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| Sujet: Souffrir. Sans ne jamais mourir *Pv Anathamé 03.09.09 8:35 | |
| Souffrir. Sans ne jamais mourir. Pv Anathamé
Un torrent de sang qui coule dans ta gorge sèche ; un brasier dans ton être, attisé par cette souffrance qui meurtri ton corps ; un étau qui se resserre progressivement sur ta nuque ; et enfin, un râle. Un cri rauque, si puissant, si effrayant, que la terre en fut agitée de violents frissons. La mort vint toucher de ses doigts glacés ton corps de meurtrière, et tu sentis l’étreinte de ses bras te serrer contre elle. Cette chose sans forme ni couleur, qui effraie tant de personnes, elle vint se présenter à ton âme. Elle la guida vers ce portail lumineux, cette aura. Pour toi, il n’y aura pas d’ultimes adieux. Tu passeras à travers cette porte grande ouverte, qui n’attend plus que ton âme pour se refermer, et jamais plus, tu ne reviendras. Du moins, c’est ce qui aurait dû se passer… Car la porte se referma dans un bruit métallique. Tu sentis une force invisible te tirer vers l’arrière. Et tu avais beau crier, tu avais beau te débattre ; ces chaines invisibles continuaient de te forcer à reculer. Enfin, ces liens qui t’emprisonnaient, ils relâchèrent leur emprise. C’était si violent, si brutal que cela te ramena en ce monde, que tu avais quitté l’espace de quelques instants. Lorsque tu ouvris les yeux, la folie vint à toi. Lorsque tu le vis, la folie t’enchaîna. Rien d’autre n’importait plus que lui, à présent. Ce grand loup d’argent. Seul survivant de ton armée de tueurs. Lui. Celui qui te sauva des griffes de la mort. Il devait périr. Bien que la force t’ait abandonné, tu trouvas l’énergie nécessaire pour lui sauter dessus ; porter le coup fatal ; et lui donner la place qui t’avait été prise.
Et tu crias son nom.
Réincarnation de ta détresse ou réincarnation de ta rage ? Toi-même, tu ne le savais pas. Mais en cet instant où les seules images qui te venaient à l’esprit étaient celles de cet instant fatidique de ton misérable passé, tu ne pouvais que crier son nom. Ce squelette qui te servait de corps était hideux. Des entailles plus ou moins profondes l’ornaient, et ton propre sang coulait à flot. Tu aurais du partir, et pourtant, malgré ton état… Cela ne se fit pas. La mort elle-même ne veut plus de toi. Arkansas, tu es condamnée à souffrir, à connaître la douleur pour le restant de tes jours. Sans ne jamais mourir.
Tu poussas un cri. Puissant. Effrayant. |
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