Zéphyra
Heureux ceux qui pleurent, car il n'est pas de larmes impures.
En chacune d'elles brille un fragment d'éternité…

Regarde, rien ne dure, ni l’amour, ni la joie, ni la vie… Tout est éphémère, tout n’est qu’illusions dans
un monde ou la naissance est le commencement de la mort. Tu l’as toujours sut mais quelque chose
en ton esprit te faisais garder espoir. Tu espérais, tu priais pour qu’un jour tu sois heureuse comme
avant. Mais plus tu priais pour retrouver l’amour qu’il t’avait donné, plus ton cœur s’embrumait. Tu
n’as pourtant jamais cessé de l’aimer, gardant en ton âme se souvenir à la fois magnifique et
dramatique de votre rencontre, de ce moment fort, si fort qu’il aura marqué ta vie à tout jamais, et
que malgré que vous vous soyez détruit l’un l’autre, tu sais que quand viendras ton heure, c’est son
âme que ton esprit ira rejoindre au cœur des flammes de l’enfer.


«Tu m’as dis que tu les aimais tellement que tu ne savais comment leurs dire, elles étaient si
belles…Les flammes… Ce fut t’es paroles il y a bien longtemps, ce jour de printemps ou nous nous
retrouvâmes en haut de ce volcan… Ce jour, tu me regardas en souriant et tu me fis comprendre que
ce n’était pas des flammes que tu parlais, mais de moi… Tu craignais que le Diable nous punissent de
s’aimer… Te souviens-tu ? J’espère que tu t’en souviens car ce souvenir restera a jamais gravé dans
ma mémoire…

J’espère que tu entendras mes paroles.
Je t’aime. »

Ce fut alors une silhouette blanche qui s’approcha du groupe déjà présent. Un corps fin, presque maigre. Des membres musclés et sveltes dont
la musculature sèche se faisait voir à chaque pas. Sa démarche était gracieuse et majestueuse…Mais le plus étrange était cette brise douce et
fraiche qui accompagnait celle que l’on nommait parfois la Fille du Vent. Ses yeux bleus saphir étaient brillants, remplis de fougue mais aussi de
tristesse, une peine tellement palpable et non caché qu’on avait l’impression qu’a chaque instant, qu’a chacun de ses pas, son cœur allait se
déchirer et répandre son sang sur le sol. Se mêlant à cette tristesse une noblesse et une détermination nouvelle et foudroyante, une envie furieuse
et incontrôlable de vivre pour protéger ce qui lui restait de Lui. De Lui… Il lui restait ses fils qui allaient avoir besoin de leur mère, les souvenirs,
ces joies passés, et l’espoir de le retrouver un jour au creux des flammes pour se blottir éternellement contre sa fourrure de braise.

Elle s’arrêta a quelques mètres du groupe, plus en recul que les autre elle put apercevoir aisément le corps inerte et glacé du Fil du Diable.
Droite et fière, la louve courba l’échine et baissa la tête, le cou tendu, le museau touchant le poitrail et ses membres avant tellement rapproché
que ses griffes se touchaient. C’est alors qu’une larme perla sur sa joue, une larme aux milles reflets bleu qui sembla mettre une éternité à
couler le long de son pelage de neige avant de tomber sur le sol sans un bruit.
La tristesse était quelque chose que la louve avait très peu connue les derniers temps, mais son cœur battait, frappait contre sa poitrine avec
tellement de vigueur et de force qu’elle sut que cette période de répit était révolu. Il lui faudrait attendre la mort pour être soulagée de ce poids,
de la perte du seul qui avait sut lui voler son cœur.

Doucement alors, elle releva la tête, dépliant avec grâce et noblesse son cou fin et musclé. Pointant son museau vers le ciel, elle entrouvrit la
gueule et d’entre ses crocs blanc et tranchant s’échappa un hurlement semblable à une douce et magnifique mélodie accompagné par le vent qui
vint jouer dans son pelage et qui s’en allât frôler les poils glacés du loup noir avec autant de délicatesse que la Fille du Vent aurait put en être
capable. Son chant de mort continua, s’envolant dans le ciel en mélangeant souvenirs heureux et tristesse incontrôlé. Peut être d’autre loup
viendraient se joindre à son chant, mais en cet instant, ce ne fut pas l’un d’eux qui l’accompagna dans ses notes mélancoliques. Semblable à
un loup, on pouvait juste distinguer sa silhouette fantomatique à l’horizon, majestueux, son chant se mêla quelque seconde à celui de sa fille,
juste le temps qu’un dieu mis pour rendre hommage à un fils du Diable.



Je t’aime…
Pardonne-moi…
Si j ‘avais sus…
Si seulement j’avais sus t’aimer autant que tu le méritais…









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Un cercle se forma doucement, avec discrétion et respect. Celtis se retrouva aux côtés de Sheïtan et sans se connaitre les
deux tueurs échangèrent un regard, l'un bleu de glace , l'autre rouge de braise, mais emplit de la même tristesse.
Derrière eux se trouvait Amarante qui cherchait d'un regard brillant de larmes Dreamcatcher ,et Reowyn à coté d'elle
tentant de calmer sa tristesse et son inquiétude en lui murmurant des paroles rassurantes; la jeune louve marchait contre
elle comme si elle cherchait à la soutenir physiquement avec une lueur de désespoir paniquée dans les yeux. Schruikan faisait
de même, suivant la dominante d’un pas chancelant et mal assuré, semblant ne pas oser poser son regard sur le corps inerte
du loup noir.
Ehn-Wir rejoignis sa sœur et s’assit à deux mètres d’elle, mais dans ses yeux habituellement provocant et malicieux brillait cette
même lueur que celle qui luisait dans les pupilles des autres loups réunis ici.
Les pas de la dominante finir par devenir moins rapide et elle finit par s’asseoir, tête baissé, attendant avec inquiétude l’arrivé
du dominant, laissant le calme de mort retomber et l’arrivé silencieuse de Requiem et Arkos passa presque inaperçus. Ils venaient
tous rendre un dernier hommage au Fils du Diable, sans un mot, les regardes disaient tout…