Je suis Oromis le Chasseur. Et toi ? [Terminé]

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C'était la nuit. Le ciel était d'un noir d'encre. Les étoiles brillaient faiblement, témoins de mondes inaccessibles, petites chandelles de la nuit. La lune était absente. Peut-être devait-elle se faire un petit brushing au salon de beauté des satellites. En tout cas, elle avait laissé son trône vide. Le soleil reprendrait la couronne céleste sans la lutte acharnée que les deux astres se livrent jour après jour. Il sera peut-être content. A force, ça doit être fatiguant de se battre comme ça à chaque aube, en tant sûr de gagner, et à chaque crépuscule, en étant sûr de perdre.
Le silence régnait en maître sur la forêt, l'envelopant comme un manteau angoissant. Il était à peine troublé par le sifflement du vent dans les feuilles, le craquement du bois et les cris des oiseaux de proie nocturnes. L'obscurité de la forêt était impénétrable. Chaque rocher prenait la forme d'un ours tapi, chaque buisson celle d'un monstre menaçant. Minuit, l'heure des ombres. Le moment où, pendant quelques instants, tous les animaux se taisent. Le moment de tous les dangers, de toutes les peurs et de tous les crimes.

Le moment préféré d'Oromis. Celui où il se mettait en chasse, fantôme furtif de la nuit, mortel et effroyablement dangereux. La chasse.. c'était un sport et un art à la fois. Merveilleux, puissant, redoutable. C'était la domination du prédateur sur sa proie. Le moment sublime où on ne fait plu qu'un avec la mort, et où on voit la peur et la fin passer dans les yeux de sa victime.. Le moment délicieux où on sent ses crocs s'enfoncer dans la chair et où le sang coule dans notre gueule. Il était Oromis, Oromis le Chasseur. Peu savaient ce que signifiait réellement ce nom. Il était le prédateur, il était la mort froide et implacable. Il n'accordait pas de grâce et n'en demandait aucune. L'acte de la vie et de la mort, dans tout ce qu'il y a de plus beau.

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UP' ^^

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Beau ?
Rien de tout cela n'etait beau pour Mephistopheles.
Pour lui, rien de ce qui n'etait pas vivant n'etait beau.
Un paysage, une mise a mort...
Tout cela n'avait qu'une valeur tres superficielle.
Non, les plus beaux spectacles, ce sont ceux dont nous sommes les acteurs.
Chaque rencontre, chaque interraction entre deux etres ivvants capables de se comprendre...
Le petite jeu qui se met en place a chaque fois..
L'etre que nous sommes, en fonction de celui qui est en face, ce que nous deconvrons de l'autre, ce que nous laissons paraitre, ce que nous cachons...
Il n'y avait que cela qui soit beau, aux yeux de Mephisto'.
Il n'y avait que de cela que puisse se delecter son esprit fourbe.
Et si le loup regarda le gibier avec avidite, ce n'est que parce que son chasseur etait la.
En realite, c'etait lui qui l'interessait.
Le chasseur chasse...
Chasse par quoi ?
Par un autre, par un semblable, par lui-meme, par sa conscience, son esprit, sa vie...
Par le spectacle...

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Oromis ne trouvait pas non plus un paysage dévasté par la guerre et recouvert de cadavres particulièrement beau, mais mettre lui-même à mort quelqu'un lui procurait un plaisir diffus, intense. Toutefois, ce qu'il préférait - et de loin - c'était la traque. Suivre sa proie comme une ombre, insistant, menaçant, dangereux, et sans jamais se montrer... Jouer avec les nerfs de l'ennemi, être tantôt fantôme, tantôt démon, tantôt brume sournoise. Le pousser à bout, le rendre fou par cette surveillance mortelle qui n'attend qu'un relâchement pour fondre sur sa proie. La faire craquer. Se délecter de son impuisance et de sa souffrance mentale, avant de l'aider à s'enfoncer dans les ténèbres - ou de l'y pousser, s'il n'est pas d'accord. N'être pour sone sprit que deux yeux d'un or si pur, si terrifiant. Deux yeux cruels.

Très mystérieux, Oromis ne parlait que très peu, que ce soit de lui-même ou de ce qu'il pensait. Tout ce qui le concernait était gardé sous clé, défendu par ses crocs ivoire. Tout ce qui l'intéressait sur les autres, c'est plusieurs questions. Allié, chasseur ou proie. Mental d'acier ou esprit qui s'esquive. Déterminé, prêt à tout pour atteindre ses objectifs, ou pas ? Limites morales ou pas ? Si oui, lesquelles ?

Le loup blanc-crème avait traqué un daim pendant toute l'après-midi, et il était sur le point de le voir s'effondrer. Oromis aurait sûrement pu l'attraper et l'achever beaucoup plus tôt, mais c'était à ses yeux trop facile. Il préférait jouer avec sa proie. Dans un jeu qui était tout sauf drôle, à part pour lui. Toutefois, une autre présence le détourna de sa proie affaiblie. Un autre loup, qui se tenait non loin. Il s'y mêlait l'odeur des Angels plus quelque chose d'autre. Du souffre ? Etonnant. Qui était-ce ? En tout cas, il ne faisait aucun doute qu'il lorgnait sur son daim. Celui-ci courait toujours, d'ailleurs. Intrigué par l'odeur qu'il avait sentie, le mâle ralentit et s'arrêta. Fixant l'obscurité de ses yeux dorés, il s'assit. En apparance extrêmement calme, il n'en était pas moins tendu, prêt à attaquer un potentiel adversaire. Bourré d'énergie jusqu'au bout des griffes.

Invité

Se sachant repéré, le loup beige réfléchit un instant sur l'attitude à adopter.
Il pourrait aller le tuer...
En effet, le Bélier s'ennuyait un peu et, surtout, le combat lui manquait.
Mais il préférait tout d'abord faire connaissance.
Et puis peut-être se battrait-il un peu plus tard.
C'était toujours beaucoup plus amusant de s'attaquer à l'une de ses connaissances.
De son pas souple et félin, donc, Méphistophélès s'approcha du loup.
Son sourire sarcastique découvrait de longs crocs.

- On chasse ? -

Sans attendre de réponse, l'imposant mâle beige poussa un hurlement.
S'il ne l'avait pas encore remarqué, le daim ne pouvait plus, désormais, nier leur présence.

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Oromis détailla avec attention l'inconnu, enregistrant de précieuses informations sur son état physique. C'est fou ce qu'on peut apprendre sur un loup rien qu'en l'observant. Il ne faisait aucun doute qu'il savait se battre et qu'il devait même être plutôt fort. Il avait cette démarche particulière qui donnait toujours l'impression qu'il n'était que puissance contenue. Ses crocs étaient parfaits pour déchirer la chair, et il ne faisait nul doute, à voir l'éclat de ses yeux, qu'il était capable de tuer sans hésitation. Cela changeait un peu de tous ces faibles qu'on voyait en général. Mais comme on dit, l'habit ne fait pas le moine, et en loup expérimenté, Oromis se garda bien d'avoir des préjugés sur le caractère et les capacités de ce mâle. On verrait bien plus tard... De toute façon, s'il était prêt à se battre, il trouverait à qui parler. Oromis était un poignard affûté et sctintillant, toujours prêt à l'emploi.

Le loup beige n'attendait manifestement pas de réponse à sa question, et de toute façon Oromis n'était pas disposé à lui en donner. Comme ça, tout le monde est content ! Le loup crème se contenta de lever à son tour la tête vers les cieux et de pousser un bref hurlement. Bref, car Oromis était plutôt discret et n'aimait pas s'éterniser sur le fait qu'il était là.
Affolé, le daim parut récupérer un peu d'énergie et repartit de plus belle, bondissant dans les fourrés avec une ardeur renouvellée, comme si les sept flammes de l'enfer étaient à ses trousses.

Invité

Le male acquiesca d'un sourire.
Aparemment, il reagissait bien.
Le hurlement de Mephisto' aurait pu mettre en colere beaucoup de chasseurs, a cause des consequences que cela pouvait avoir sur la chasse et les proies.
MAis lui avait prefere repondre a l'appel.
Sans attendre davantage, avec un sourire interesse, le fils du Diable s'elanca a la poursuite du daim.
Ne restait de cette chasse qu'une course primaire et sans technique, sans effet de surprise et sans jeu de chache-cache.
Juste une proie qui courait pour sa vie, ne cherchant qu'a fuir, et deux chasseurs qui la poussaient a courir toujours plus - car il ne faisait aucun doute qu'Oromis suivrait.
Un plaisir simple et bestial, l'excitation de l'action.
Fatiguer l'animal sans se laisser distancer.
Le but n'etait pas de le rattrapper, mais de l'epuiser.
Et puis, petit a petit, se servir de son cerveau pour l'amener la ou il fallait, l'acculer quelque part, prevoir sa course, la modifier.
Prendre le controler.
S'affirmer predateur impitoyable contre la proie qui court.
Sans savoir ou.
Savoir pour elle.

Invité

Signaler sa présence à sa proie corse considérablement la chasse, surtout s'il on prend soin ensuite de bien faire comprendre à l'animal qu'on est toujours à ses trousses. Oui, cela enlevait tout ce qu'il y avait de technique à la chasse, toute la partie filature où l'on devait se rapprocher le plus possible de sa proie, avant de fondre sur elle pour ne lui laisser aucune chance. Mais cela faisait longtemps qu'Oromis avait dépassé ce stade. Ce genre de chasse était assez excitant, mais trop simple à son goût. Il ne pouvait pas se trouver sans cesse des proies difficiles, alors à la place il rendait la chasse elle-même plus difficile.
Le chasse renforçait la sauvagerie des loups. Le lien qui se formait avec la proie, et qui excluait toute autre chose au monde, comme s'il n'y avait plus qu'elle et vous, était l'un des plus bestials et des plus primaires de l'existence. Le plaisir de courir. De sentir ses muscles agir, infatiguables, puissants.
Oromis connaissait tout cela. Il appréciait ce plaisir en tant que tel. Pur et entier.
Le mâle crème courait comme si rien d'autre que lui, Méphisto et leur proie n'existait.

Devant eux, le daim courait toujours avec la même énergie désespérée. La rencontre entre les deux loups aurait pu lui sauver la vie, mais au lieu de cela il se retrouvait avec deux poursuivants au lieu d'un. Deux fois plus de chances de mourir.. ce qui n'avait guère d'importance étant donné qu'il était déjà comme mort. L'animal commençait néanmoins à ralentir la cadence - la fatigue se faisait sentir. Il avait déjà dû subir la longue traque d'Oromis, et il devait à présent mener un train d'enfer sans pour autant distancer ses poursuivants.
Mais il ne devait pas périr entre les crocs d'un loup. Complètement affolé, le daim ne prêtait plus guère attention où il mettait les pieds, pourvu que cela l'éloignait des prédateurs à ses trousses. Il trébuchait assez souvent, même s'il n'aurait bientôt plus l'occasion de trébucher...
Dans un grondement rauque, quelque chose attrapa le daim en plein vol.

[ Je te laisse imaginer quoi Razz

]

Invité

Méphistophélès s'immobilisa soudain, surpris.
Qu'est-ce que cela voulait dire ?
Une créature monstrueuse, une sorte de volatile d'environs un mètre vingt d'envergure, avec une gueule de loup, venait de fondre sur l'animal en fuite...
Mephisto' fronça les sourcils, contrarié.

- Ces bêtes-là vivent sur Hell. En théorie, elles ne quittent jamais la forêt de la perdition... -

Dans ce cas, que faisait-elle ici.
Le mâle beige regarda l'autre loup.
Il eut un sourire démoniaque.
Cette bestiole allait regretter de s'être aventurée ici.

Invité

Houlà, mais c'était quoi cette bestiole ? Oromis n'en avait jamais vu de sa vie, et pourtant on pouvait dire qu'il était un expert en matière de proies. Le mâle crème fronça les sourcils. Une créature qu'il ne connaissait pas se pointait devant son nez, et en plus elle lui piquait sa proie. Les deux choses étaient particulièrement agaçantes. Le chasseur était contrarié de voir que ses connaissances laissaient à désirer, même si cette contrariété s'éclipsait ensuite au profit de la curiosité. Il n'appréciait pas, en plus, que cette bestiole qui égratignait son amour-propre lui pique sa proie sous ses yeux, lui enlevant le plaisir ultime de la fin de la traque et de la mise à mort. Nan mais, ça ne se passerait pas comme ça.
Méphisto' lui permit d'éclairer un peu sa lanterne sur la question "Qu'est-ce que c'est que ce truc" qu'il se posait sans la dire. Ainsi donc, cette bête-là ne vivait que sur Hell. Pas étonnant qu'il ne soit jamais tombé dessus, dans ce cas...

Mais après tout, peu importait. Dans sa démarche tout en fluidité et en puissance contenue, le loup crème se plaça de l'autre côté de la bestiole, la prenant en tenaille entre lui et Méphisto. Sans pour autant tourner la tête vers elle, il surveillait ses mouvements du coin de l'oeil, prêt à bondir en arrière ou en avant au moment où il le faudrait. Oui, ce truc allait regretter d'avoir mis les pattes dans l'Ouest. Les crocs acérés du mâle étincelèrent alors qu'il retroussait ses babines dans un grondement. Il n'avait pas besoin de s'assurer que Méphiso' était toujours là, car il n'en doutait pas une seule seconde. Ni l'un ni l'autre n'étaient du genre à tourner les talons et à s'enfuir en poussant des cris - des cris de cochon qu'on égorge - à la moindre petite menace en vue. Non, ils étaient plutôt du genre à l'affronter avec un plaisir plus ou moins visible.

Invité

Méphistophélès se félicita d'avoir rencontré ce loup.
Cette petite partie de chasse pleine de rebondissements était très distrayante et, qui plus est, elle lui donnait l'occasion d'étudier un personnage plutôt intéressant.
Oui, ce chasseur lui plaisait assez, ce qui tira un nouveau sourire ironique au mâle beige.
Il se mit lui aussi à grogner, se félicitant d'être tombé sur un animal pareil.
Ces bêtes-la avaient mauvais caractère.
Elle ne lâcherait pas le daim.
Et son poids l'empêcherait de s'envoler.
Cette espèce d'oiseau était... plumé.
Sans attendre le feu vert d'Oromis, Méphistophélès se rua sur le rapace, lui croqua une aile, et secoua la tête tant qu'il put, ses crocs déchirait la chair au rythme des secousses.

Invité

Il était clair que cette bestiole était nettement plus intéressante qu'un daim. De son côté, Oromis se fécilitait d'avoir croisé le chemin de ce drôle d'oiseau, et exprimait par avance ses condoléances à ce dernier. La chasse prenait un tour plus qu'intéressant. Surtout avec la rencontre de cet inconnu, dont il ne connaissait d'ailleurs toujours pas le nom. Le mâle jeta un coup d'oeil au loup beige et le regarda attaquer en premier le volatile.
On aurait dit qu'il était en train de regarder un spectacle banal et ennuyeux, mais son attention était portée à l'extrême. Aussitôt que les mâchoires de l'autre loup se refermèrent sur l'une des ailes de la bestiole, Oromis attaqua à son tour.
Il pivota, se ramassa brièvement et bondit, attrapant la nuque de la créature. Malheureusement, ses mâchoires claquèrent en vain sur ses plumes - n'ayant jamais rencontré de bête pareille, il ne connaissait pas l'effet bouffant des plumes et avait mal calculé l'épaisseur du cou de la bête - les lui arrachant par paquets. Il glissa mais se rattrapa sur l'autre aile, à sa jonction avec le corps.
Ses dents acérées s'enfoncèrent dans le muscle, paralysant très efficacement les mouvements de cette aile-là. Avec une application effroyable, il entreprit de déchirer un à un les nerfs et les muscles qui permettaient à l'aile de bouger, tout en s'accrochant à l'aide de tout ce qui lui tombait sous les griffes.

Invité

Même cloué au plancher des loups (petite variante de l'expression habituelle ^^), l'oiseau demeurait une bête forte imposante, puissante et de grande envergure.
Et l'on pouvait dire qu'il se débattait comme un beau diable (expression stupide car un souris entre les griffes d'un loup a tendance à se débattre bien plus qu'un simple démon que personne n'ose embêter...) !
N'ayant pas fait attention, et malgré sa silhouette imposante également, Méphistophélès fut contraint de lâcher prise, sèchement secoué par un vif battement d'aile.
Il laissa donc soin à son coéquipier imprévu de distraire l'animal, tandis que lui le contournait calmement, cherchant où frapper.
L'oiseau avait un cou très court, il ne serait pas facile de l'attrapper à la gorge.
Et l'autre loup semblait avoir essayé la nuque sans succès.
Leur proie se débattait trop encore pour qu'ils puissent tenir sur son dos.
C'est alors qu'il vit les crocs du monstre se rapprocher dangereusement du mâle qui l'escortait.
Vif, Méphisto' bondit sur la gueule de l'animal et referma ses puissantes mâchoires dessus, lui clouant le museau.
Il avait là une bonne prise (cette partie étant couverte de poils et non de plumes), sachant qu'il pouvait compter sur ses crocs et sa solide grande gueule.
Plus l'oiseau se débattrait, plus les crocs du démon déchireraient sa chair, lui faisant un mal de chien -et restreignant petit à petit sa respiration.

Invité

On ne pouvait pas nier que cet oiseau avait de l'énergie. Ses mouvements brusques et furieux pour se débarrasser de lui créaient de fortes secousses dans ses mâchoires, et ces secousses se répercutaient ensuite dans tout son corps. C'était très désagréable, surtout au niveau de l'échine qui était mise à rude épreuve. Mais il n'était pas question pour lui de lâcher prise, et ce pour plusieurs raisons. D'une part, une fois à terre il ferait un adversaire bien plus facile à éliminer, il serait simple à la bête de l'écraser avec ses monstrueuses pattes. D'autre part, l'autre loup présentait cette "vulnérabilité" et la seule chose qui empêchait l'oiseau de se jeter sur lui était le poids encore accroché à son aile.

Lorsqu'on chasse une grosse bêbête, un ou plusieurs loups distraient l'animal pendant qu'un autre se glisse derrière elle et tente de la mordre à un point vulnérable. A cet instant, c'était à lui de distraire l'oiseau et à l'autre loup beige de lui porter un coup. Il s'accrochait donc à cet aile avec l'énergie du désespoir, sans cesser de fouiller la chair avec ses dents. Il occasionait ainsi une grande souffrance au volatile et, en plus de le clouer définitivement à terre s'il parvenait à ses fins, il n'y avait pratiquement aucune chance pour que le piaf remarque le loup qui se glissait derrière lui. Néanmoins, il était en mauvaise posture, car l'oiseau concentrait toute son attention sur lui et sa gueule s'approchait dangereusement d'Oromis. Et avec une mâchoire pareille, il ne doutait pas être gravement blessé si la bête parvenait à ses fins.

D'un regard, il remercia son compagnon de chasse et se lâcha prise. A présent, l'aile de leur proie pendait, inutile, lui envoyant des flèches de douleur à chaque fois qu'elle essayait de bouger. Toutefois, même avec Méphisto' lui déchirant le museau et une aile inutilisable, la partie n'était pas gagnée. Le mâle reprit son souffle tout en étudiant avec circonspection les différentes actions qui s'offraient à lui. Il fallait atteindre à tout prix les organes vitaux de l'animal. Le plus simple serait la gorge, car Oromis ne voyait pas comment il pourrait atteindre le coeur dans cet enchevêtrements de plumes, et il ne connaissait pas bien l'anatomie de l'oiseau, compromettant ainsi ses chances d'atteindre les poumons ou l'estomac.
Alors que leur proie relevait la tête vivement dans l'espoir de se débarrasser du prédateur qui lui déchirait la gueule, il bondit. Ses crocs se plantèrent dans le cou de l'animal et il sentit son sang couler dans sa gueule, sans pour autant pouvoir dire s'il avait réussi à atteindre l'artère, source de vie. Presque aussitôt après, un poids lourd lui retomba sur le dos et expulsa l'air de ses poumons.
Les prises des deux loups étaient trop proches pour qu'ils ne rentre pas en contact, et de manière plutôt violente. Mais pour atteindre la gorge, c'était le seul moyen. Oromis assura sa prise, un liquide sombre et rougeâtre gouttant à présent sur les plumes de l'oiseau et sur sa fourrure.

Mais la mort semblait bien peu pressée à donner son étreinte glacée à l'animal. Peut-être n'avait-il réussit qu'à le blesser, non à le blesser à mort.

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Je suis Oromis le Chasseur. Et toi ? [Terminé]

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