Le loup marchait d'un pas tranquile. Le regard doux, la silhouette imposante, il errait de-ci de-là, sans but précis, sans préoccupations, profitant de la liberté, guidé par les vents... Il s'appelait Ranzo. C'était un loup errant, un solitaire. Il aimait marcher sans savoir où il allait, se sentir libre de toute frontière, laisser ses pas épouser la terre, ouvrir les barrières de sa conscience.. C'était un solitaire. Mais un solitaire du passé. Il a vu le monde et le reflet de la mort brille dans ses yeux. Son ombre imposante glisse sur le sol, rompue par la fatigue. Mais il ne se rendrait pas ainsi. Son allure ne faiblit pas. Ses pattes épousent facilement les reliefs et ses muscles roulent sous sa belle fourrure lavée par l'eau claire, séchée par le soleil. Il tourne le dos à la fin, conscient qu'elle finira un jour par le rattraper. Mais jusque là, il continuerait à avancer, sans questions, sans ralentir, vivant et libre.