Invité
Invité
| Sujet: Seul, il erre 03.06.10 21:49 | |
| Un moment fixé à jamais dans l'infini blanc ...Tite zik, histoire de se mettre dans l'ambiance (ca va avec le texte, hein!)=> Clik !
Guaran était perdu. Il n'avait jamais eu cette aussi grande sensation de vide, tellement ancienne qu'il la sentait là, juste sous son poitrail. Cette entaille profonde. Un vide qu'il devait cacher . On ne montre pas ses faiblesses, cela permettrai à l'ennemi de te piéger !" répétait inlassablement la voix de son maître qui résonnait dans sa tête. Il marchait, le regard hagard, dans cette grande étendue de neige duveteuse. Guaran adorait la neige, elle était froide comme lui. Il se rapella son père. Et cette folle journée où sa vie avait basculée. Ce jour-là il neigeait énormément, on n'y voyait rien. Guaran s'arrêta un instant. Huma l'air glacé qui lui cinglai la gorge. Il ferma les yeux. Il ne sentait aucune présence, pas même un pauvre lièvre égaré. Rien. Seulement lui et la nature. Cette nature si cruelle. Le loup écoutait le moindre petit bruit. Le vent dans les branches de sapin, l'odeur de mousse et d'humidité...
Guaran ne bougeait plus depuis un moment. Quelques flocons de neige se mirent à virevolter dans le ciel. Tout à coup, il se mit à courir. Il partit comme une fusée faisant voler des gerbes de neige épaisse. Le vent sifflait dans ses oreilles, son halètement se fit plus rapide, ses membres puissants bataillaient avec ce gros tapis blanc. Il courrait sans aucune raison, enfin si, seulement pour profiter de cette liberté, de se libérer de cette sensation qui le rongeait, lui Guaran, le loup impassible et sans coeur ! Il courrait pour fuir ses démons, c'était un sentiment étrange. Il était seul, pas un bruit, seulement le martèlement de ses pattes dans la neige. Des oiseaux s'envolèrent mais Guaran ne leur prêta aucune attention. Il fixait son regard froid au loin, la langue sortit et les oreilles plaquées sur son cou imposant. Il ralentit sa course et trottina rapidement vers un bosquet. Comme à son habitude, il vérifia que personne ne l'avait suivi mais il ne ressenti aucune présence. Il s'abaissa à proximité du gros buisson touffu, qui malgré le froid avait gardé toutes ces feuilles épaisses. Il rampa en dessous, se pressa contre le petit tronc. Il se mit en boule, posa sa tête sur ses pattes et ferma les yeux doucement. Le plongeon dans les ténèbres de son âme débuta...
|
|