Wolf Angel
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 C'est pas du grand art, c'est juste du Moony

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C'est pas du grand art, c'est juste du Moony Empty
MessageSujet: C'est pas du grand art, c'est juste du Moony   C'est pas du grand art, c'est juste du Moony I_icon_minitime23.11.08 21:32

Humpf... Parfois, j'écris. Et parfois, j'écris très bien. Alors dans ce cas, je montre ces écrits...
C'est pas du grand art, c'est juste du Moony. Ce n'est donc pas parfait, mais les textes que je mettrais ici sont potables. En espérant que vous ne gâcherez pas votre temps ici...

Papillon


Ses pieds se lèvent l’un après l’autre du carrelage blanc et froid de sa salle de bain personnelle pour se poser sur la balance en métal gris et en verre. Les chiffres digitaux noirs apparaissent sur l’écran juste devant ses pieds, augmentant un à un, se stabilisant enfin autour d’un nombre. Son poids est bizarre. Peut-être un petit dysfonctionnement. Elle se repesera plus tard pour voir si c’est normal.
L’adolescente prend ensuite sa brosse et se démêle une à une chacune des mèches brunes de ses cheveux, en prenant soin de leur donner une jolie forme. Son corps n’est peut-être pas très beau mais elle vit avec. Elle joue avec ses vêtements pour cacher ses défauts et montrer une bonne image d’elle. C’est si important l’apparence à son âge.

Elle pousse son plateau sur le rail du self de la cantine. Elle prend des couverts, un verre et une serviette, puis jette un coup d’œil aux entrées. Une petite salade de pattes, avec des cubes de jambon et de fromage. Elle se méfie des deux derniers ingrédients : ils sont sûrement remplis de matière grasse. Sinon, il y a aussi de la salade verte avec des grains de maïs. Cela fera l’affaire. Le plat du jour est du riz et une cuisse de dinde. Elle a baigné dans l’huile durant sa cuisson : la jeune fille n’en mangera pas et se contentera du riz. Pour le dessert, elle ignore les éclairs au chocolat, si rare dans cette école, et prend une pomme verte.
Ses amies la regardent avec un air étonné : pourquoi ne prend-t-elle pas une pâtisserie ? Mais elles ne disent rien.


Ses pieds se lèvent l’un après l’autre du carrelage blanc et froid de sa salle de bain personnelle pour se poser sur la balance en métal gris et en verre. Les chiffres digitaux noirs apparaissent sur l’écran juste devant ses pieds, augmentant un à un, se stabilisant enfin autour d’un nombre. La balance est déréglée : c’est impossible qu’elle fasse ce poids.
Elle regarde le nombre affiché, perplexe, puis descend de l’objet. Il faudra qu’elle demande à sa mère de le faire réparer voir d’en acheter un autre.
L’été est là : elle pourra difficilement se cacher derrière des vêtements amples. Le mois de juin sera dur... Elle regarde dans la pile de vêtements repassés que sa mère a posé dans sa chambre la veille. Elle opte pour un jean et une blouse blanche, suffisamment large pour que l’on ne scrute pas sans arrêt son ventre. Elle se change puis sort de la salle de bain.

Elle pose son plateau sur une des tables de la cantine. Ses amies qui font toutes de l’espagnol sont en sortie elle-ne-sait-plus-où, mais elle qui fait du latin, ne fait pas partie des élèves qui ne sont pas là ce jour-là. Elle est donc seule.
Elle picore un à un les bouts de pâtes qu’elle coupe en petit morceau, lentement, se rassasiant à peine. C’est une technique qu’elle a élaborée récemment. Tout couper en deux, puis chaque moitié en deux, et ainsi de suite, de porter quelques morceaux à sa bouche de temps à autre et rien de plus. Ainsi, les gens ont l’impression qu’elle mange, alors qu’elle avale que quelques petits morceaux.


Ses pieds se lèvent l’un après l’autre du carrelage blanc et froid de sa salle de bain personnelle pour se poser sur la balance en métal gris et en verre. Les chiffres digitaux noirs apparaissent sur l’écran juste devant ses pieds, augmentant un à un, se stabilisant enfin autour d’un nombre. Rien qu’en voyant l’ordre de grandeur de son poids, elle redescend. Elle en a marre de ce poids erroné.
Elle s’habille, se coiffe, puis sort de la pièce. Elle part dans la cuisine où sa mère prend son petit-déjeuner. En la voyant, elle boit un verre de jus d’orange, et prétextant un rendez-vous avec ses amies un peu avant les cours à l’entrée de l’école, elle part de la maison, une barre de céréales à la main afin de ne pas prendre de retard.
Une fois à l’extérieur de la maison, elle jette ce qu’elle a pris dans la première poubelle venue.

Elle est devant la cour de son collège, à attendre la sonnerie qui signifiera le début des cours, afin qu’elle puisse aller en classe, retrouver ses amies et ne plus avoir à supporter le regard de certains garçons. Mais elle avait bien une dizaine de minutes devant elle. Un des élèves qui posaient son regard sur elle s’approcha. Il n’était pas le genre à être un dragueur lourd et insupportable, et ce n’était pas lui qui l’embêterait, mais l’adolescente se sentait mal. Il l’aborda.


Ses pieds se lèvent l’un après l’autre du carrelage blanc et froid de sa salle de bain personnelle pour se poser sur la balance en métal gris et en verre. Les chiffres digitaux noirs apparaissent sur l’écran juste devant ses pieds, augmentant un à un, se stabilisant enfin autour d’un nombre. Elle ne prend pas la peine de regarder son poids et redescend. Elle s’assit par terre et réfléchit en rongeant l’ongle de l’un de ses pouces. Elle va être en retard si elle traîne trop, mais elle s’en moque. Les paroles du garçon la veille l’ont déboussolée : « Est-ce que tu te fais vomir ? »

Elle court dans l’entrée, ne passant même pas par la cuisine. Elle va réellement ne pas être à l’heure. Elle prend son sac sur son épaule et sort. Elle sort un paquet de mouchoir d’une poche et tente d’enlever les dernières traces de vomis autour de sa bouche. C’était peu agréable, mais radical. Elle avait peur de ne pas y arriver. Mais elle avait réussi à rejeter ce qu’elle avait en trop au premier essai.


Ses pieds se lèvent l’un après l’autre du carrelage blanc et froid de l’hôpital pour se poser sur la balance en métal gris et en verre. Les chiffres digitaux noirs apparaissent sur l’écran juste devant ses pieds, augmentant un à un, se stabilisant enfin autour d’un nombre. Une infirmière note ce nombre sur une feuille puis raccompagne la jeune fille à son lit. Un médecin regarde les notes prises par la femme, se mordille la lèvre inférieure, nerveux et s’approche de l’adolescente.
« Tu as des problèmes avec ta famille ? »
Aucune réponse.
Il s’en alla. L’infirmière apporta un plateau de nourriture et le donna à la fille dont elle devait s’occuper.
Aucune réaction.

Elle est là depuis un mois déjà, et elle refuse toujours de s’alimenter. Parfois, l’équipe médicale parvint à lui faire avaler de la salade ou de la soupe, mais rien d’autre. Elle ne veut pas parler de son poids, même pas à sa famille ou à sa voisine de chambre. Même pas une explication.
Dans le couloir de l’hôpital, une mère de famille pleure et tente de cacher ses larmes derrière un mouchoir en tissus blanc. En vain. Le médecin qui est en charge de sa fille essaye de la consoler, mais la malade risque d’être dure à sauver.
« Pourquoi ? ! Pourquoi ? ! »
« On a tout essayé. Mais rien ne semble marcher. Il va falloir lui faire une thérapie pour trouver la source de son problème. »
« Je ne comprends pas. Je ne comprends pas. Comment a-t-elle pu être malheureuse à ce point ? Et moi qui n’ai rien fait pour empêcher cela... »
« Il n’est pas trop tard, madame. L’anorexie de votre fille l’a poussé à bout mais il reste encore de l’espoir. »


Partout dans le bâtiment, le désespoir de cette femme est audible. Pourtant, sa fille ne l’entend pas.
Elle se sent légère, bien dans sa peau. Enfin...
Elle a l’impression d’être un papillon qui s’envole au gré de ses envies, profitant de sa liberté.
Une forte lumière l’attire. Elle se lève de son lit et marche vers elle, un sourire béat au visage. Mais ce n’est pas vers la fenêtre qu’elle se dirige. Ce n’est pas le grand soleil du mois d'août qui la captive.

Comme le papillon qu'elle a toujours rêvé d'être, elle s'envole vers cette lumière pure et immaculée.
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Slayer Scream (Samaël)

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MessageSujet: Re: C'est pas du grand art, c'est juste du Moony   C'est pas du grand art, c'est juste du Moony I_icon_minitime26.11.08 17:57

J'aime bien !:love:
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MessageSujet: Re: C'est pas du grand art, c'est juste du Moony   C'est pas du grand art, c'est juste du Moony I_icon_minitime26.11.08 19:16

Merchi !
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MessageSujet: Re: C'est pas du grand art, c'est juste du Moony   C'est pas du grand art, c'est juste du Moony I_icon_minitime01.12.08 20:18

C'est un sujet fragile, tu t'en est bien tirée je trouve...
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MessageSujet: Re: C'est pas du grand art, c'est juste du Moony   C'est pas du grand art, c'est juste du Moony I_icon_minitime

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