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  |  Sujet: ... *LIBRE  13.04.09 14:32 | |
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*LIBRE
Bien que la nuit ne fusse pas encore tombée, le ciel chargé de nuages noirs semblait n’être qu’une création des ténèbres. Le dôme céleste n’était en effet qu’un vaste trou noir avaleur de lumière, rendant ainsi l’atmosphère de ce lieu sordide plus inquiétante qu’elle ne l’était déjà. La pluie torrentielle s’écrasait sur les tombes de granit en une mélodie funèbre incessante, comme des touches de piano joués par un dit fantôme dans une maison hantée, et l’ombre des arbres morts, dont les branches dénuées de feuilles s’agitaient férocement avec le vent, semblait danser avec les esprits errants.
C’est dans cet endroit lugubre et sordide, où les âmes errantes se laissent porter par la course des vents, sans enveloppe charnelle pour les retenir, que tu avais décidé de t’arrêter un instant afin de reprendre tranquillement ton souffle. Tes lourdes pattes, qui s’enfonçaient dans la boue en une trace aux formes irrégulières, t’emmenèrent vers l’une des plus grosses pierres de granit qui faisaient office de tombe. La grosse croix de pierre, rongée par le temps qui défilait un peu trop vite à ton goût, était misérablement posée en diagonale sur la tombe. Sans doute était-elle tombée…
Ton museau effleura un instant la pierre lisse, quoique fendue en plusieurs endroits, et tu poussas un grognement sourd lorsqu’un brin d’herbe folle vint chatouiller ta truffe noire. Alors, tu relevas lentement ta massive tête noire zébrée de cicatrices et tes yeux rouge sang scrutèrent les alentours, d’un regard prudent. Mais tu ne voyais rien d’alarmant. Juste l’imposante silhouette des quelques arbres morts se dessinant au loin dans la pénombre et éventuellement un ou deux rats qui courraient entre les touffe de mauvaises herbes à la recherche d’un quelconque abris afin de se protéger de la pluie incessante. Enfin, tu laissas lourdement tomber ton corps sur le granit froid et mouillé de la croix. La tête posée sur tes deux antérieurs lancés en avant, tu fermas lentement tes paupières sur tes rubis. Les oreilles tout de même pointées vers l’avant, attentives au moindre bruit suspect… |
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| | Sujet: Re: ... *LIBRE 18.05.09 16:34 | |
| Au-dessus du sol flottait une légère nappe de brouillard gris.
Et l'odeur de la mort.
Cette pluis incessante avait transformé le cimetière en marre aux canards.
Sans canads.
Une silhouette à la souple démarche se dessina dans la brume.
Son puissant pas témoignait de son assurance.
Ses traits n'étaient pas visibles, mais deux prunelles de sang luisaient d'un éclat sauvage.
Une légère brise glacée et silencieuse vint carresser son épais pelage.
Puis, la louve, sans s'arrêter de marcher, huma l'air. Et dressa l'oreille.
L'odeur d'un loup étranger. Elle resta prudente, se méfiant des mâles à cette période...
Elle pu l'apercevoir, couché sur une pierre tombale.
La grande louve s'assit au pied d'un arbre, oreilles droites et queue plaquée sur ses pattes.
Les gouttes d'eau perlaient sur son pelage couleur sable, avant de s'écraser à ses pattes. |
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