Une rafale, une seconde et d'autre qui s'ensuivirent s'étouffant dans la dense fourrure de la louve blanche, posté su la banquise, assise, la queue enroulée autour de ses longues pattes, la tête haute, les oreilles basses, le regard lointain ... Elle semblait perdu dans des pensées sans fond, et pourtant, ce n'était pas le cas. Même si ses yeux profonds animés d'un éclat mélancolique semblait être dépourvu de pensés, ce n'était qu'un mirage, une duperie pour ceux qui passaient à côté d'elle. Elle ne bougeait pas, face au vent glacial de Sibeska, elle restait immobile comme une statue, une statue d'une beauté sans pareille, cette statue pour laquelle on s'arrête et que l'on admire, quelques instants, puis on repart, l'oubliant déjà, oubliant même que ce n'était pas une statue, mais une louve au milieu de la glace et du froid.
Rawana, c'était son nom, pensait à son passé, comme-ci elle avait oublié une part d'elle, elle ne savait pas qui elle était réellement, son caractère n'était pas fixe, sa famille irréelle, son passé imaginaire. Elle était une solitaire libre qui jouait avec les oiseaux et riait au son de la rivière chantante, elle s'envolait à travers les prairies avec l'aigle et chevauchait de grands paysages en compagnie du ciel d'azur. Mais elle pouvait aussi, à l'aurore orangée tuer sans remords, insulter sous le regard du corbeau ou se révolter face à la dominance. Indescriptible.