une deuxième Angel approchait également.
Cependant, l'odeur de l'autre louve finit par attirer son attention.
C'était une solitaire.
Et, elle aussi, il la connaissait.
C'était la filel de celle qui était morte.
Il l'avait rencontrée en même temps que l'autre, ils avaient longuement parlé.
Il l'aimait bien, d'ailleurs, mais ne l'avais jamais revue.
Elle rêvait de ovler, comme sa mère...

[ D'accord. Je vais faire un topic libre a la plage, ou elle l'enterrera. ]