Le monde change... Même moi ? (.Serwan.)

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Le monde change... Même moi ?
(.Serwan.)

Un bruit retentit au loin. Je tournai lentement la tête vers la source du cri. Je sentis l'odeur d'un loup, et également... celle du sang. Je serrai les dents. Si c'était un loup blessé, je n'avais pas les bonnes herbes médicinales avec moi. Je décidai d'aller voir de plus près.
Un loup gisait sur le sol, inerte. Je plissai les yeux tout en m'approchant. Je vis avec soulagement ses flancs se soulever : il était encore vivant, mais sa vie ne tenait qu'à un fil. Sa patte était enflée et tordue aussi. Mon coeur s'accéléra. J'avais peu de temps pour l'aider, qui sait s'il tiendra le coup avant que je le soigne. Mon premier réflexe fut de chercher des graines de pavot. J'en aperçu près d'un arbre. Je me penchai délicatement pour saisir les graines entre mes crocs.
Je revins avec mon léger chargement et je le déposai près du blessé. Il remua la tête en me voyant; il voulut dire quelque chose mais ce ne fut qu'un faible râle qui sortit de sa gueule.

Je filai à toute vitesse vers les rochers les plus proches. Je vis ce que j'espérais : des toiles d'araignées. Je tendis la patte pour enrouler la toile autour de celle-ci avant de regagner en quelques bonds le blessé. Il ne bougeait pas d'un poil. Je bandai sa patte avec les toiles d'araignée pour stopper l'hémorragie qui se formait. Puis, je saisis les graines et je les déposai plus près de la gueule du loup.

-Mange ses graines- dis-je d'une voix rassurante. -Ça stoppera la douleur pour de bon.-

La bête me regarda, surprise, mais elle s'exécuta avec un grognement de douleur.
Je le regardai faire, avant de me souvenir d'une chose : il devait reprendre des forces au plus vite. Sans m'expliquer je courus à travers les Monts des Vents. Je ralentis pour ne pas effrayer tout le gibier du coin. Une odeur me chatouilla les narines : un lièvre. Bientôt, je l'aperçus. Sans attendre, je le pris par surprise et je l'achevai d'un coup.
Je revins, traînant la proie derrière moi. Arrivé jusqu'au blessé, je dis d'une voix claire :

-Mange ça- au même moment je laissai tomber la proie sur le sol. -Ça te redonnera des forces. Je dois partir, mange encore des graines que je viens de te donner et tu seras guéri.

_Merci

articula le blessé.

-Merci beaucoup-

Je lui souris avant de repartir vers les Monts des Vents, marchant vaguement sans trop savoir où j'allais.
Je soupirais à chacun de mes pas, j'avais l'impression que mes jambes ne pouvaient plus me soutenir et que j'allais n'effondrer à chaque fois que je mettais une patte devant l'autre.. Je titubai jusqu'à un endroit tranquille avant de me laisser choir sur le sol.
Je roulai sur le dos, fixant désormais le ciel. Avec un énorme soupire, je murmurai à moi-même :

-P'tain j'suis fatigué...-

Je baillai ouvertement avant de me redresser pour m'asseoir. En ce moment, je n'avais plus une minute à moi et j'étais crevé... Je baillai une nouvelle fois avant de continuer à marcher.

Invité

Le brouillard avait changé le court de mon existence. Avant, je rêvais de quitter ces terres désertes de Sibeska pour visiter le monde, mais une fois dans l'impossibilté de rentrer chez moi, je m'étais rendue compte à quel point je tenais à mes terres. J'étais maintenant une vraie Celestial, faisant partit du conseil. On connaissait à savoir qui j'étais, j'avais réussie à m'accoutumer à cette longue vie de nuits blanches, de sanglots et de solitude. Les loups étaient ingrats, mais depuis peu j'avais pris un peu de caractère et je me faisais plus respecter. Je n'étais plus la petite nouvelle chef guérisseuse, j'étais enfin une louve sage et respectée pour le long travail que je fournissais. Grimpant le long du flanc escarpé du mont des vents, je sentis le vent me caressait doucement. Ma fourrure blanche ondula et un soupir s'échappa de ma gorge serrée. Sous mes pattes fines de louve adulte les pierres n'émettaient aucun bruit. Je faisais partie du paysage, je me confondais dans ce monde blanc et magique. Levant les yeux vers le soleil qui avait prit une teinte orangée, je suivais la lente ascention de l'astre solaire. Secouant la tête, je me souvins d'une chose : je n'étais plus seule. Il y avait un nouveau chef, un loup qui désormais était censé m'accompagner dans mes longues opérations. Mais en fin de compte, je ne savais pas si l'aide d'un inconnu serait la bienvenue alors que je commençais enfin à m'habituer à cette vie. C'était des mois de douleur, incapable de dormir, accablée par le travail d'une meute en continuelle progression. Mais je finissais par les aimer, ces chieurs de Celestials... C'était un sentiment étrange de savoir que je n'étais plus la seule, mais je devais accueillir à pattes ouvertes ce nouveau venu surement compétent. Baîllant, je soupirai quand une douce odeur de plantes fraîchement arrachées me parvint. En arrière odeur, du sang. Me secouant, j'avançai vers l'odeur pour découvrir un loup avec une patte brisée en un angle impressionant. L'hémorragie était stopée grâce à des toiles d'araignée, une technique bien connue dans ce monde. Le loup mangeait un lièvre avec calme mais dans ses yeux je lisais douleur. J'avançai rapidement vers lui et sans mot m'assis près de lui. Il leva les yeux vers moi et me souria. Je le connaissais celui-là, que trop bien. C'était un suicidaire, je l'avais sauvé une fois alors qu'il avait sauté du haut d'un rocher de 3 mètres. Je le regardais gravement, le défiant de soutenir mon regard doré. Il en fut incapable et bessa les yeux, confus. Je soupirai, lui lécha tendrement le front comme une mère le faisait à son louveteau.

Levant la tête, je savais que quelqu'un était passé avant moi, j'avais une petite idée de qui. Le loup couina, me demandant de l'aide. Je savais quelle genre d'aide il voulait, celle que je ne voulais me résoudre à lui offrir. Mais je le savais, une fois guérit, il allait recommencer jusqu'à ce qu'il ne se rate plus et finisse pitoyablement sa vie. Bessant mes yeux, je le regardai avec tristesse. D'un coup sec, je donnai un violent coup de museau dans la patte brisée du loup. Celui-ci manqua de hurler mais il se retint de justesse. Je m'éloignais un peu et regardai la patte du blessé : elle était de nouveau placée normalement et elle pourrait guérir sans aucun soucis désormais. Je lui souris, lui lécha la joue et partie avec la promesse que la prochaine fois que je le croiserai, je ferais en sorte de l'aider mentalement. ce que j'avais l'habitude de faire avec ce genre de loups, mais lui il était tellement mal en point quand je le croisais que généralement je n'osai pas le faire parler. Je suivis lentement l'odeur du guerrisseur jusqu'à ce qu'au loin ue longue forme gracieuse et argentée apparue. Je ralentis l'allure, avançant au pas avec douceur et grâce féérique. Ma longue fourrure blanche ondulant au vent frais de cette matinée embrumée, mes yeux or brillant de mille feux devant le loup qui était dans la meute au même grade que moi, il qui désormais allait devoir m'aider. Quand je vis sa silhouette faitugée, je ne pus m'empêcher de penser à mes premiers mois ici, ceux où j'avais voulus mourrir tellement j'étais crevée et désesperée, personne ne m'aidant et moi aidant tout le monde. Puis j'avais compris que c'était ma raison de vivre d'aider les autres, alors j'avais finis par vraiment aimer jusqu'à ne pas dormir juste pour veiller sur des loups qui le souhaitaient. Et maintenant, j'étais en pleine forme, plus pétaradante que jamais. Mais, toujours aussi respectueuse d'autrui, je ne dis rien et m'arrêtai à une distance raisonnable de l'inconnu. Je savais qu'à tout moment, il pouvait m'envoyer balader et personnelement, cela ne me ferait pas plus de choses que s'il avait été un loup d'un autre grade. Il était simplement un inconnu que je ne connaissais pas, que je ne jugeais pas...

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Levant les yeux vers le ciel, j'aperçus de nouveau des nuages, sans aucune forme distincte, cheminer dans le ciel. Pourtant, rien ne les obligeait à se suivre comme ça; tout comme rien ne m'obligeait à soigner les autres. Mais, une force mystérieuse m'avait soufflé de le faire. Était-ce la mort de ma louve bien-aimée, ou de celle de mes louveteaux qui m'avaient motivé à ce point ? Ou simplement, l'envie d'aider les autres ?.. Un peu des deux peut-être. Je voulais certainement prouver que j'étais capable de m'occuper d'autrui. Je n'ai pas su le faire avec mes enfants; mais mon seul rêve était que, où qu'ils soient, qu'ils puissent voir ce que je faisais pour eux, et pour moi-même aussi. Chaque matin, chaque midi, chaque journée, chaque nuit j'espérais les croiser, même si mes espoirs étaient vains. Chose que je refusais d'admettre, comme la plupart des gens ici j'espérais me cacher sous un masque, un masque reflétant l'audace, et surtout qui permettrait de cacher mes sentiments. Pourtant, je n'étais pas comme ça; cacher mes émotions n'était pas du tout du tout dans mes habitudes, hélas...

Soupirant de nouveau, une forme vague et pour l'instant peu précise se dressa dans mon champs de vision. Une louve, une Celestial en tout cas. Puis en un éclair, je me souvins de ce que l'on me dit, quand je rentrai dans la meute. La Chef Femelle des Guérisseurs bien sur ! En y pensant, ça me parut évident. Je fis la grimace. J'allais certainement devoir coopérer avec elle... Alors que ça faisait longtemps qu'elle était seule à avoir ce titre. Partager son "pouvoir" n'est pas chose facile; encore plus lorsque cela fait des mois que l'on s'occupe de tout, tout seul, enfin toute seule.
Une vague de compréhension et de compassion m'envahit : je comprenais maintenant toute la souffrance et la fatigue qu'elle avait dû endurer à ses débuts. Déjà moi, je semblais encore plus vieux que mon âge lui-même : guérir les autres était épuisant, parfois je me demandais même ce qu'ils foutaient pendant leur journée, à croire qu'une troupe de grizzlys les avait piétinés. Mais bon, le choix était fait maintenant : impossible de reculer.

Je me rendis compte qu'elle venait vers moi. Je retins mon souffle : le moment était venu de s'entraider. Je crus qu'elle prendrait la parole la première mais elle tint ce long silence qui régnait bien avant qu'elle arrive. Je n'aimais pas trop commencer une conversation en général. Mais un jour ou l'autre, faudra bien qu'un des deux parlent non ?
Pivotant vers elle, je fus d'abord surpris par sa fourrure blanche éclatante et par l'éclat de ses yeux dorés. Mes yeux, eux, fixaient sa silhouette. Un court moment, je réfléchis à ce que j'allais lui dire, puis ce mot tout simple s'échappa de ma gueule.

-Bonjour-

La moindre des politesses, me dira-t-on. Et pourtant, il fallait le dire. Je prenais une profonde inspiration, avant de dire d'une voix compatissante.

-Jamais je n'aurais pensé que ça serait aussi dur...-

Pff... Mais réveille-toi abruti ! T'es le Chef Mâle des Guérisseurs bon sang ! Tu devrais montrer l'exemple ! Pourtant, c'est vrai, même pour les Chefs, c'était épuisant. Attendant sa réponse, je m'assis cette fois, à quelques mètres d'elle, essayant de lire dans ses yeux la moindre émotion.

[Désolée, ce n'est pas aussi long que ton post u_u]

Invité

Le fixant, je lus la fatigue. Il était jeune, mais son apparence était clle d'un loup déjà vieux. Il me rappelait moi et cela me fit sourire. D'ici quelques mois, peut être moins, il sera de nouvau en pleine forme. Mes yeux couleurs or restèrent de marbre qquand il chercha une once de sentiment en moi. Je n'étais plus la même depuis mon arrivée, beaucoup moins ouverte et chaleureuse, je m'étais tellement fait rabrouer que maintenant j'avais pris l'habitude de me taire devant les inconnus, comme pour les respecter. Il me parla, il me fit sourire. Oui, c'était dur. Mais il ne pouvait imaginer ce que je vivais à ce moment, le voyant en sachant que désormais plus rien ne serait pareil. Je savais bien qu'un jour cela arriverait, mais je n'arrivais pas à m'y faire. Désormais j'étais accompagnée, j'aurais dus m'en réjouir et être contente. Désormais, j'allais être aidée, mais une petite voix me disait "merde ma vieille..." Surtout qu'il était plus jeune que moi, surement plus résistant. Secouant la tête imperceptiblement, je chassai toutes ces idées et essayer de trouver une réponse. Au lieu de ça, je me levai et marchais vers lui, calme. Une fois à sa hauteur, je plongeai mon regard ambre dans le sien et restai toujours silencieuse, comme si j'attendais que quelque chose se passe. Puis, finalement, je m'éloignai et allais m'asseoir un peu plus loin, lui tournant le dos et regardant le soleil au travers de la brume. Un léger soupir s'échappa de ma gorge et je bessai la tête, fixant le sol de pierre avec lassitude. Que devais-je lui répondre ? Je me décidai pour la compassion tout en restant assez lointaine.

- Oui, c'est normal. Je suis passée par-là, mais tu vas voir, d'ici quelques mois tu seras de nouvau maître de toi-même et tu profiteras pleinement de ton grade. En attendant, il faudra que tu les supporte, et que tu t'accroches. C'est dur, mais au fond, on te demande juste de te taire et de soigner. C'est dégradant, les loups t'oublient et se remettent dans la merde. Tu en as marre, tu veux les laisser crever. Mais tu ne peux pas, et tu continue à les sauver. C'est comme ça que ça marche, si quelqu'un te remercie, ne l'oublie pas. Et un jour, tu vivras le pire des moments, celui qui marquera la fin de ton malheur. Un jour, un loup mourra sous tes soins, comme le veut la chaîne de la vie.
Je suis Serwan.

J'avais relevé la tête et fixai inlassablement le soleil. En parlant, je ne l'avais même pas regardé, fixant le rond orangé de l'astre solaire. Mes yeux brillaient, je me rappelai de ce jour, celui où j'avais était incapable de sauver. C'était un loup joyeux, gris avec de grands yeux verts qui brillaient d'une soif de connaissance. Il avait été attaqué pour un loup solitaire, ils s'étaient battus pour ue louve. Le solitaire lui avait arraché la jugulaire, mais avant de mourir, il m'avait sourit et m'avait remercié. Et pourtant, je n'avais même pas été capable de le sauver. Les larmes me montèrent aux yeux, je n'avais jamais connus son prénom et toujours je cherchai à savoir qu'il était. Soupirant, je restai silencieuse, plongeais dans mes funestes souvenirs. Au moins, le chef mâle serait prévnu quand cela lui arrivera. Moi, après cet évènement, j'avais faillis mourir...

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Un vent assez frais fouetta de plein fouet mon pelage argenté. Je serrai des dents, retenant des frissons que je sentais parcourir mon corps.
Je fixai l'inconnue avec une certaine... Je ne sais pas. Je ne savais pas trop quoi penser. C'était la première fois que je la rencontrais, la curiosité me rongeait, mais devant son air digne.. Que faire ? Rien, attendre. Sa voix brisa le silence, et je l'écoutai sans rien dire. D'ici quelques mois ? Je ne pus m'empêcher de faire la grimace. Les mois passaient lentement pour la plupart, surtout avec la fatigue en plus. Et puis c'est sur, certains ne sont pas du tout encourageant. Mais bon, on peut pas dire que je sois un guérisseur gentil et attentionné... C'est plutôt mon genre de dire "Bon tu vas l'prendre ton remède oui ou m*rde ?"... Mais j'étais comme ça. Puis aussi, j'avais un peu peur de ne pas avoir la force physique, surtout que je n'étais plus tout jeune jeune. Mais c'est sa dernière phrase qui me sortit de ma rêverie. *Un jour, un loup mourra sous tes soins, comme le veut la chaîne de la vie.* Oui, je le sais. Ça m'est déjà arrivé en plus. Moi, tout comme elle peut-être, comprenait la souffrance et la déception que l'on ressentait quand nos soins & remèdes ne guérissaient pas un loup. C'était un jour d'automne, je m'en rappelle encore, mais le patient en question était mon père, et ça je l'ai payé très, très très cher. J'ai eu toute ma famille à dos, mais j'ai continué de soigner les autres, jusqu'à aujourd'hui. Était-ce une erreur, ou simplement le loup était trop malade pour être soigné ? Les guérisseurs ont tous connus cette situation où, un jour, tu soignes un loup, mais tu sais qu'il mourra quand même, et pour rassurer ses proches, tu sors la phrase "Je vais faire tout mon possible", même si ça ne servira à rien. Mais, tu ne peux te résoudre à ne pas essayer, pour ta propre conscience. Non, tu ne peux pas. Mes yeux fixaient désormais un point au loin, que je semblais être le seul à voir.

Que dire d'autre ? Que j'avais connu cette situation moi aussi ?.. C'était inutile. J'avalai ma salive avec difficulté. Je me retenais à grand peine de dire que ce n'était pas très encourageant comme début mais bon, je savais qu'elle essayait -ou pas- de me dire "T'inquiètes, tu y arriveras." mais j'en doutais. Je poursuivis :

Enfin, je m'arrêtai de parler. Cette fois-ci mon regard se reposa sur la louve blanche, qui, je le savais désormais, se nommait Serwan. C'était un beau nom, mais je décidai de ne pas m'attarder là-dessus. J'acquiesçais d'un signe de tête poli avant de me présenter à mon tour.

-

Je dis la dernière phrase à l'arrache, avec une part de vérité. C'était vrai, dans un sens, mais je doutais qu'elle en soit aussi "ravie" que moi. J'étais content d'avoir de l'aide quand même, je savais qu'avec les prochains mois ce ne serait pas de refus, même si je refusais de l'avouer en présence d'autres loups.

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[Upinou ? Ou tu veux qu'on arrête ?]

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