Wolf Angel
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 • Undüme ~[ Song Of The Star ]~ .: PV :.

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Evinrul

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Evinrul

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MessageSujet: • Undüme ~[ Song Of The Star ]~ .: PV :.   • Undüme ~[ Song Of The Star ]~ .: PV :. I_icon_minitime07.06.10 0:43

    Sujet : Song Of The Star
    Personnages : Undüme - Freak Show
    Statut : Privé - En cours
    Débuté le :Lundi 07 Juin 2010

Comme les anges à l'œil fauve,
Je reviendrai dans ton alcôve,
Et vers toi glisserai sans bruit,
Avec les ombres de la nuit.

Des baisers froids comme la brume,
Marqueront tes lèvres de Lune,
Et des caresses de serpent,
Viendront toucher ton corps brûlant.

Et quand viendra le matin livide,
Tu trouveras ma place vide,
Et jusqu'au soir il fera froid.

Comme d'autres par la tendresse,
Sur ta vie et ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l'effroi.
Un instant, il avait cru que ses cordes vocales allaient vibrer, qu’elles s’imprègneraient du gémissement qu'il avait tenté d’en tirer. Mais c’était bien trop présomptueux de sa part. Rien. Pas un son, aussi infime soit-il ne s’extirpa de ses lèvres entre-ouvertes. Du moins, il s'imaginait qu’elles l’étaient. La réalité était tout autre. Son esprit semblait chercher à éradiquer une source de tension potentielle. Il n'avait d’ailleurs pas entrepris de savoir pourquoi. Ainsi perdu dans le néant, il ne voyait rien qui puisse le motiver suffisamment pour se persuader de sortir de sa douce léthargie. Le silence infini qui baignait ses lentes réflexions lui donnait l’impression de flotter dans l’espace, vagabondant dans une immensité glacée où son enveloppe charnelle aurait été réduite à un millier de gouttes cristallines. C’était... agréable, reposant tel le plus merveilleux des songes duquel on ne souhaite jamais sortir. Si paisible, là, à ne penser à rien...

La nuit était tombée, les étoiles s’étaient allumées. Timidement, le faible croissant de lune tentait de chasser l’obscurité qui s’obstinait à ne pas vouloir bouger. Un combat à l’issue inévitable, tant les combattants ne jouaient pas dans la même catégories. La nuit sortait ses crocs, obligeant le jour à s’incliner, et à se laisser dominer. Un rituel quotidien. Et les rôles s’échangeront le lendemain matin. A choisir, lui, il préférait de loin l’obscurité. L’obscurité et tout ce qu’elle apportait. Un anonymat, une invisibilité. L’abandon de la vue au profit des quatre autres sens souvent trop sous-estimés. L’odorat, le toucher, l’ouïe. Autant de capacité qui permettait de rêver, de la façon la plus artistique qui soit. Un bruit mat de chute passée se fit percevoir, suivit d’un do dièse et d’un renversement aqueux coulant depuis une hauteur inconnue mais certaine, pour ensuite se transformer en égouttement bref et régulier, tel le riche tic-tac des aiguilles d’une pendule ancienne. Ces divers sons eurent pour effet sur l'assassin que de le réveiller avec un sursaut vif, et il se redressa de tout son long. Ses yeux s’entrouvrirent nonchalamment, avec un engourdissement inventé, puis se posèrent sur le lieudit où s’était déclenché cette source d’harmonies sans noms. Le torrent hein ? Indécis, il pivota alors vers un tout autre endroit, se mettant en tête de déboucher sur un ailleurs certain et inaliénable ; naturel et riche en beauté.

La mineur. Du moins, c'était le son qu'étaient censé faire le bout des longues pattes de l'animal se posant sur l'herbe. Mais il y avait bien longtemps que ses pas ne faisaient plus le moindre bruit. Était-il encore seulement capable d'en faire ? Il ne savait plus. Sa voix ne s'élevait que pour tromper. Sa marche ne résonnait que pour prévenir. Son souffle ne sifflait que pour rassurer. Mais lui, qui était-il ? Il était Ombre. Et comme toutes ombres, le bruit ne faisait pas partie inhérente de son corps. Les arbres entourant le cours d'eau étaient parsemés d'éclats hyalins, plongés dans une nappe crépusculaire. Bien au-delà, une pléthore de lueurs stellaires scintillaient, comme pour faire briller les diamants qui glissaient des nuées jusqu'à la flore émeraude, la caressant. Il s'y dégageait comme une aura de douceur presque palpable, aux fragrances de l'œillet et de la rose, qui gardaient de leur superbe malgré l'obscurité de l'heure avancée. En effet, un rayon sélénite filtrait à travers le feuillage touffu d'un ginkgobiloba, et semblait enlacer d'un halo protecteur ses végétaux resplendissant. Ils n'étaient d'ailleurs pas les seuls à rayonner, car le flot était illuminée, et laissait sortir d'harmonieuses notes d'allégresse.

Undüme laissait ses pas le mener avec une crédulité spectaculaire, abandonnant tout ses sens dans leurs totalité la plus complète à sa volonté d’interagir entre sa conscience et son inconscient ; ainsi pensa-t-il, durant un court instant, que peut-être la nuit dans un monde dit vivant était bien plus accueillante que l'obscurité ambiante d'un monde mort comme les terres nocturnes de Zéphyr. Ici, des milliers de petits points lumineux traversaient la nuit en une constellation d’éclairs jaunes et de milles éclats. Tels de petites étoiles filantes, elles s’introduisaient dans le crépuscule, comme un intrus, un anachronisme dans tant de noirceur. Il fallait qu’il y ait de la lumière, il fallait un point de lumière, une goutte de pâleur. Ceci fit rire, narquoisement, le chef de la Guilde. Les miasmes de la nuit envahissaient le cœur d'Undüme comme des vagues viennent lécher les grains de sable à proximité des bords de plage ; ils bavaient sur son âme et laissaient de longs sillons bleuâtres et salées, qui créaient une effervescence douloureuse et empoisonnée. La lune, en cette douce soirée d’automne, était d’une couleur de paille fraîche, approchant la rousseur vraie en une teinte mielleuse et délicieuse. Les parfums se pavanant dans les bois étaient si exquis que l'assassin put même en sentir le goût épicé, qui le fit légèrement frissonner.

Mais il n'était pas là pour admirer le manteau de la nuit sur le monde. Comme souvent, la sœur du jour était porteuse de promesse, de mission et souvent de mort. Mais pas aujourd'hui. Cette nuit, c'était une promesse de vie... D'un vie porteuse de mort. Pour certains, une seconde chance. Pour d'autres, un destin tout tracé. Mourir ou donner la mort. C'était ce destin, cette vie, cette promesse que le cendré était capable d'offrir. Rien de plus, rien de moins. L'un de ces élus avait offert à son fils cette vie dont peu rêverait et que beaucoup rejetterait. Les ignorants. Prisonniers d'une spiritualité d'un monde qui résonne de guerre, de bataille et de folie. Pauvres imbéciles. Mais le père était mort avant d'offrir pleinement à sa chair ce destin. Et le cendré était là pour y remédier... Nul n'échappait à sa ligne de vie une fois engagé sur le chemin de l'Ombre. Il l'avait suivi, l'avait observé pendant quelques jours. L'avait intentionnellement perdu pour le retrouver ensuite. Jaugeant. Jugeant. Évaluant. Ombre parmi les ombres. Il était doué à ce jeu là, il l'avait toujours été. Le petit n'avait rien vu. Mais qui serait donc capable à présent de lui promettre cette vie mortelle ? Il lui fallait encore passer une ultime épreuve, avant de sceller définitivement son destin. La confrontation.

L'animal s'avança, sûr de lui, grand, fort, noble, mystérieux. Drapé d'ombre et de sinistres promesses, la Lune semblant éteindre sa lumière sur son corps d'albâtre, rayonnant de sa propre lumière noire. Il était les Ténèbres. Il était le Chaos. Le jeune était là, perdu entre son innocence brisée et son désir violent. Sa volonté farouche. Il l'avait vu. Se plantant devant le petit être, son regard se planta sur lui. Silence.
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Shaytan

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MessageSujet: Re: • Undüme ~[ Song Of The Star ]~ .: PV :.   • Undüme ~[ Song Of The Star ]~ .: PV :. I_icon_minitime12.06.10 0:27

Lorsqu'on est au coeur de la tempête,
il faut se raccrocher à l'idée que tout au bout, après, il y aura le calme et la sérénité.


Tout est sombre .. Froid.. C'est la seule chose que j'étais capable de ressentir, le froid. Le vent soufflait, de plus en plus fort, de plus en plus strident. Comme s'il cherchait à me narguer, comme s'il était fier de ce qu'il était arrivé. La neige était tachée de rouge, parsemée de quelques touffes de poils noires, et de plusieurs autres différentes au travers. Je reconnaissais facilement celles de mon père. Ils avaient eu du fil à retordre, mais ils avaient finalement réussi... Ils avaient obtenus ce qu'ils voulaient, la mort de Frenetic Amnesic. Mais dans quel but ? Je n'allais jamais le savoir .. Il est parti maintenant. Et les rafales de vent s'abattent toujours sur moi. La neige tente tant bien que mal de recouvrir les dernières traces de combat. La tempête se faisait de plus en plus insistante, il fallait que je trouve un endroit ou me cacher. Mais j'avais l'impression que toutes mes forces m'avaient quittés. Que tout l'enseignement de mon père n'avait servi à rien. Parce qu'il était mort, parti. Et moi j'étais là, vulnérable et insouciant, au milieu de cette tempête. J'étais encore sous le choc. Je n'aurais jamais cru qu'une telle chose puisse arrivé un jour. Il était encore beaucoup trop tôt pour qu'il parte.. Comment une telle chose pouvait être possible..

Ma vue se brouillait lentement, je ne savais plus trop ce qui m'arrivait. Inconsciemment, mon instinct de survit prit le dessus. Non sans difficulté, je me mis à avancé, me fiant à mes sens développés. J'avais finalement découvert une petite grotte, ou plutôt une cavité sous des rochers qui pouvaient servir comme tel, vu ma grosseur. Je m'y étais étendu mollement, puis j'avais fermé les yeux. Le froid était toujours présent, s'incrustant de plus en plus dans ma peau. Le sentiment de solitude se faisait envahissant, puis laissa finalement place à la peur ...

    Pourquoi repenser à de tels choses aujourd'hui ? Pourquoi fallait-il encore que mes pensées soient tournés vers celui qui m'avait élevé ? Voilà bien longtemps que je n'avais pas été nostalgique à son sujet. Enfin .. Longtemps. Quelques mois étaient passés depuis cette tragique attaque. Mais j'étais plus fort maintenant. Cependant, cet endroit, ces terres.. C'était impossible qu'ils ne m'amènent pas de souvenirs. Car c'est ici qu'il avait grandi et vécu la plupart de ses années, avant de s'éloigner un peu pour débuter mon entrainement. Il m'avait tant parler de Wolf Angel ... Même si je mettais les pattes pour la première fois sur ces territoires, j'avais l'impression de déjà connaitre de nombreuses choses, de nombreux endroits. Mon père avait toujours eu une mémoire photographique extraordinaire et c'était pratique. Il m'avait décrit tant de choses avec une infini précision, je n'arrivais pas à y croire encore aujourd'hui, alors que j'avais tout cela devant mes yeux. Du haut de la petite montagne où je me trouvais, j'avais une vue imprenable sur plusieurs territoires. D'un côté, les étendus sableux et désertiques de Sarique, alors que de l'autre on pouvait voir le contraste avec les terres glacées de Sibeska. Mais je préférais largement les terres neutres, ou je m'étais aventuré. L'air n'y était pas trop chaud, ni trop froid. Bien que je me sois habitué à plusieurs températures, pas le choix quand on doit se débrouiller et survivre, je n'aimais pas particulièrement les températures extrêmes.

    Après quelques minutes d'observation, j'entendis mon estomac se mettre à gronder. Je pencha légèrement la tête et me leva d'un bon, pour partir à la recherche de quelque chose à me mettre sous la dent. Je n'avais pas manger depuis de nombreuses heures déjà et je commençais à en ressentir les effets. Me faufilant sans bruit dans les grandes herbes vertes, je réussis à m'approcher d'un petit lapin sans me faire voir, malgré ma fourrure noir comme la nuit. Je tenais cela de mon père et j'en étais fier. J'avais confiance qu'une fois ma pleine maturité atteint, je lui ressemblerai beaucoup. Et je comptais honorer sa mémoire, découvrir pourquoi cet assassinat et surtout, le venger. Je m'étonnais que les Haschins n'aient rien fait, mais je ne connaissais pas très bien leurs principes et leurs lois. Mais si j'étais ici aujourd'hui sur Wolf Angel, c'était pour en découvrir davantage. Car Frenetic me répétait sans cesse que s'il lui arrivait quoi que se soit, je devrais partir à la recherche d'Undume. Notre chef. Et comment j'étais supposé le trouver ? Il m'a assuré que je le reconnaitrais une fois le moment venu, mais malgré cela je n'étais pas si sur ...

    Me concentrant davantage sur ma proie, je resta complètement immobile durant plusieurs secondes. La petite bête mangeait tranquillement son herbe, mais elle n'en restait pas moins sur les aguets. Lorsque le lapin pencha la tête pour arracher une nouvelle touffe, j'en profita pour plonger. Je fus rapide et la petite chose blanche n'eut le temps que de faire quelques pas avant que je l'attrape dans ma gueule. Il mourut d'un coup de gros et j'alla m'installer à l'ombre d'un gros rocher pour le manger tranquillement. Ça faisait un grand bien de s'emplir l'estomac un peu, après toutes les émotions de cette longue traversée. Une fois la carcasse dépouillée de tout ce qui était comestible, je m'étais relevé, pour trouver un point d'eau cette fois. Il ne me fallu que quelques minutes pour apercevoir un petit ruisseau et j'y lapa quelques gorgées avant de reprendre ma route. La nuit approchait à grand pas, on voyait clairement le soleil descendre à l'horizon. La même chose chaque jour. Ce combat interminable entre le soleil et la lune.

    Quelques heures passèrent encore. Cette fois, les étoiles avaient complètement envahi l'horizon, brillant de mille éclats. J'avais toujours beaucoup aimé la nuit, tout comme mon père. Je lui ressemblais beaucoup, à bien y penser .. Dans la nuit, j'étais presque invisible. Mes pas étaient à peine audible, fruit de nombreux entrainements avec mon père. C'était devenu une habitude. Partout où j'allais, j'errais tel un fantôme. Mes oreilles se dressèrent soudain, apercevant cette ombre au loin. Imposante, fière, mystérieuse. Était-ce celui qu'il cherchait ? Le jeune loupiot avançait toujours à la même allure. Ses gestes étaient fluides, mais tous ses sens aux aguets. Il fallait toujours se méfier des inconnus. Arriver à proximité du grand chef des tueurs, sans réellement en être sur, je l'observais un moment. Je me contenta d'un mot, d'une question. Et j'allais réagir selon la réponse.

      _ Undüme ?
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Evinrul

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MessageSujet: Re: • Undüme ~[ Song Of The Star ]~ .: PV :.   • Undüme ~[ Song Of The Star ]~ .: PV :. I_icon_minitime13.06.10 23:21

L’immortalité de l’atmosphère, nébuleuse aux points ronds tels les étoiles d’une galaxie, semblait se trouver en corrélation parfaite avec le présent état d’âme des protagonistes réunis. Un fruit à la saveur lubrique se glissait malicieusement, dans le ventre de l'Assassin pour y vomir des cauchemars infestés de luxure débauchée et de vanité stupre. Indigestes, les relents de désirs... Un désir, un plaisir qu'il n'arrivait pas à réfréner. Comme si son âme s'était scinder en deux, à la façon d'une éclipse, se côté lugubre le dévorait de l'intérieur... à petit feu. Dans l’incroyable profondeur de ses songes, il a soudain pressenti la chute et l’abondance dans un mouvement de l’air qui se voulait perceptible. Craignant d’être hanté par un quelconque mauvais rêve, mais l’oniromancie se faisait pressante et insoutenable ; doucement, il la croyait. Des caresses de corolles lunaires dégorgèrent soudain sur toute la totalité de son corps, l’affublant de frissons divins et incertains tout à la fois ; le Cendré avait l’assentiment d’une fleur entrain d’éclore : une excitation toute nouvelle et sans dessus, ni dessous. Juste une sensation de chaleur ; celle-ci s’écoulant à la naissance de sa nuque, pour lentement le baigner de rêves creux et enflés de glorioles menteuse : on le volait. Lueurs enchanteresse ; paresse suprême... Luxueuse luxure vous avez fait de lui votre Marotte, votre Démon.

Comme une venue stéréotypée, la brume choisit cet instant pour se glisser sous les cieux étoilés, afin d'envelopper délicatement les pattes du Loup, alimentant sa vanité, ce dernier appréciant l’hommage tout particulier que cet amas de particules hygroscopiques venait d’avoir pour lui. C'était un peu plus tôt dans la soirée que le Fils du Vent était venu dans la vallée, et goûtait maintenant l’air de la nuit depuis quelques minutes, murmurant en même temps que les étoiles s’éclairaient, comme de minuscules bulles de savons qui éclateraient dans un bain moussant abondamment, les vers de la Lune, entamant une frénésie particulière mais rapide. Il y avait, ce soir-là, tant de changement concernant son état d’esprit et ses ressentis qu’il ne put tous les dire clairement ou même les entrechoquer pour en faire croître la fleur qui lui ferait part de son parfum, et donc du savoir qu’elle avait à lui offrir sur ce qui se produisait en ce moment-même à l’intérieur de son ventre. Viscéralement parlant, Undüme avait l’assentiment d’un ange aux mains d’un barbier, et se souvenait soudain de ce qui avait bien pu éclater dans sa tête pour qu’un tel épanchement sanguin se produise et fasse grossir son cœur en un œdème si épais et gonflé de gloriole déchue que son âme en était étouffée.

Asphyxiée. Un signe. Un enfant dans les nuages. C'était cette surprise de comprendre qu'un louveteau pouvait le reconnaitre. Lui. Cet être de fantôme et de songe. Un Loup ayant franchit la barrière. Étrange...

Un morbide papillon passa, invisible, et vint se fondre sur les lèvres du Solitaire au pelage de cendre, ses deux ailes frémissantes, remuant contre la bouche du Traître en un tremblement incertain et craintif. L’obscurité paraissait s’épaissir, tel un voile enkyster, de velours et de soie, brodant des nuages dans sa froide noirceur et écoutant les bruissements du vent dans ses étoiles frémissantes, usurpant sa beauté pour se les associer. Miasmes. Undüme laissait ce bleu velouté transporté ses paroles comme un bateau souple et rapide, lequel serait chargé en chuchotis brefs et compréhensibles, ouvert sur un silence de soie. La chaleur émanée par le corps de l'Assassin semblait se dissiper progressivement, laissant ainsi un froid rude le saisit tout entier pour l’enfermer dans un étau de glace. Une onde gelée lui parcourut les membres, et ses muscles se bandèrent d’eux-mêmes, faisant clore ses paupières sous l’impulsion violente du brusque changement de température. Ses paupières battirent un instant, et son cœur se souleva brusquement lorsqu’il entendit le jeune louveteau murmurer dans le froid, réchauffant les éthers de sa voix douce :
    Freak Show : « Undüme ? »

Plongeant son regard de glace dans celui de son interlocuteur, l’approfondissant en le maintenant pendant de longues secondes, lui offrant la vision la plus complète du pourtour cendré de ses pupilles, comme si le fait qu’il se soit trouvé là ait provoqué une blessure incurable sur ses iris à la couleur de pierres précieuses.
    Undüme : « Undüme ? Qui est-ce ? »

La bouche d'Undüme se ferma, et il pencha doucement la tête sur le côté, comme pour mieux étudier le Petit qui se trouvait en face de lui. Il n’était pas dans son habitude d’agir ainsi avec les personnes, habituellement, il se défilait aux premiers abords… Mais cette fois-ci, tout paraissait différent. Il avait trouvé un être vivant capable de le voir. Une sorte d'artiste du sens de la vue. Comment ? Pourquoi ? Ces questions restaient sans réponse et résonnaient dans son esprit comme le ferait quelques cloches qu'une église accueillerait en son sein. Silence. Fixant la frêle silhouette qui se découpait dans la brume caressante, l'Assassin attendait pourtant sa réponse. Pourquoi l'appeler ainsi ? L'avait-il déjà vu ? La bibliothèque mortuaire que formait les souvenirs de l'Ombre se retrouva mise à sac par les crocs traîtres et les griffes vengeresses du Cendré. Le mâle était sombre, au pelage aussi ténébreux que les abysses d'un océan dont les astres semblaient avoir éteint leur lumière. Freak Show, tel était son nom. Il l'avait déjà vu, entendu, suivi, violé sur tous les aspects de son intimité sans qu'il ne s'en aperçoive. Mais aujourd'hui, il allait falloir mettre cette mémoire à profit. Se calmer et réfléchir.

Il lui était toujours étrange d'entendre ce nom retentir dans l'air, comme une injure à l'ordre et à l'univers. Les étoiles et la nuit s'obscurcirent un instant et les plongèrent dans des ténèbres plus profonde encore. Comme capturant les rayons lunaires, la brume sembla s'approprier l'endroit pour y apposer sa marque, brûlant au fer rouge cet univers de sarcasmes et de violence et apportant une paix promise emplie de doute et d'incertitude. Étrangement, le grand mâle sembla se mêler à cet amas d'eau et de cristaux, y disparaissant presque. Était-il un mirage ? Une illusion, un reflet, un songe ? Rêve ou cauchemar, désir ou peur ? Tout allait dépendre du petit. A la fois inutile et essentielle, seul l'apprenti était capable de lui donner forme, de lui donner une consistance à lui, ombre parmi les ombres. Qu'attendait-il ? Que voulait-il qu'il soit ? Qui pensait-il être ? Le savait-il seulement ? Pouvait-il seulement répondre à sa question, lui-même ne sachant pas exactement la réponse ? Son nom... Injure au monde. Insulte à l'ordre. Attaque au bien. Morsure au mal. Violence à l'équilibre. Qui était-il pour se permettre de l'énoncer à voix haute ? Jeune imbécile, tu apprendras très vite ton erreur...
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