Dans la plaine fleurie, Lüa remontait la piste d'une proie. Ses pattes noires laissait des empreinte dans se qu'il restait de neige. Ça et là des taches de neiges se démarquait dans la plaine verdoyante. Les narines frémissante au ras du sol pour ne perdre la trace de son repas. Voilà deux jours qu'elle avait blessé une biche, elle en avait cru en perdre sa piste mais finalement elle l'avait retrouvée. Malheureusement, l'animal était entré dans le territoire d'une meute. Et la louve noire avait trop faim pour prendre un autre animal en chasse sachant qu'elle poussait cette biche à l'épuisement. Dès que sa proie reprenait son souffle, Lüa sortait des fourré pour la remettre en course. Et maintenant elle se préparait à l'achever.

L'idée de se repas copieux lui donnait des ailes malgré la faim. Elle remuait sa queue en panache sentant la victoire se préciser de minute en minute. L'odeur entêtant des fleurs rendait la piste plus difficile à suivre. Ce fouillis de parfums lui donnait mal à la tête et la ralentissait dans son avancée. La louve releva la tête pour essayer de repérer visuellement sa proie, brune sur ce parterre de vert et de couleurs vives. Elle balayait la plaine de son regard azuré, tandis que ses oreilles s'orientaient au moindre son.

Là! A l'Ouest! Un cri, un braiment désespéré ! Quelque chose ou quelqu'un s'en prenait à sa proie!! Prise de panique! Lüa partit au triple galop, faisant virevolté des pétales de fleurs dans son élan. Elle contourna un rocher et se figea, complètement stupéfaite et dégoutée. Sa proie venait gisait au sol, une masse noire avait le museau fourré dans les entrailles de la biche. La solitaire bouillonnait de rage, un grondement rauque résonna entre ses crocs complètement découverts. La crinière hérissée au possible, la louve chargea l'ours en aboyant.

Ce dernier regarda le canidé approché, sans bouger, une patte sur la carcasse de la biche pour montrer que c'était sa proie. Et puis voyant que la louve n'en démordait pas il passait part-dessus son repas pour s'interposer entre sa viande et l'assaillant. Il se dressa sur ses pattes arrières et rugis pour menacer la solitaire. Cette dernière chargeait toujours. Les ours elle en connaissait un rayon. Surtout que celui-ci était un jeune ours, qui devait avoir quitté sa mère depuis peu, car il n'avait pas encore la carrure des grands ours.

Tout d'abord, l'empêcher de se mettre debout. Au dernier moment, elle évita un coup de patte aux griffes dangereusement longues, se jeta au sol et referma violemment ses mâchoires sur les tendons d'une patte arrière. L'ours, de retour sur quatre pattes, se retourna avec une vivacité que la louve noire ne lui soupçonnait pas, il décocha un coup de patte qui lui écorcha l'épaule. Dans le même élan, il envoya boulé son assaillante en arrière. Le jeune mâle jugeait que la louve aurait compris et donc s'en retourna à son repas.

Lüa se releva dans un jappement de douleur. Elle se mit à tourner autour du voleur et de sa proie, les oreilles plaquées contre la nuque, la crinière gonflée, la queue raidie à mi-hauteur et en ignorant son l'épaule sanguinolente. Elle cherchait un nouvel angle d'attaque.

up ?? =3

*Non mais d'où il sort celui-là ?! *


Un loup gris bien plus imposant et qui la dépassait d'une bonne tête en hauteur -pour ne pas dire deux- avait surgi de nulle part et s'était jeté sur l'ours. Lüa ne compris pas tout à fait les intentions de ce loup inconnu, il n'avait pas blessé l'ours mais lui avait enfoncer une fleur blanche dans le nez ! Ce nouveau venu en avait-il aussi après sa biche ? En l'espace de quelques secondes une foule de pensées et d'émotions traversèrent les prunelles azurées de la chienne.

La tête basse inclinée sur le côté, la louve regarda le gris s'éloigner avec un sourire qui lui fendait le visage en deux. Un étrange grognement orienta une oreille noire vers l'ours, la tête de Lüa suivit après une courte hésitation. Le voleur de proie essayait de s'enlever la fleur du museau sans grand succès. C'était pourtant pas compliqué de porter une patte à sa truffe me direz vous, mais l'ours semblait avoir une notion de la distance un peu particulière. Il levait bien sa patte vers son museau pour déloger l'intruse blanche mais sa patte frottait un second museau imaginaire qui se situait un peu plus à droite que le premier.

Lüa ignorait ce qu'avait bien put faire ce loup mais il lui offrait une occasion des plus originale pour d'attaquer. Un étrange sourire étira ses babines alors que la noire chargeait à nouveau. L'ours eut un cri de douleur lorsque des crocs lupins lui déchirèrent les tendons de la seconde patte arrière. Il voulut se retourner à nouveau mais il semblait chercher l'assaillant des yeux. L'ancien chien de traineau avait déjà rouleur sur le côté pour éviter une coup de patte et se releva un peu perplexe face à cet ours aux yeux hagards. Il regardait partout sans la voir il plissait les yeux comme pour voir mieux essayait de se frotter les yeux en grognant.

Était-il devenu aveugle ? Par le temps de réfléchir plus Cet ours était un ours mort ! La louve bondit sur le dos de l'ours et lui saisit l'oreille comme pour l'arracher. L'effet fut immédiat: l'ours voulut se dresser sur ces pattes arrières pour déstabiliser son assaillant et lui assener un coup de patte mais ses pattes arrière flanchèrent. C'est à ce moment là que Lûa se rendit compte de l'imperfection de sa technique: à cet instant précis de l'attaque un autre chien devait sauté à la gorge de l'ours et si possible un troisième aux pattes avant. Hors là elle était le seul chien en présence.

Et les effets de la fleurs ne l'aidèrent en rien !Toutes ces rayures bleues et noires partout l'ours ne distinguait plus le haut de bas, l'est de l'ouest . Et le fait de se relever avait tout recouvert de rayures. L'ours fut pris de vertiges incontrôlable et bascula en arrière. La demi-louve vit le sol se rapprocher et tenta d'échapper à la masse de l'ours. Elle atterri au sol avant lui mais n'eut pas assez de temps, l'animal s'affala sur le côté et plaqua au sol par son poids le bassin Lüa. L'ours était incapable de se relever, dès qu'il essayait de se bouger le mouvement de tout ce qui l'entoure lui donnait des vertiges et l'empêchait de se redresser. Quand à notre demi-louve elle se débattit en grognant pour se dégager.

Lorsque elle en eut marre de se débattre pour rien, elle chercha du regard le grand loup gris sans le trouver. Excédée par la situation elle aboya à l'adresse du distributeur de fleur :

« C'est tout ce que tu sais faire ??!! Mettre des fleurs dans le nez des ours !!!  »

Le loup Gris s'était finalement remit dans le champs de vision de la chienne-louve pour lui parler d'effets du pollens de la fleur. Cette même fleur qu'il retirait à présent de la truffe de l'ours. Voilà donc la cause de son comportement étrange. Après quoi il précisa que les effets du pollen étaient brefs et qu'il pourraient battre l'ours tout les deux, prétextant que sinon il n'y aurait pas de « vraie victoire ».

Cette expression fit rouler une paire d'iris bleu ciel dans leurs orbite. Ces derniers mois d'errance avaient enseigner à Lüa qu'il n'y avait que des réussites ou des échecs, des victoires ou des défaites. La loi du plus fort et tout ça vous voyez ? Donc cette histoire de fausse victoire sous prétexte que l'ours est affaiblis par une plante c'est pas ce qui allait lui remplir le ventre. Tuer ou être tué c'est aussi simple que ça.

La chose positive c'est qu'elle venait de trouver un allié pour récupérer sa proie, les questions se bousculaient à présent dans la tête de la louve la poussaient à la prudence. Était-ce un opportuniste qui lui réclamerait une part de la viande ? Il allait pas l'aider pour ses beaux yeux, ce serait stupide. Plus stupide que de défier un ours en solo? Qui plus est dans le territoire d'une meute qui n'était celle de la solitaire ? Et si il faisait partie de la meute en place ne cherchait-il pas à la chasser de chez lui ?

Ce fourmillement de questions fut interrompu par l'ours qui essaya une fois de plus de se relever. Les effets du pollen semblaient enfin se dissiper et la victime d'hallucinations se remis difficilement sur ses pattes. Libérant par la même occasion nôtre louve affamée. Cette dernière bondit sur ces pattes et s'éloigna à un distance suffisante pour pouvoir se ressaisir un peu. Elle se secoua rapidement. Son épaule déchirée lui tira une grimace de douleur mais Lüa ne pipa mot.

L'ours se secouait lui aussi visiblement pour se défaire des dernières illusions du pollens. Petit à petit il regarda autour de lui, huma l'air et refit le bilan de sa situation. La louve noir le vit la fixer, renifler dans sa direction puis faire de même vers le loups gris et enfin reporter son attention sur le cadavre de la biche tout près de lui. L'air prenait un parfum particulier.

Cette senteur paradoxale qui vous envahit d'un sang froid surprenant et vous fait bouillir le sang. Celle de la bataille à l'issue fatale bien différente d'une simple chasse. La douleur de l'épaule sanguinolente étaient à présent loin de l'esprit de Lüa. Lentement ces muscle se tendirent et sa fourrure se hérissa de nouveau. La tête basse pour contraster avec sa crinière gonfler, donnant l'impression qu'elle est plus grande qu'en réalité, elle dévoila ses crocs légèrement rougis par le sang de l'ours. Sa queue était haute enroulée sur elle même.

Un étrange sourire carnassier s'insinua sur son visage. Et jeta un regard entendu au loup gris signifiant « Quand tu veux ». Cette fois elle se calquerait sur son rythme d'attaque à lui afin de prendre l'ours de court et lui faire passer un sale quart d'heure. Oui la biche ferait partie du festin final mais l'ours venait d'entrer dans la catégorie des proies.