Anzu venait tout juste de sortir d’une terrible bataille, comme souvent d’ailleurs puisqu’il ne faisait que ça de ses journées. Le combat était chez lui une seconde nature, un passe temps comme dirait certain pour tuer le temps. Il avait eu de la chance cette fois si encore, sa ruse lui avait donné un avantage dans cette bataille, une guerre qu’il menait de lui-même pour venger l’honneur de son ancienne meute. Très tôt au matin, il s’était mi en marche en direction des montagnes où il tendit son embuscade contre un petit groupe d’Angel. Il savait pertinemment qu’il pourrait gagner une fois de plus, son corps et sa rage faisait de lui un ennemi au dessus de leur moyen. Un démon à leurs yeux, un simple ookami aux yeux de son clan. L’attaque fut aussi rapide que puissante, le tueur ne laissa aucune chance à ses adversaires, aucun ne réussi à s’enfuir, tous mort sous ses coups de griffes et ses crocs pointues et coupant à l’extrême. Et comme après chaque bataille, Anzu marqua sur leur corps son nom sur leur corps, surement une preuve aux yeux des autres. Il n’avait pas peur d’affronter des adversaires de plus en plus puissant ni même de les mettre en colère. Au contraire, il cherchait justement à faire monter la tension chez le clan adversaire, le jeune loup n’était pas bête, bien au contraire. S’il arrivait à les énerver, il gagnerait chaque bataille en restant calme ou alors il tomberait sur un loup plus puissant que lui qui arriverait à le tuer. Son travail terminé, il ne mit pas longtemps à quitter le champ de bataille maintenant recouverte de cadavre de loup plus ou moins mutilé après leur mort.

Et comme après chaque bataille, il savait où aller pour laver son pelage d’ordinaire blanc et non de divers couleur. De plus l’odeur du sang séché n’était pas sa tasse de thé, seul le sang frais retiré du corps de ses adversaires avait un réel intérêt à ses yeux. Le soleil venait de montrer le bout de son nez, dévoilant à son regard doré un chemin tout tracé en direction de son territoire, il était maintenant hors de tout danger, son clan dominé ici et même s’il devait fuir l’ookami connaissait parfaitement chaque recoin de cette plaine. Trottinant tranquillement, il observait son terrain de chasse, aucun détail n’échappait à son regard ni à sa truffe. Il n’y avait rien de spécial à signaler, un vent assez froid caressait sa fourrure ce qui eu pour effet de le faire accélérer afin de rejoindre la rivière dite de sang. Anzu avait l’habitude de venir ici, il avait fait une marque au sol comme pour marquer cet emplacement, une marque odorante en urinant à cet endroit ce qu’il refit à son arrivé. Il n’aimait pas changer ses habitudes, bien au contraire surtout quand il était question de se laver. Personne, son coin était vide de tout loup ce qui n’était pas plus mal, il pouvait ainsi se détendre le temps de quelque minutes et reprendre après ses habitudes de tueur. S’approchant du rebord, il trempa en premier sa patte avant pour tester l’eau puis le devant de son corps et enfin ses pattes arrières afin de rentrer en entier dans l’eau. Soupirant de bien être, il ferma ses yeux pour se détendre et laisser la fatigue quitter son corps en même temps que le sang sur ses poils. La chaleur de la journée prenait place petit à petit sur la terre désolée, Anzu ne faisait plus vraiment attention au bruit autour de lui, il se savait en sécurité et son esprit était plus tourné vers son passé que son présent.

A présent le matin était réellement là. Le soleil dépassait sinistrement la cime des arbres, donnant un peu plus de chaleur à cette matinée hivernale. Il lui avait fallu quasiment plus d'une soirée pour dénicher un coin où elle pourrait se reposer. Elle avait quitté Artax plus tôt dans la matinée et elle était revenue, marchant et chassant durant la journée. Et là elle avait enfin trouvé une sorte de petit espace, de simples rochers entassés les uns sur les autres, laissant la place d'une petite cavité où elle rentrerait et y dormirait confortablement. C'est ainsi que cela s'était passé, au beau milieu de la forêt de la perdition. Puis, les rayons incandescents du soleil se faufilèrent entre les petits trous de la pseudo grotte, illuminant le sombre pelage de la louve qui daigna ouvrir lentement ses grands yeux gris. Allongée sur le ventre, légèrement recroquevillée sur elle - même, la femelle dressa ses grandes oreilles avant d'en faire de même avec sa tête, bâillant ouvertement, sa gueule garnie de crocs à la vue des palissades. Elle n'avait pas réellement faim, elle ne chasserait qu'en début d'après - midi, une fois le zénith passé, elle pourrait pister une proie. Mais en attendant, il était tôt. Elle se leva, étirant ses membres en gémissant d'aise, ébrouant son pelage pour chasser les éventuels brindilles. Elle connaissait cette forêt depuis cinq ans déjà, elle y avait toujours vécue. Silencieusement, elle quitta sa petite cachette pour se mettre en route, le visage baissé vers le sol. Non pas qu'elle se soumettait à quoi que ce soit, mais elle vacillait sur ses grandes pattes, son regard était embué à cause de la fatigue.

Elle se dirigea vers la rivière de sang, celle qu'elle connaissait si bien. La gueule pâteuse, ressentant un goût amer comme si elle avait mangé un fruit trop mûr, la louve se mit à trottiner entre les arbres. Elle repensait à une phrase comme quoi on lui disait d'aller chercher les choses sois - même, qu'elles ne viendraient pas seules. Son coeur battait lentement, sa respiration légèrement saccadée. C'est après quelques chants d'oiseaux qu'elle parvînt jusqu'au point d'eau. Mais elle n'était pas seule, au loin, un loup blanc se baignait. Contente d'être plus haut afin de ne pas recevoir ses poils si le courant portait ceux - ci, elle se mit à boire en avalant quelques gorgées d'eau. Tant et si bien qu'elle en relâcha un frisson d'aise, le vent parcourant son échine telle une tendre caresse.

Anzu n’avait que trois véritables plaisirs dans son insignifiante vie de loup. Le premier était le plaisir de combattre d’autre loup afin de mesurer sa force vis-à-vis d’un adversaire. Il ne savait pas qu’il n’était pas un loup tout à faire normal, son père était un pur Dévils et c’est pourquoi sa puissance était supérieure à celui d’un animal normal bien que sa mère était une louve tout à fait banale. Son second plaisir était de contempler les étoiles durant les nuits de pleine lune, des moments si rares que l’ookami aurait surement aimé partager avec une autre personne s’il avait encore un cœur pour accepter la présence d’une personne à côté de lui. Son troisième plaisir était aussi celui qui était le plus commun à tous les mâles, le plaisir d’observer une louve dans le moindre détail. Évidemment Anzu n’était pas non plus un observateur de premier talent puisque la plus part du temps il fonçait tête baisé sauf quand il planifiait ses attaques contre un clan adversaire et ceci en solo. Mais pour le moment c’était le temps du nettoyage et quand il était question de prendre soin de son pelage rien ne pouvait le déranger à sa tache. Je suis presque sur qu’un loup adversaire pourrait passer de l’autre côté du rivage qu’il ne bougerait pas en prétextant ne l’avoir pas vue. Sa tête en direction de ses pattes avant, sa langue passait encore et encore sur son pelage pour retirer les dernières particules de sang. Et une fois celle-ci bien propre il se retourna pour retourner sur le rivage afin de nettoyer ses pattes arrière ne mordant dedans pour retirer les nœuds et autres gènes. Et pour terminer sa toilette il se secoua à la façon de tous les canidés pour remettre ses poils en placent. Maintenant totalement propre, il s’étira tout en ouvrant en grand sa gueule afin de bailler. Tout était calme ici, bien trop calme à son gout quand le vent lui apporta une information de toute première ordre. Une louve se trouver dans le secteur, sa truffe ne pouvait le tromper dans ses moments là. Fixant la nature de son regard de prédateur, il détecta sans mal l’origine de cet information, une louve au couleur opposé à la sienne se trouver à quelque pas de lui. Etrange, que faisait elle sur son territoire ? D’aussi loin il ne pouvait pas savoir si elle faisait partie de son clan ou pas. En tout cas c’était la première fois qu’il tombait nez à nez avec elle. Pris par sa curiosité, l’ookami retourna dans l’eau pour faire ce qu’il adorait le plus après courir soit nager.

Anzu avait apprit à nager avec son père, les premiers fois n’avaient pas toujours été facile puisqu’il avait peur de l’eau suite à la noyade d’un de ses amis. Mais le temps et l’envi de bien faire avait fait la différence sur le noyer, il savait parfaitement nager maintenant, même mieux que n’importe qui. L’ookami allait même en faire la démonstration à la louve en s’approchant non pas par la voix de la terre mais plutôt par celui de la rivière. Et avant de partir en expédition, ses deux oreilles se plaquèrent sur sa tête pendant que sa queue de loup se ranger entre ses pattes au contact de l’eau. Prêt pour partir, il s’avança légèrement plus loin que le bord avant de plonger tête la première et débuter sa remonter du fleuve. Heureusement pour lui que les vents et la houle n’était pas trop fort aujourd’hui, le courant étant doux ce qui n’allait pas le fatiguer de trop. Encore quelque part et il serait à son niveau mais un autre problème venait de voir le jour dans sa tête, il ne pouvait pas remonter ainsi. Et si elle était une ennemie qui s’était perdu ? Grognant intérieurement, il n’avait pas le choix, il allait devoir attaquer le premier avant qu’elle ne le fasse. S’arrêtant à mi chemin pour reprendre de l’air en ne sortant que sa truffe de l’eau, il replongea pour parcourir les derniers mètres. Il était juste en dessous d’elle, les vagues à la surface cachant sa position à la louve pour qu’elle ne puisse voir le prédateur tapis dans l’ombre. Et une nouvelle fois Anzu débuta son attaque comme il le faisait d’habitude soit tout en force. Sortant telle un perdu de l’eau, son épaule frappa violemment la sienne afin de la repousser du rivage sans pour autant stopper son attaque en plongeant sa gueule sous la sienne afin de planter ses crocs dans la chaire de son cou sans pour autant la fermer complètement . Ses pattes posaient sur le sol, il était en position de force, elle devait comprendre qu’il était plus puissant qu’elle et que même s’il la relâchait elle n’aurait presque aucune chance de le tuer. Les secondes s’écoulèrent rapidement, le souffle du mâle était rapide et dirigé vers son corps de louve comme pour la marquer d’une odeur invisible. Et finalement il décida de la relâcher sans pour autant baiser sa garde, son regard doré se plongeant direction dans le sien alors que ses babines s’étaient relevées pour lui montrer son hostilité plus pour se défendre d’une attaque éventuelle qu’autre chose pour le moment.

- Qui es tu et que fais-tu ici ?

Anzu n’allait pas par quatre chemins, froid et direct. Selon la réponse qu’elle allait lui donner il mettrait fin à sa vie ou pas, dans tout les cas elle était maintenant enfermé dans une cage de verre et sa vie était en les pattes du loup ou plutôt ses crocs qui avaient goutés à sa chaire sans la blessé.

Absorbée par son passé, la louve buvait l'eau, les épaules arquée de façon à pouvoir boire sans gêne. Pensive, son regard évasif fixait un point invisible à la surface de l'eau, comme si elle cherchait d'éventuelles réponses à d'inexistantes questions. Oreilles relevées, encore sous les délicieuses courbes du sommeil, Funebre releva sa truffe au ciel. Quelques nuages, les chants normaux des oiseaux, les craquements des brindilles, le grincement des branches quand le vent souffle. Un soupire d'aise sortit de la gueule de l'animal qui se contenta de s'asseoir sur le sol. Contemplant la magnificence de l'eau, elle ressassait les chers souvenirs à son esprit. Sans cela, elle n'aurait jamais été ce qu'elle était aujourd'hui. Puis elle se surprit à penser à Artax et Farenheit, ces deux jeunes loups courageux. Elle espérait de tout cœur qu'il ne leur arrive rien. Mais alors qu'elle pensait librement, un brasement d'eau et d'air se fit entendre. Pas le temps de tourner la tête qu'une masse frappa violemment son épaule, manquant de la faire trébucher en arrière. Son cerveau fut totalement déconnecté, elle ne s'y était réellement pas attendue. Des mâchoires se refermèrent sur sa gorge, un mâle. Elle le sentait, mais il avait l'odeur de ses arbres malgré qu'il soit totalement trempé. Mais le fait d'avoir attaqué Funebre était une réelle mauvaise idée.. La louve sentit son regard se plisser alors qu'un grognement terrible résonna dans sa gueule. Attaquer un loup sans connaître ses origines et sans raisons est un manque de maturité et surtout, de stratège. Même si elle ignorait totalement d'où il venait, enfin, de quel coin, car de la meute, elle devinait qu'il était des Devils.

C'est alors qu'elle lui donna un grossier coup de crocs dans la gueule pour lui faire comprendre qu'il devait sincèrement se calmer et surtout montrer plus de respect envers elle. Ils devaient globalement avoir le même âge mais malgré tout, elle ne laisserait personne l'attaquer sans raison apparente, encore moins si elle faisait partie de la même meute. Alors, sans le blesser, elle le frappa au flanc et le renvoya dans l'eau sans se faire prier. Elle ressentait encore les crocs aiguisés du loup contre sa chair. Comment la meute aurait - elle réagit en sachant qu'un Devils a tué l'un de ses semblables ? Tout crocs sortit et la furie grimpant dans son corps comme une vague de chaleur, la louve se dressa sur ses pattes, sa queue s'arquant en une vague pour prouver la menace qu'elle lui envoyait. Lorsqu'il pu entendre la louve, d'un ton sec et méprisant, elle lui rétorqua.


Non, elle n'avait réellement pas apprécié se faire attaquer. Muscles bandés, elle s'en retourna vers les bois, ne s'attardant pas sur le fait de rester, elle ne voulait pas se faire attaquer à nouveau, même ceux d'une autre meute avait été plus distingué que cet énergumène. Réprimant un frisson, elle se mit à trottiner, en colère.

Anzu ne savait pas comment dominer cette louve, elle n’était pas ordinaire ou du moins il pouvait sentir quelque chose d’anormal dans son regard. Elle n’avait pas peur de lui alors qu’il venait de mener à bien une attaque aussi rapide que ciblé, même lui aurait marqué un temps d’arrêt pour reprendre ses esprits mais pas elle. Et alors qu’il était perdu dans ses pensées, la louve l’attaque en utilisant un point mort de sa vision, une attaque parfaitement placé puisque le loup ne pu faire autre chose que reculer sous la menace suivit de sa seconde attaque qui le fit glisser dans l’eau, le rebord étant loin d’être solide à cet époque de l’année. Il n’était pas en colère, enfin si il l’était, mais ce n’était pas le faite d’être mouillé mais surtout le fait d’avoir perdu contre une femelle. Son corps se mit à battre rapidement dans sa cage thoracique, il ne pouvait pas en rester là. Il avait besoin de lui prouver sa force, cette force qu’il avait acquit au fil des jours et des nuits. Malheureusement pour lui, quand il remonta à la surface la seul chose qu’il pu entendre fut le son de sa voix et sa disparition. « Stupide » Ainsi c’est ce qu’il était, mais de quoi elle se mêlait pour dire de telle chose. Anzu n’avait jamais vécu autrement que sur l’attaque et la domination et ce n’est pas aujourd’hui qu’il changerait quoi que ce soit. Répriment un grognement en la voyant s’éloigner, il remonta sur le rebord afin d’essuyer son corps à l’aide de secousse et de coup de langue, remettant en même temps ses poils bien ne place.

Qui pouvait-elle bien être ? Il ne se rappelait pas d’avoir dans sa mémoire une odeur de ce type et encore moins son visage en mémoire. Il devait en avoir le cœur net, il ne pouvait pas en rester là et encore moins la laisser s’échapper sans avoir connu le nom de celle qui l’avait aussi facilement repoussé. La truffe collait au sol, l’ookami s’avança en suivait l’odeur de la louve. Il n’avait aucune gêne et encore moins de savoir vivre quand il s’agissait d’une combattante. D’ailleurs, elle avait fait vite pour fuir, si vite que sa piste était aussi visible qu’invisible. Après quelque minute de marches, ses pattes l’emmenèrent directement dans la forêt. Anzu avait déjà plus de mal à suivre la piste que sa truffe suivait, l’odeur des fleurs et de l’environnement en lui-même perturbant son sens olfactif. Mais l’ookami n’abandonna pas pour autant, si sa truffe était inutile, son regard était aussi un appareil de recherche puisque chaque branches ou pattes au sol étaient trouvées par ses yeux. Et quelque minute encore, il pu apercevoir la louve à travers les buissons qui le séparer d’elle. Mais il ne pouvait pas l’attaquer aussi rapidement, il devait utiliser l’effet de surprise pour non pas l’attaquer mais stopper sa marche. S’abaissant contre le sol, le loup mâle se mit à ramper pour la suivre dans un silence presque parfait jusqu'à accélérer pour passer par un autre chemin qui allait rapidement croiser le sien. Pourquoi faisait-il ça ? La réponse est simple, il connaissait la forêt comme son pelage. Il n’avait pas une minute à perdre, ses pattes frappèrent un peu plus rapidement le sol pour rejoindre en premier le croissement. Et au lieu de se cacher il s’asseya pour la regarder arriver au loin sans exprimer le moindre sentiment autre celui qu’une tête totalement neutre d’expression. Il n’allait pas l’attaquer, il devait d’abord en savoir plus sur elle pour le faire, du moins c’était son idée du moment.

- Je n’ai pas apprécié mon petit bain forcé. Dans un temps normal je t’aurais de nouveau attaqué mais tu m’intéresses louve. Je me nomme Anzu, tueur sous le clan des Devils comme tu as du le sentir à mon odeur. Et toi qu’elle est ton nom si jamais tu en as un ?

Anzu ne la laissera pas passer sans cet information, il ne risquait pas de glisser ici et la forêt avait été son terrain de chasse pendant trois ans et demi donc chaque recoin ou cachette était connu de son esprit.