Mélancolie et rencontre inopinée (pv)

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Fenrir

Je venais de traverser ce foutu truc où le vent souffle sans discontinuer, hurlant, gémissant, me tordant, m'arrachant ma jolie fourrure rousse et blanche...
Blanche... J'aurais tant aimé connaître mon père... A ce qu'il paraît, il était noble, fier, courageux... Un célestial, un vrai... Je n'ai plus qu'un vague souvenir de celle qui fut ma génitrice... A part peut-être, sa fourrure rousse, douce, fournie, soyeuse... Et son odeur rassurante, enivrante sauvage... Au final, je ne me rappelle d'elle que ce qu'elle m'a laissé... C'est assez... Pathétique. Ne vaut-il pas mieux ne pas avoir de souvenirs ? Plutôt que celui vivace, d'un abandon ?
Etrange comme tout est calme maintenant, tout au plus une légère brise... Je m'avance près du bord, observe la lune, levée depuis quelques heures maintenant... Alors que je faisais tout pour ne pas me faire emporter par le vent... Il semblait y avoir tant de colère en lui, comme un petit louveteau abandonné et effrayé. Rageur il m'a fait mal, mais j'ai tenu bon, avancant sans faiblir.
Un nuage passe, jeu de cache-cache entre l'ombre et la lumière... Sur mon corps, un entrelacs de reflets roux, blancs, jouent à s'effleurer, semblent se mouvoir sur tout mon pelage, j'aime cette douceur, ce calme. Mais Sibeska me manque, sa neige, ses sapins, la douce odeur de la sève des épicéas, les hululements des chouettes le soir, les grattements des écureuils dans les branches, le bruit mât des pommes de pins qui s'échouent dans la neige, les crissements des serres des oiseaux de proie sur la neige dure lorsqu'ils s'abattent sur leur victime... Ces mille et un petits bruits qui pour les Célestials sont synonymes de bien-être et de plénitude. Et qui, pour les étrangers, ne sont rien d'autre que des bruits étranges, parfois inquiétants, alors qu'ils se brûlent les pattes sur une neige qui ne leur est pas familière, et pas accueillante. Pourtant, c'est si beau... Malgré certains désavantages, je le concède, mais mis à part qu'elle colle à la fourrure, pique les yeux lorsqu'il y a du blizzard et cache des congères ou des crevasses, elle est douce, protectrice, étouffe les bruits pour la chasse, on peut se rouler dedans, la lécher et donc la manger pour s'abreuver en cas de manque d'eau, jouer avec, se camoufler dedans et jouer à cache cache... Ou alors, lorsqu'il neige, on peut se coucher et observer les aurores boréales, ou attraper des flocons avec sa langue, on peut tout faire avec la neige, c'est une amie fidèle...
Mais je dois revenir au présent... Je suis sur une corniche, le monde est à mes pieds, et le cile étoilé est magnifique... Le silence règne en ce lieu si étrange. Je me redresse, et m'assied. Lève la tête vers la lune, et je hurle, je lui hurle mon admiration pour elle, la tristesse de ne plus pouvoir voir Sibeska. Puis il meurre lentement, pour finir dans un léger gémissement..
Un bruit retentit, un caillou roule. Je me retourne brusquement, surprise, moi qui croyait être seule...

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« Salut toi ! Tu vas bien ? Tu t'appelles comment ? »

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Je me retournais brusquement. Ce que je vis alors me laissa bouche bée.
Un très grand loup à la fourrure argentée venait de se prendre une patte dans une de ces foutues caillasses qui trainaient partout, il se rétama dans un grand bruit, se retrouva cul par dessus tête, et se redressa d'un seul coup, la fourrure complètement ébouriffée, un immense sourire accroché aux babines.
Ma réaction me surprit autant, si ce n'est plus, que l'apparition étonnante de ce loup qui m'avait l'air, ma foi, très extravagant. J'explosais de rire.
Mais ce n'était pas qu'un petit rire, non c'était un raz de marée qui me submergeait, menancant de mourir étouffée pour avoir trop rigolé. La tension qui s'était accumulée disparaissait progressivement. Complètement écroulée de rire, je m'affalais sur le sol. Tentant tant bien que mal de me calmer.
Mais le fou-rire était vraiment... Libérateur. Et par conséquent, il ne voulait plus s'arrêter.

*Je vais finir par me faire pipi dessus...*

Pensais-je. Mais tant pis, c'était vraiment trop comique cette situation. Ce loup n'était manifestement pas un jeune, et pourtant, j'avais l'impression de voir un tout petit louveteau qui sort pour la première fois. Plein d'énergie, bondissant partout, et se prenant les pattes dans n'importe quoi.
Lorsqu'il me sauta dessus pour me dire bonjour, je n'en fût pas étonnée, et je me mit à remuer la queue avec une frénésie de gamine qui rencontre un nouveau copain de jeu. Je remarquai cependant, qu'il avait fait attention de ne pas me toucher. Après tout, s'il se comportait toujours ainsi, certains loups peu commodes avaient dû le remettre fort peu gentiment à sa place.

« Salut toi ! Tu vas bien ? Tu t'appelles comment ? »

Souriant de tous mes crocs, je décidai de lui sauter dessus à mon tour pour lui dire bonjour.

/VLARF !/

Et voilà que je me retrouvai en train de faire la fête àun inconnu, pas si inconnu que ça en vérité, puisqu'il était Célestial. La patte autour du coup de ce dernier, je me remuai en tous sens, contente de voir enfin du monde. Me comportant comme un louveteau, je me calmai quelques secondes pour répondre à sa question, en position de "moi je veux jouer et toi ?!", ce qui équivalait à popotin en l'air, la queue se transformant en balai brosse des étoiles, et la tête plaquée au sol en ayant un regard tout pétillant.

_ Je vais bien ! Et toi ? Je suis Black Stone Cherry ! Mais tu peux m'appeler Cherry, ou Stone ou Black, ou comme tu veux ! Parce que c'est pas que c'est long comme prénom mais presque ! T'es qui toi ?

La tête penchée sur le coté, j'attendai une réponse, de bien meilleure humeur que lorsque je venais d'arriver. Un énorme sourire étirant mes babines.

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Dire que je fus surpris par la réaction de la louve est un euphémisme. Notez bien que j'ai été surpris, donc que je ne m'attendais pas à une telle réponse, et qu'il ne s'agit pas du tout que la réponse en question de me plaît pas. Bien au contraire ! Par ces temps difficiles, les loups capables de rire ainsi, ces loups qui ont le même genre d'étincelles que moi dans les yeux, ça ne court pas les forêts. La louve riait ! Et quel rire ! Il me réchauffait de l'intérieur, courait dans mes veines comme un feu ardent, aux langues enflammées inquisitrices. Un rire contagieux, que je chevauchais avec plaisir, mon sourire initial s'agrandissant encore, mon esprit s'envolant vers des contrées que je ne me lassais pas d'explorer, celles du plaisir. Je me mis à rire moi aussi, sans autre raison que le fait que j'étais heureux - non, ce n'était pas un terme à la hauteur, j'étais exalté - à rire sans m'arrêter, de ma propre maladresse, de ce qui faisait que la vie valait la peine d'être vécue. Mon rire était comme le chant d'un oiseau, clair et mélodieux. Un rire qui respirait la joie de vivre, qui vous donnait envie de l'embrasser. Je riais avec la louve, les larmes aux yeux, les côtes douloureuses. Ma queue entama un vif mouvement de balancier.

Et puis la louve me sauta dessus, ce qui redoubla l'intensité de mes éclats de rire. Quelque part en moi, remontait le souvenir de ces jours plus insousciants où je n'avais rien d'autre à faire que de me battre avec mes frères, où je me faisais régulièrement renverser de la même manière. Je ne cherchai pas à résister et me retrouvai les quatre fers en l'air. Sa patte était sur mon cou. Cela était une situation dangereuse, car j'étais dans une position vulnérable. Tous mes instincts de combattant me le hurlaient, et une part de moi voulait s'éloigner de là le plus vite possible, remettre des distances de sécurité, me préparer pour la bataille.. Une part de moi, oui, mais vraiment infime ! La méfiance n'est certainement pas l'une de mes caractéristiques morales premières, bien au contraire. J'ignorai donc superbement cette partie qui n'aimait pas la vulnérabilité dans la quelle je me trouvais. De plus, j'aurais pu lui rétorquer que bien qu'en position de faiblesse, les chances pour que la louve arrive à m'avoir du premier coup étaient infimes, et qu'ensuite je saurais me débrouiller. Quelque part, je déteste cette part de moi qui ne peut s'empêcher de chercher des ennemis partout... Cette part de moi née de la guerre et du sang.

« En pleine forme, comme tu peux le voir ! » répondis-je à la louve, entre deux éclats de rire.

Ce faisant, je propulsai mes pattes dans son poitrail, la faisant décoler du mien, et roulai sur elle, renversant les rôles. Le torrent de paroles qu'elle avaient prononcées en aurait déconcerté plus d'un, mais j'étais aussi du genre à parler sans m'arrêter à très haut débit et surtout, surtout, en enchaînant les questions sur des sujets divers et variés.

« J'espère que ça ne te dérange pas si je t'apelle Cerise, je trouve que ça te va bien. Moi c'est Fenrir. J'aime bien donner des surnoms à tout le monde ! Mais Cherry, je pense que c'est ce que j'aurai pris si tu ne me l'avais pas proposé. J'aime bien trouver les surnoms moi-même, c'est pas drôle sinon ! » poursuivis-je.

J'adoptais la même position de jeu que la louve, les yeux brillants, très excité à l'idée des jeux que nous pourrions faire ensemble; vu que nous étions manifestement sur la même longueur d'onde. Cerise semblait de bonne humeur, mais il y avait quelques traces douloureuses dans son regard.. je ne voulais pas vraiment savoir d'où elles venaient, mais je ferai tout pour les faire disparaître. Un sourire de requin collé aux babines, je m'approchais doucement de la gueule de la louve, puis, d'un mouvement vif, lui saisis viogoureusement l'oreille gauche. Je tirais légèrement, puis pris mes pattes à mon cou en criant :

« C'est toi le chat ! »

J'émis un nouvel éclat de rire, puis me lançais dans une course éperdue, certain que la louve ne tarderai pas à me rejoindre. D'ailleurs, j'étais loin de "mettre toute la gomme" comme on dit. Le jeu n'aurait plus intérêt si nous étions complètement épuisés, moi d'avoir tenté de lui échapper, elle d'avoir tenté de m'attraper.

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Le grand loup gris sembla agréablement surpris par ma réaction, j'en fus de meilleure humeur si c'était possible. Il éclata même de rire ! Ce rire était mélodieux, une trille résonnant sans fin dans l'air, clair et pur comme l'eau d'une source. Moi qui croyait ne pas pouvoir rigoler plus, je m'étais trompée, il redoubla d'intensité lorsque je sautais sur lui pour lui faire la fête, d'ailleurs, le sien aussi.
Lorsque je posais ma pate sur son coup, il me sembla voir un éclair inquiet et sauvage passer dans ses yeux. Mais ce fut si rapide... Je m'étais sans doute trompée. Soudain, je me retrouvais les quatre fers en l'air, sans avoir compris comment. Maintenant, les rôles étaient inversés, cette fois, c'était moi qui était dans une position vulnérable. Mais à force de jouer avec les louveteau, et avec la confiance aveugle que j'avais pour ma meute, je n'eut aucun sentiment de peur, je me tortillait en tous sens pour lui échapper. Mais à mon grand regret, il était trop fort. Ma queue remuant en tous sens, les oreilles dressées, je chahutait comme une jeunotte. Lorsque Fenrir prit la parole :

« J'espère que ça ne te dérange pas si je t'apelle Cerise, je trouve que ça te va bien. Moi c'est Fenrir. J'aime bien donner des surnoms à tout le monde ! Mais Cherry, je pense que c'est ce que j'aurai pris si tu ne me l'avais pas proposé. J'aime bien trouver les surnoms moi-même, c'est pas drôle sinon ! »

En signe d'assentiment, je mordillais gaiement son oreille que j'avais réussi à attraper, sans savoir comment j'avais fait. Puis, il se mit à son tour en position de jeu. Haha ! Les choses sérieuses allaient commencer ! Fenrir s'approcha de moi, puis brusquement, il me saisit l'oreille, puis s'enfuit tout en criant :

« C'est toi le chat ! »

Je me redressais vivement puis commençais à le poursuivre, son rire communicatif se répercutant sur les parois. Rigolant à mon tour, je remarquais qu'il ne mettais ne courrais pas à son maximum. Alors, je donnais un coup de reins, histoire d'accélerer un peu, mais pas au point de m'épuiser, puis prenant appui sur une pierre, je décollais, atterissait sur son dos et nous nous retrouvâmes à rouler au sol. le peu de fourrure balche que j'avais devint rousse, utilisant ce camouflage improvisé, je courut me cacher entre les rochers. Me trouverat-il ? Sans doute. Mais il était vraiment drôle de courir entre les rochers, se cacher, sentir mon coeur battre la chamade à chaque petit bruit. Ou était-il ? La lune brillait dans le ciel, éclairant mes pas.
Un bruit... Etais-ce lui ?
Je courus puis me cachait à nouveau, l'adrénaline me donnant une irrépressible envie de rire. Je tentais tant bien que mal de me retenir, mais je pouffais, lui révelant ma position. Aucun bruit. Ou était-il donc ?

[excuse, c'est court et en plus j'ai mis longtemps à te répondre T.T]

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[ Je ne suis pas mieux >< ]

La louve se lança rapidement à ma poursuite. Notre course était illuminée par la Lune, comme si elle regardait nos jeux d'un oeil amusé. Les étoiles blanches semblaient l'approuver. Comme si le ciel lui-même s'amusait avec nous, vivait et courait avec nous, comme si son coeur battait à l'unisson avec le nôtre. Sous mes pattes, le sol pirreux prenait les allures pâles d'un fantôme, comme si j'avançais sur cette entité - en elle, même. Je voyais, au loin, l'éclat bleuté de la Pleine Bleue. Cela donnait un paysage irréel, et qui me rapella fugitivement les lieux de ma naissance : non dans ses teintes ou ses textures, mais dans son étrangeté. Ici, on trouvait des choses qui n'existaient nulle part ailleurs sur WA... Un bruit de course étouffé me ramena à la réalité. Je fronçais les sourcils lorsqu'il disparu, me retournais et vit la louve s'aider d'un rocher pour me sauter dessus. Elle atterit sur mon dos, qui protesta vigoureusement face aux traitement qu'il recevait. Puis nous roulâmes à terre. Les cailloux étant parfois pointus, ils nous meutrissaient régulièrement les côtes, mais notre fourrure nous protégeait... En tant que Celestials, elle était épaisse et bien fournie. Je sentis tout de même une vive douleur lorsque ma croupe s'enfonça dans un éclat de silex. Je l'ignorais royalement, concentré sur la proximité de la louve - plus on est proche de son adversaire, plus c'est facile de lui attraper l'oreille !

Niââârk niâââârk !

Mais avant que je ne parvienne à mes fins, Cherry se dégagea et fila se cacher à l'abri des rochers. Cache-cache ? Chci, je suis super bon à ce jeu ! je vais te trouver, petite louve ! Mouahahaha ! Bon, à part ces poussées de sadisme, ou mégalomanie, au choix... faudrait peut-être que je me mette au travail. C'est bien de laisser un peu de temps aux gens pour qu'ils se cachent correctement, mais plus on tarde, plus les odeurs s'effacent. Go ! Je me secouais viogoureusement pour me débarrasser des bris de pierre qui constellaient ma fourrure, et me mis en chasse. Je n'avais pas trop de difficultés à la chasser à l'odeur, mais j'étais obligé de suivre celle que je percevais sur le sol, et non ce que pouvait m'apporter le vent... Comme il change tout le temps de direction et d'intensité, impossible de s'y fier. Je cherche donc à faire en sorte qu'il ne me perturbe pas, mais c'est pas simple, parfois je sens une grande bouffée de son odeur qui me rend moins sensible à ce que je peux trouver sur le sol.. Grrr. Mais j'arrive tout de même à retrouver sa trace... J'essaye de ne pas faire de bruit, mais je ne peux m'empêcher de faire rouler quelques cailloux, de déraper sur la roche. Je trouve enfin l'endroit où elle se cache, mais elle est déjà partie.. Il n'y a pas longtemps, son odeur est très présente... Mais où est-elle donc passée ? Je relève la tête et scrute les alentours, espérant trouver un bout d'oreille ou de queue mal dissimulé.. Soudain, j'entends un gloussement. Je souris de toute mes dents et me dirigeait vers la source de bruit, à pas de loups. Manifestement, Cherry n'avait pas pu se retenir.. J'allais la coincer.

Tous mes muscles tendus sous ma peau, je m'arrêtais, frémissant et silencieux. Oui, elle était là ! Je poussais un grondement gutural, puis bondis par-dessus le rocher, pattes tendues vers l'avant...

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[ARGH ! Je n'avais point vu que tu m'avais répondu ! /PAN/ Je suis désolééééée T.T opur me faire pardonner, j'ai lu tes anciens rps ^^ et j'ai fait un lien avec l'un d'entre eux qui pourrait être pas mal xP m'enfin, si cela ne te plait pas je changerais et j'en ferais un encore plus long ^^""" *s'incline très très bas*]

Le silence règne, où est-il donc ? Mon coeur bat la chamade, et soudain, il est là. Je hurle, tout en m'étouffant de rire. Et m'écroule. Puis ce qui devait arriver, arriva, je glissais. Inexorablement vers le vide... Le gouffre immense surplombant la plaine bleutée. Je ne rigolait plus, tétanisée, je parvint cependant à me rattrapper au bord. Les pattes arrières dans le vide, la moitié du corps aussi, je tente de remonter, puis j'y parvient. Le coeur battant à tout rompre, je tentais de faire un sourire à Fenrir, je parvint juste à lui adresser un rictus tendu.
Je m'allongeais puis me forçait à respirer lentement, ce faisant, je commencais à me lécher les pattes, nerveuse, mon tic prenait le dessus, pour mon pus grand déplaisir. J'avais vraiment horreur de ce tic. Une fois à peu près calmée, je me redressais. Puis regardais le grand loup gris, dépitée de lui avoir montré un coté de ma personnalité que je n'apprécie guère... Souriant à nouveau, je recommencais à remuer la queue, les oreilles pointées en avant. Puis le regardant avec un air alicieux, je commencais à lui tourner autour. Avant de bondir pour lui sauter dessus. Mais mon regard fut attiré par une chose, une ombre passant à toute vitesse derrrière nous.
Je fis brusquement volte-face. Puis, grognant légèrement, je proposait d'un signe de tête, une partie de chasse à Fenrir. N''attendant pas sa réponse, je me lancais à la poursuite de l'ombre. Elle zigzaguait, parvenait même à me disstancer ! Mais j'étais plus endurante, et parvint à la rattrapper. Acculée dans un coin, l'ombre se retourna lentement, et me balanca un petit caillou dans l'oeil.

_ Aïeuuuuh ! Sale bête !!!

*Mais c'est quoi ce truc ?!*

Et la lumière fut. Un... UN ECUREUIL ? J'étais... Sur le cu*... C'est le mot... Je cherchais Fenrir du regard. Un écureuil ici ? Borgne et en plus il lui manquait un bout de queue ? A croire qu'il avait fait la guerre...

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[ Très très bonne idée x) ]

Pendant un instant fugace, tout ne fut plus que poils, chaleur et puissance animale. Puis, j'entendis des griffes crisser contre la pierre... La louve avait glissé près du précipice, et peu à peu, elle tombait ! Mais pourquoi n'avais-je pas vu que l'on était aussi proches du bord du gouffre ? J'aurais fait plus attention ! A la fois paniqué et furieux contre moi-même, je me précipitais. Trop tard... la louve s'en était sortie sans mon aide. Je relâchais mon souffle, que j'avais sans m'en rendre compte retenu pendant tout ce temps... Tout allait bien. N'étant pas du genre à m'apesantir sur les ennuis une fois qu'ils étaient finis - laissons le passé là où il est, plus ou moins loin derrière - je récupérais rapidement mon sourire. La louve ayant l'air vraiment secouée - ce qui était plus que compréhensible, le contraire aurait été curieux - je restais en place quelques instants. Sur le coup, je suis plutôt fier de moi : j'ai réussi à rester en place pendant quelques minutes sans me mettre à sauter partout, sans éclater de rire, sans hurler à la lune, sans me rouler par terre... Un véritable exploit, vous dis-je !

Cherry ayant récupéré de ses émotions, elle s'apprêta à me sauter de nouveau dessus. Je me mis en position, prêt à sauter sur le côté pour l'éviter, et la fixai de mes yeux vert sapin. Elle se mit à tourner autour de moi, et je suivis le mouvement, pivotant sur moi-même pour ne pas lui tourner le dos... Mais soudain, une ombre passant à toute vitesse derrière nous. Je me retournais, surpris. L'odeur que la bête dégageait m'étais familière... Je me souvins brusquement. C'était impossible ! Comment cette bestiole avait survécu ? Cherry voulait se lançer à sa poursuite...

" Non, reviens ! " lançais-je - en pure perte.

Un loup seul ne pouvait pas faire face à cette chose... je fonçais à la suite de Cherry, espérant arriver à temps. Mais je ne pouvais rivaliser avec la sournoiserie de l'Ecureil : à mon arrivée, il avait déjà frappé. Je retroussais mes crocs et grondais férocement. Je ne voulais pas savoir comment il s'était débrouillé pour s'en tirer, la seule chose qui comptait, c'était comment s'en débarrasser maintenant qu'il était là.. Je sautais sur lui sans prévenir. Mes mâchoires claquèrent dans le vide, car il s'était écarté... mais, sans renoncer, tel un démon furieux et assoiffé de sang, je me retournais et tentais à nouveau de choper entre mes dents acérées. J'avais très envie de lui régler son compte une fois pour toutes, et de sentir son sang couler dans ma gueule ! Malheureusement, la bestiole était plus petit que moi, elle était bien plus agile, et elle s'enfuit adroitement entre les cailloux. Ma respiration s'était faite plus rapide, plus profonde, mon corps frémissait d'anticipation... j'étais tout prêt à me battre.

Une minute, je dois informer Cherry de tout ça... ça va prendre du temps. Mais il va s'enfuir... Quoique... s'il veut m'embêter, il ne pourra pas s'en aller bien loin ! Si tu ne vas pas au mouton, le mouton viendra à toi..

" Je l'aurai ! " dis-je sérieusement, jurant de ma volonté sur la lune.