Vent qui souffle sans relâche sur les loups qui veulent gravir la montagne. Terrible torture pour de frêles espèces comme eux. A côté de ce mont, ils étaient bien impuissants. Aucuns loups sur cette Terre ne pourraient commander ce vent. Pauvre mortel qu’ils étaient. Et lui, que fait-il ici ? Pauvre sot. N’a-t-il pas assez des terres qu’il vagabonde pour essayer de gravir ce mont ? Surement pas. L’unique règle que Darshan écoutait est justement qu’il n’a aucune règle. La tête baisse, n’arrivant même pas à regarder devant lui avec tout ce vent, il marchait au ralenti. Faire demi-tour ? Hors de question. Il avait bien trop envie de savoir ce qu’il s’y trouvait là haut pour faire demi-tour, comme un lâche. Oh, mais, n’était-il pas se qu’il est ? Si, mais pas cette fois. Le loup blanc était têtu et pour une fois, il préférait écouter la voix du diable, celle qui disait qu’il devait aller encore plus loin, encore plus haut, quitte à en mourir.. Lançant un faible grognement, il força un peu plus contre ce vent. Se léchant vivement les babines, il fit encore quelques pas avant d’arriver en haut. Enfin. Se laissant tomber un instant, il reprit de ses forces doucement, baillant et s’étirant avant de s’avancer vers ce vaste paradis.

Du calme. Du silence. De la solitude. Oui, pour Darshan s’est bien le paradis. Être seul face à lui-même, face à sa conscience et personne d’autre. Inspirant doucement, il s’arrêta pour, pendant un cours instant, balayer l’horizon. Quelle domination du monde. Quelle douce sensation que de se savoir plus grand que les autres. Les dieux devaient en être contents. Leur place dans ce bas monde les rendaient importants, pourtant, ne prenaient-ils pas cela pour un simple jeu ? Peu importait au loup blanc. Il était solitaire et aucuns dieux n’auraient le simple droit de lui donner un ordre. Plutôt mourir, cracha-t-il à lui-même. Continuant à avancer, son regard se posa alors sur une silhouette. Levant un peu sa truffe, il huma l’air. Celestial, si sa mémoire était bonne, et vu la forte odeur, c’était surement un loup important dans la meute. Couchant un instant ses oreilles, il fut triste de voir que sa solitude s’arrêtera là. Ainsi, être seul au monde était impossible. Soupirant, il voulut faire demi-tour avec discrétion, mais sa patte heurta un caillou qui roula un peu plus loin dans un petit bruit audible par tous. Boulet..