Le grand loup noir marchait d'un pas tranquile, un sourire heureux et insouciant étirant ses traits.
C'était la première fois que l'on pouvait le voir ainsi.
Il allait les oreilles et la queue dressées, la tête haute, d'un pas léger et souple.
Il jeta un regard à la louve qui marchait à ses côtés et lui sourit.
Il était foufou comme un louveteau, heureux d'être heureux, joyeux qu'elle soit à ses côtés.
C'était elle qui avait su le tirer de son habituelle froideur, de ce détachement et cette sévérité qui l'habitaient généralement, et ce depuis son enfance.
Il regarda devant lui et regarda fièrement la louve.

- Nous sommes arrivés... -

Devant eux s'étendait une vaste plage de sable fin.
L'eau de la mer venait doucement empiéter sur cette étendue blanche, puis repartait, avec respect.
Face à eux, sur l'horizon, une immense boule de feu plongeait dans l'océan dont les tons varaient du pourpre au vert émeraude, en passant par différends tons de bleu.
Le ocucher de soleil était magnifique et, quand Lune Bleue regarda Tiza, il songea qu'il n'avait iren vu de plus beau que cette silhouette à présent familière et choyée, baignée de la fougueuse lumière de l'astre mourant...

En entendant la voix claire de Tiza, Lune Bleue sentit en lui un besoin irrepressible d'y repondre.
Le guerrier rejeta sa tete en arriere et se mit a hurler lui aussi, suivant le ton donne par la femelle.
Et tous deux chanterent la joie et la beaute.
Et pourtant, c'etait une etrange beaute.
Car c'etait celle de la mort du jour.
La mort pouvait-elle vraiment etre si belle ?
Mais, pour l'heure, Lube n'en n'avait que faire.