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| Sujet: Les morts ne parlent pas. || PV 16.01.10 12:38 | |
| Les Morts ne Parlent pas. || SEGFRIED Les terres étaient encore humides, mes pattes blanches s’enfonçaient facilement dans la terre boueuse. Ma fourrure éclatante était maculée de petites gouttes de boue et mes yeux bleus azures étaient les seuls à briller d’une étrange flamme. Marchant sur la terre d’entraînement, je regardais devant moi, sachant pertinemment où j’allais. On pouvait lire sur l’expression de mon visage une étrange détermination. Mon sang coulait dans mes veines comme un flot de lave alors que je sentais mon corps s’enflammer. Voilà bien longtemps que je n’avais pu m’entraîner et j’étais ici pour le faire. Pour une nouvelle fois repousser mes limites. J’avais croisé deux loups et une louve depuis mon arrivée sur cette plaine et aucun ne m’avait demandé ce que je faisais, tous le savaient. Levant fièrement la tête, je m’arrêtai pour poser mon regard glacial sur le terrain d’entraînement. Une brume l’entourait, l’endroit était paisible et silencieux. M’avançant au milieu de ce manteau brumeux, j’aimais me sentir seule et libre, sans contrainte apparente, sans rien d’autre que mon corps et ma tête. Sans rien d’autre que mes souvenirs… Grimpant le long d’un rocher avec grâce, je me plantai dessus et balayai le champ vide de mes yeux. Je n’aimais pas spécialement qu’on me regarde, même si je savais qu’il restait des yeux indiscrets, la plupart des loups de la meute respectaient mon intimité lors de mes entraînements. Fermant les yeux, je pris une profonde inspiration et me mis à respirer l’odeur de terre mouillée. Laissant mes sens s’affûter, bientôt je devinai qu’une biche mangeait plus loin. Le vent était porteur de pluie mais pas de catastrophe. Parfait… Ouvrant les yeux, je m’ébrouai et descendis de la pierre avec noblesse. Trottant pour m’échauffer, je fis rapidement le tour de la plaine, me décidant pour un entraînement basé sur ma vitesse et mon agilité en course. Souplesse aussi, et puis je n’avais personne contre qui combattre. Même pas mon fils qui était l’un des rares loups de la meute qui me tenaient tête pendant presque une heure. Je m’arrêtai, roulai des épaules pour finir mon échauffement puis allai tranquillement me mettre au point de départ. Je regardai le chemin que j’allais devoir suivre, il s’enfonçait dans un nuage grisâtre. Un grognement sourd monta de ma gorge pour me donner du courage. Je contractai mes muscles et silencieusement, attendis le top départ. Il pouvait venir de n’importe quoi, mais je savais qu’il arrivait…
Le temps s’était suspendu, il n’y avait plus aucun mouvement, comme si la nature retenait son souffle. Mes oreilles pointées sur ma tête guettaient le moindre signe. Puis, soudain, comme un coup de tonnerre, un groupe d’oiseaux s’envola dans un boucan pas possible. Tous mes muscles se détendirent à une vitesse fulgurante et je partis comme une flèche. Un de mes tendons cria à la douleur mais je ne bronchai pas. Désormais le paysage défilait autour de moi, j’étais presque incapable de voir la différence entre tel ou tel arbre : ils se mêlaient dans un tourbillon de couleurs grises. Allongeant mes foulées, je vis devant moi les obstacles arriver. Fronçant les sourcils, ma respiration n’était toujours pas bruyante et je courrais avec légèreté. Il fallait que j’économise mes forces pour le début. Devant moi se dressa un immense tronc, couché sur son flanc, hérissé de branches pointues. Réfléchissant à la vitesse éclaire, je savais que je ne devais en aucun cas m’arrêter. Mais le sauter serait trop dangereux… Allez, réfléchis Humbra ! A ma gauche un caillou un peu plus haut que les autres attira mon regard. Il fallait que je tente le coup. Virant sur la gauche, mes pattes dérapèrent sur le sol humide, je pris appui sur le caillou et me propulsait droit sur un tronc d’arbre vertical. Je ne savais pas comment je faisais pour ne pas tomber, sûrement mon équilibre. Après le petit caillou, je prie donc appui sur un tronc d’arbre qui craque sous mon poids et ma puissance. Je me réceptionnai avec agilité de l’autre côté de l’obstacle. Lâchant un soupir discret, des gouttes de sueur perlaient déjà sur ma fourrure. Poussant un grand coup sur mes muscles, je réussis à allonger encore mes foulées. « Cours, Humbra, cours… Le temps ne te rattrapera pas si tu cours. » Le nouvel obstacle apparut devant moi : une rivière, celle qui se dirigeait vers la cascade. En cet endroit, je la savais impétueuse et sauvage. Fronçant les sourcils, je m’en foutais quelle soit puissante : je voulais me torturer un peu. Sans crier gare, je la traversai par son milieu. Aussitôt l’eau chercha à me pousser plus loin, mais je résistai, tant bien que mal. Serrant les crocs, j’obligeai à gagner quelques centimètres, seconde par seconde, à avancer au milieu de ce liquide gelé. Rien à foutre que tu sois froide, rien à foutre que tu sois forte… Arrivant de l’autre côté du cours d’eau, essoufflée et tremblante, je ne pris pas le temps de me secouer : je repartis à toute allure. Contre le temps, contre le vent, je me battais contre moi-même… Alors que je tentai de regagner de la vitesse une silhouette blanche attira mon regard. Ralentissant pour essayer d’entrevoir ses contours, je me rendis compte que sans faire exprès j’avais fais baisser la température de plusieurs degrés. De ma gueule s’échappaient des petits nuages de vapeur. Quand je reconnus le loup, je m’arrêtai net. Mes pattes glissèrent sur le sol mais je réussis à garder le contrôle de ma vitesse. Me plantant bien droite au milieu du chemin, j’observai silencieusement le fantôme qui n’était plus très loin. |
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| Sujet: Re: Les morts ne parlent pas. || PV 05.04.10 11:45 | |
| | Toujours d'actualité ? =) | |
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| Sujet: Re: Les morts ne parlent pas. || PV 08.04.10 20:14 | |
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| Sujet: Re: Les morts ne parlent pas. || PV | |
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