[ Est-ce que tu serais d'accord pour mettre le topic en libre ? ]

Quelqu'un avait dû contrarier le soleil plus tôt dans la matinée. Il tapait vraiment très fort et semblait décidé à n'épargner aucun centimètre carré des terres du Sud. Il faut dire que cet astre étant une boule de feu, on peut comprendre qu'il soit revanchard et prêt à s'enflammer à n'importe quel propos. La tere était plus sèche et craquelée que jamais. On ne trouvait un peu d'ombre que dans la jungle, mais la chaleur, moins intense qu'ailleurs, était alourdie par la moiteur de la forêt. Bref, les loups avaient le choix entre deux hypothèses : griller vif dans le désert ou s'asphyxier dans la jungle. Difficile de choisir, n'est-ce pas ? Les deux solutions proposées sont aussi tentantes l'une que l'autre.

C'est en tout cas ce que pensait Larme du Désert, allongée avec nonchalance contre un arbre immense aux racines non moins démuserées. Il faut dire que la louve aux teintes fauves avaient des idées très arrêtées sur ce qui est tentant et sur ce qui ne l'est pas, et ces idées différaient quelque peu des normes standards.
Pour une fois, Larme était très contente - enfin, si elle pouvait véritablement l'être - d'être toute seule. Elle n'avait pas à minauder sans cesse, à couler des regards aimables qui la faisaient frissoner de rage, et n'avait pas à cacher ses ambitions dévastatrices sous une couverture de louve-qui-aime-tout-le-monde. C'était.. reposant. Oui, reposant. Mais comme la femelle semblait avoir été maudite par les dieux, cela ne pouvait, bien sûr, pas durer très longtemps.

[ Ok, tant pis ^^ ]

Une odeur parvint jusqu'à la truffe de Larme. Une odeur de loup - non, de louve. Une louve qui n'était pas très loin, d'après ce que le vent lui apportait. Et voilà. Finie la tranquillité. Dépitée, Larme poussa un long soupir de découragement, semblable à un grognement étouffé.

- Fantastique... gronda-t-elle, d'un ton qui laissait entendre que ça ne l'était pas du tout.

Un oiseau aux couleurs vives se percha dans un froissement de plumes sur une branche située un peu au-dessus d'elle. C'était un de ces oiseaux tropicaux dont on ne savait exactement ce qu'il fichait là. Certes, la jungle était un environnement chaud et humide, mais le reste de Sarique était bien trop brûlant et trop sec pour des volatiles pareils. Agacée, la louve se leva à moitié, crocs découverts. Ses mâchoires claquèrent tout près de la queue de l'oiseau, qu'elle manqua. Le toucan s'envola à grands renforts de cris stridents, signalant l'emplacement d'un prédateur à toute la forêt. Ce qui acheva de mettre la louve de mauvaise humeur.