Un loup c’était assoupi sur une branche assez haut placée par rapport au sol. Ce dernier avait l’habitude de dormir dans des endroits aussi insolites. Surtout pour un loup qui normalement dormait dans les tanières ou dans les grottes. Et vous devez vous dire qu’il n’était point facile de trouver ce genre de lit temporaire dans Ce marécage !? Nan mais sérieux, cette atmosphère étouffante, les insectes venant vous emmerdez tout le temps, les lacs de vases vous engloutissant petit à petit… un lieu charmant et très accueillant. Un lieu fréquenté par une certaine cible que le devil cherche depuis deux ou trois jours sur ce territoire. Un angel plus précisément, mais au lieu de ça il n’avait trouvé que deux solitaires qui n’avaient pas été d’une grande utilité. La misère en somme, cela arrivait souvent dans son métier, le jeune loup se devait de persévérer et de continuer ses recherches sans relâche. La vie d’un espion n’était pas aussi simple que l’on pouvait le croire, bien des pensaient qu’il fallait soit torturer ou taper une simple discussion avec les solitaires que l’on croisait sur son chemin. Le réalisme du travail en faisait redescendre plus d’un sur terre bien sûr.

Et pour en revenir à Kuja, le loup se remit en marche tentant de chercher une trace éventuelle qui le mènerait directement à sa cible. La journée s’écoula tranquillement, il n’eut aucune trouvaille à part une pie bavarde et sans intérêt qui voulut se foutre de la tronche du lupin. Heureusement pour l’oiseau, le mouchard ne c’était pas laissé prendre. Le ciel commençait à prendre une légère teinte dorée, nous étions en fin d’après-midi et les animaux diurnes commençaient à chercher un coin où dormir. Kuja lui continua sa route bien que son estomac commença à crier famine. Depuis combien de temps n’avait-il pas mangé ? Peut être quatre voir une semaine entière, non pas qu’il n’avait pas l’habitude de jeuner pendant un moment durant ses missions. Mais la fatigue mentale plus la faim accentuait sa fatigue, du coup il arrêta ses recherches pour se trouver un bon casse dalle et de préférence tenant bien dans l’estomac et de nutritif. Ce n’était pas simple dans le marécage lorsque l’on savait à quel point le lieu pouvait être très dangereux. Kuja avait plutôt intérêt à faire très attention aux endroits où il poserait ces pattes, sinon cela risquait de lui coûter la vie.

Errant tel un corps sans vie, le Loup gris put enfin trouver un lac non loin du centre du marécage. L’eau semblait sale et très sombre, on avait bien du mal à percevoir le fond mais certains poissons se risquaient à remonter à la surface pour dévorer les insectes qui eurent la folle idée de voler juste au-dessus du liquide poisseux. Kuja lui n’avait aucune envie de se mouiller et encore moins de faire trempette là-dedans. Personne ne savait ce qu’il y avait dans ces eaux troubles, mise à part les poissons, bien des animaux disparaissaient peut après avoir été dans l’eau ou près du bord trop longtemps. Puisque les poissons sautaient hors de l’eau pour avoir leur nourriture, il ne restait au devil qu’à les intercepter au vol. Plus facile à dire qu’à faire je vous l’accorde, mais en leur forçant la main cela ne devrait pas être un problème. Le loup sauta sur une branche solide et s’y mit à son aise pour chasser. L’opération dura bien vingt minutes et le ciel entre temps avait prit cette couleur feu que le mouchard appréciait tant. Il réussit par chance très certainement, à attraper une dizaine de ces gros poissons. Bien que le loup préfère manger le plus souvent la viande, il ne fit pas la fine bouche et changea son menu comme il devait le faire durant les missions.

Une fois repus, Kuja reprit la toute en direction de l’Est traversant la zone la plus dangereuse du marécage. Mais il commençait à avoir l’habitude et avait comprit la technique, il marchait sur les hautes branches dures et solides d’assez grands arbres. La végétation ici devait largement être plus vieille que l’on pouvait le croire, des arbres ayant dépassés les millénaires très certainement. Tandis que les fins rayons ne réchauffaient plus trop le marécage et peinaient à éclairer ce lieu sombre, le devil se contenta de continuer son chemin lorsqu’une odeur familière vint titiller ses narines. La mâle se redressa rapidement humant ce délicat parfum si familier et pourtant si lointain. D’habitude sa mémoire ne lui faisait jamais défaut, mais impossible de se rappeler en détails de la silhouette qu’il avait pu croiser par le passé. Sa curiosité piqué au vif, Kuja se remit en marche. Prenant son temps il finit par quitter le chemin redescendant sur la terre ferme. Cette partie du marécage était la plus sûre et là moins pénible à traverser. Son regard mort et brillant dans la nuit perça l’obscurité du lieu, il vit une silhouette claire passer entre les arbres. Cela semblait être une louve et pour une quelconque raison, elle lui sembla très familière.

Le Loup gris continua de marcher dans la direction de l’inconnue. Et quelle ne fut pas la surprise en retrouvant la louve blanche au caractère étrange et à la méchante humeur.

« Tiens encore toi… tu traines dans des lieux insolites pour une solitaire. »