Un nouveau jour se lève - Ciela

Sujet: Un nouveau jour se lève - Ciela 18.05.10 20:13

Un jour après l'autre, la douleur ne disparait pas...
Arc-en-Ciela / Deldùwath

Le soleil éclairait nos terres depuis peu de temps, et déjà j'étais de nouveau un loup presque normal. Seul mon regard conservait l'horreur ainsi que la violence de ma nuit, portant la couleur de la haine et du sang. Mais je sais que d'ici quelques minutes ou heures mon regard redeviendra aussi bleu que la glace en plein hiver. Je vous mens, ma fourrure porte elle aussi la terreur de cette nuit. D'ordinaire blanche, elle est revouverte de différents sang de loups ou d'animaux, peut importe ils étaient tous des ennemis potentiels pour la meute. Oui, tout dans mon physique et dans ma façon d'être montre bien que je suis le dernier descendant de ces loup maudits. Pourtant je ne suis pas renié par ma meute, sans doute du fait que ce soit mon père qui éleva Flocon, première dominante des Angels. Vous me voyez tel un monstre ? Vous n'avez sans doute pas tort dans votre vision de moi mais songez un instant... Etre maudit par les étoiles et notre mère lune, est-ce la pire des punitions pour un loup ? Non, il y a perdre toute sa famille. J'ai en moi ces deux horreurs, alors je suis bien plus qu'un monstre car il n'y a pas plus dangereux qu'un loup qui n'a plus rien à perdre...

Nonchalant comme toujours, je laissa les rayons du soleil éclaircir un peu mon regard bien que je sache qu'il faille plus que ça pour que mon regard redevienne naturel. Plus les nuits passent, et plus il m'est difficile de reprendre mon véritable regard, la haine semble me dévorer à mon tour. Mais qu'importe, je ne suis qu'un loup parmis tant d'autres. J'haussais les épaules à cette pensée et reporta mon regard sur l'endroit que je foulais de si beau matin. La cascade de diamants... comme chaque matin j'atterrissait ici, rongeait par le passé. Observant les lieux, je ne put m'empêcher de repenser à mon enfance. Mon pére était écroulé dans l'eau de la cascade, tandis que ma mère, mes soeurs et moi arrivions pour nous désalterrer. Medea fut la première à voir en ce vieu loup notre père... Izylbêth le vit aussi, mais moi je ne vis qu'un monstre ayant détruit la vie de notre famille et blessé ma soeur la nuit de notre naissance. Mon échine se dressa sur ma nuque et ma croupe, quel idiot j'étais... Serrant les crocs et fermant les yeux avec force, je ne voulais pas perdre ses visages si chères à mon coeur. Même mon oncle était présent dans ce souvenir. Malheureusement comme chaque jour ces visages s'effacèrent un à un, dans l'ordre de leur mort... Seul Medea reculait et partait sans que je puisse la retenir. Voilà, j'avais de nouveau tout perdu. Levant ma tête avec rage vers le ciel, j'hurla ma douleur au monde enter, faisant s'enfuir tous les oiseaux des arbres. Les larme perlèrent de mes yeux plus rougeoyant que jamais. C'est sans doute ce douloureux souvenir qui me ronge et me fait garder cette lueur dans les yeux, mais je m'en fiche je veux les revoir chaque jour, ne jamais les oublier, quitte à mourir face à ce souvenir.

Haletant par le trouble que ce souvenir me causait, j'avança dans l'eau crystalline de la fontaine pour soigner mes quelques blessures, mais surtout pour enlever cette odeur de mort de mon pelage. Comme pour rechercher la présence de mon père, je me plaçai au même endroit que lui, dans la même position... Je me laissai ainsi porter par les mouvements de l'eau sur mon corps, ayant bien souvent un effet bénéfique pour mon esprit et mes blessures.

Invité

J'aime la nuit, bleutée et noire, comme si un voile obscur se déposait sur la terre. Contrairement à certains louveteaux, je n'avais pas peur des ténèbres. Ce qui me foutait la frousse, c'était ce qui pouvait s'y cacher. Les histoires d'esprits et de démons étaient si répendues et empreintes de vérité que je ne pouvais qu'avoir la trouille quand j'étais seule une fois que le soleil se couchait. Les fantômes, invisibles au commun des mortels, pouvaient appaître n'importe quand et particulièrement dans la pénombre. M'enfin, ce n'est que mon avis. Heureusement, il y avait les étoiles qui brillaient dans le ciel, éclairant faiblement le paysage, chassant quelque peu mes craintes. Il y avait aussi la lune, si belle, si claire, toujours en train de nous envoyer sa lumière pour mieux nous guider.

J'aime la forêt. J'aime la tranquilité qui y règne et le silence. J'aimais bien cette étrange sensation que donnait cet absence de bruit. J'avais l'impression que le vide qui s'installait s'insinuait en moi et prenait toute la place que le chagrin avait volée. Comme si des trombes d'eau se déversaient dans le puit sans fond que la peine avait creusé. Cette tranquilité offrait à mon esprit tourmenté par mes émotions si contradictoires un répis qui était accueillit avec joie. Je pouvais penser en profondeur sans crainte d'être distraite par un quelconque son. Bien sûr, il y a les feuilles dans les branches qui bruissent, les craquements des brindilles et du bois qui travaille, la musique des oiseaux, tous les petits gémissements que pouvaient pousser les autres animaux et le rugissement incessant de la cascade. Et il y a aussi le vent, cet élément qui sait tout sur tout le monde, qui charie les fragrances et qui est incontrôlable.

C'est d'ailleurs un fumet des plus alléchant transporté par la brise qui menait mes pattes là où il le voulait. Je chassais un lapin brun et crème, sûrement un lièvre. Je l'avais entr'aperçu qui bondissait entre les buissons, puis je l'avais pris en chasse. Sachant que sa vie était en jeu, il fillait en zigzaguant, sans se retourner, sans jamais faiblir, là où il le pouvait. J'eue tout à coup une pensée pour ces êtres chétifs qui mourraient à bout de souffle, impuissants devant la force des loups. Je ralentis la cadence et l'animal me distança. Puis je le perdis de vue, il s'était probablement dissimilé entre les racines d'un arbre, bien à l'abris pour quelques temps. Qu'est-ce qui m'arrivait au juste, pourquoi est-ce que je compatissais avec la nourriture ? J'avais souvent ce genre de questionnements qui me trottaient dans la tête. Ce type d'interrogation qui n'avait de réponse que si on trouvait le sens de la vie. Dans le même ordre d'idée, il y avait pourquoi est-ce que je rêve ou pourquoi est-ce que les patates sont beiges. Ouaip, des questions existancielles et d'autres complèment hors-sujet.

Soudainement, j'intérompie ma course, car un hurlement à vous glacer le sang se répercutait entre les arbres. Ce cri... je reconnus la voix sans même y penser. Deldùwath! Je tournai ma tête dans la direction du son, la Cascade aux Diamants, qui n'était qu'à quelques mètres de moi. J'acourus au triple galop et je l'aperçu dans la source, le museau levé vers le firmament, continuant de laisser sortir sa peine et son désespoir. Je me figeai, ne sachant que faire. J'étais dans son dos et je voyais clairement les traces de blessures et le sang qui s'écoulait lentement par les plaies. Je paniquai et criai son nom, qui résonna dans le fonc des bois. Je le rejoignis dans l'eau, me collai à lui pour lui communiquer tout l'amour que je pouvais, tout ce qui pourrait le consoler, le rendre heureux.

[ Je suis sensée savoir pour la malédiction? ]

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