Alors, voici la suite de ma saga, le tome III, rien que pour vous ! Je risque de mettre plus longtemps à poster les chapitres car, contrairement aux tomes I et II, l'histoire n'est pas encore rédigée. Je ne peux donc pas vous dire, par exmple, combien de chapitres il y aura...
Une dernière chose : ce tome est encore plus tragique que le précédent, surtout au début où il est même horrible. Mais à part ça il change un peu, l'histoire n'a qu'un seul narrateur.

Bon, sans plus attendre, je vous laisse découvrir :

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INTRODUCTION

Les feuilles rouges et jaunes voltigeaient lourdement dans un souffle de vent. Les oiseaux chantaient une triste mélodie. Les arbres ployaient, transis par le froid. En ce matin d’automne, la forêt semblait emplie de mélancolie. Le tapis d’herbes sèches craqua sous les pas de l’homme. Il y eut une bourrasque de vent. L’homme s’arrêta. Le vent venait d’écarter les feuilles et laissait apparaître une étrange stèle d’argile sèche martelée d’empreintes. Les marques n’étaient pas toutes semblables et, ensemble, elles semblaient signifier quelque chose… Mais l’homme passa son chemin.
S’il avait su lire la tristesse des loups, il aurait pu déchiffrer :
“A Météore, ma petite sœur, qui combattit le feu pour défendre notre clan.”

CHAPITRE 1 : LA NAISSANCE

Il faisait nuit. L’air était lourd, l’atmosphère était tendue. Dans un terrier au fond du camp, quelques râles se faisaient entendre, couvrant de légers bruissements.
C’est cette nuit-là qu’elle naquit.
Là, dans le noir, j’entendis ma mère accoucher de deux louveteaux. Un frère et une sœur. Je sentais mon père, près d’elle, qui tentait maladroitement de l’aider, serrant les dents. Je ne ressentais rien. Pas la moindre excitation, ni la moindre inquiétude. J’entendis ma mère partir d’un souffle rauque sans m’en rendre compte, puis je m’endormis.

En me réveillant, le lendemain, la première chose que je vis fut un petit museau tout près du mien. Je sursautai et me redressai précipitamment tandis que ma petite sœur reculait d’un air effaré en couinant. La situation me revint vite en tête. J’avais un frère et une soeur ! Je donnai un rapide coup de langue à la petite et sortit du terrier afin de retrouver mon nouveau frère et mes parents. Un sourire me montait jusqu’aux oreilles quand je finis par apercevoir mon père, sur la colline, face à une immense pierre. Je voulus lui sauter dessus mais ce que je vis me coupa net dans mon élan. Mon petit frère gisait contre le ventre de ma mère. Il ne bougeait pas. Du bout de la patte j’allai tâter son corps. Il était dur et froid, comme du grès ! Un frisson d’horreur me parcourut l’échine. Je relevai la tête et croisai le regard vide de mon père. Mon sang se glaça. L’autre petite, que je venais de lâcher, s’approcha en gémissant du cadavre. Ce ne fut qu’en allant la récupérer que je remarquai le véritable drame : ma mère était morte.

Je suivis le cortège des yeux, la rescapée blottie entre mes pattes. Mon père était au premier rang et regardait l’enterrement d’un air monotone, dénué d’expression. En cet instant je ne pus m’empêcher de le haïr. Il aurait pu éviter cela, lui... Il aurait pu…

* * *

L’accouchement se passait mal. La louve respirait bruyamment, avec difficultés. Le mâle qui se tenait à ses côtés ne savait pas quoi faire. Dans l’obscurité du soir, il ne voyait pas ce qu’il se passait. Il ne comprenait pas. Un deuxième louveteau sortit, minuscule. Le loup le tira avec précautions jusqu’à lui et entreprit de le lécher afin d’activer sa circulation, comme il venait de faire pour sa sœur. C’est à ce moment que la mère mourut. Le loup resta longtemps près du corps étendu, sans bouger, les griffes plantées dans la terre durcie. Enfin il laissa échapper un hurlement de rage. Il se retourna soudain, la colère brillait dans ses yeux. Il attrapa le plus petit des enfants et le plaqua violemment contre le sol. Le petit cria, tentant vainement de se débattre. La lutte se poursuivit un moment avant qu’un jeune loup n’accourre à l’entrée de la tanière. Il arrêta le père et délivra l’enfant. Mais il était trop tard. Saignant à plusieurs endroits, l’épaule déboîtée et la colonne vertébrale brisée, il était mort. Alors le mâle s’effondra, abattu de chagrin. Le jeune loup lécha avec soin les plaies du louveteau transit et le déposa contre son père. Il s’en alla prévenir le dominant, la mine grave.

* * *

Je contemplais la paroi. Quelques coups de crocs ou de griffes l’avaient entaillée, et je repérai deux ou rois traînées de sang. Je ne pouvais plus douter, à présent, du drame qui s’était déroulé sous mes yeux sans même que je m’en aperçoive. Je détaillai le reste du terrier. De temps en temps, une petite tache pourpre mêlée de poils ornait le sol martelé de coups de patte. Puis, dans un coin, je vis ma petite sœur dormir, ses yeux éternellement clos fermés avec soin, repliée sur elle-même, incapable de faire un mouvement. Je sentis ma colère fondre d’un coup et m’approchai d’elle. Je me blottis contre cet être sans défense et m’endormis, son cœur battant contre le mien.

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Alors ? Ca vous plait ? Si je continue selon mes idées de départ, la suite sera moins horrible, mais très triste. Autant vous le dire tout de suite, la tristesse, la dépression, c'est le thème même de ce roman. ^^

qui est le narrateur ?

Ben, son nom n'apparaît que dans le chapitre 2. Je peux te le dire, il s'appelle Joker. Mais pour le moment, il est juste "le grand frère". ^^

oki^^merci !!

De rien ! :l_pleased:

Lol !
Mes romans, c'est comme mes poèmes : soit c'estdélirant, soit c'est sombre.. C'est plus facile à écrire, je trouve. ^^
(Et c'est plus sensible, aussi, et généralement ça affecte plus le lecteur x3)

Exact !^^
J'adore ce genre de roman ,un truc qui termine entre le chaos ,la mort et le mistere ..
Et puis bon ,que dir ... : La suite !^^

lol, michi ^^
Contente que ça te plaise !

oui, lol, désolée ^^

Alors, pour ceux qui liraient encore... Chapitre 2, tout frais, tout beau !

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CHAPITRE 2 : DISPARUE

- Joker ! Attends-moi grand frère !
Je me retournai et vis une petite louve galoper vers moi. Elle me sauta dessus et nous roulâmes dans la pente fleurie. Arrivant au bord de l’eau, je m’arrêtai et la retins afin qu’elle ne tombe pas. Elle laissa tremper le bout de sa patte dans le liquide transparent et quitta à regret l’onde lisse de la rivière. Je la remis sur ses pattes en souriant.
- Combien de fois devrais-je te dire de ne pas me suivre ici ?
Elle répondit avec une moue joyeuse, mais sa voix résonnait de déception.
- Certainement une de plus..
Elle soupira avec un petit sourire.
- Pourquoi ne veux-tu pas m’emmener ?
- Tu ne sais pas nager, c’est dangereux.
- Tu n’as qu’à m’apprendre !
Elle me fit ses grands yeux qui demandent sans oser. Je détournai le regard pour ne pas céder.
- Tu es encore trop jeune, tu ne pourrais pas résister aux flots si la rivière s’agitait.
- Mais regarde comme elle est calme, aujourd’hui ! Qu’est-ce que je risque ?
Je laissai glisser mes yeux jusqu’à ce miroir vivant. Il n’était pas parcouru d’un seul remous.
- Je ne sais pas…
- S’il te plaît..
- Que dira papa ?
- Papa il s’en moque et tu le sais très bien !
Je soupirai. C’était bien vrai.
Je résistai quelques instants encore puis je consentis à lui faire goûter l’eau.
- D’accord, mais reste près de moi.
Elle ne désobéit pas et tout se passa bien. Nous restâmes près de la berge et je lui appris comment battre des pattes afin de ne pas couler. Elle apprit très vite et voulut aller faire ses preuves en aval.
- Pas question ! Tu resteras au bord tant que tu ne seras pas plus grande. Tu ne saurais résister au courant.
Elle bougonna mais n’insista pas. Nous rentrâmes au terrier suite à un après-midi de baignade. Elle avait un sourire rayonnant et marchait la tête haute, fière de savoir nager. Derrière elle je traînais un peu. Le regard à terre, l’oreille molle et la queue basse, je pensais à mon père. Depuis cet incident, il y a quelques mois, il n’était plus le même. Il ne s’occupait jamais de nous, ne parlait plus, et semblait se laisser mourir. Il ne touchait pas à la viande que les chasseurs ramenaient au camp et maigrissait à vue d’œil. Mais il mangeait, c’était sûr. Il s’exilait toute la journée dans la forêt et passait la soirée à contempler le lac, du coucher du soleil jusqu’au zénith de la nuit. Enfin, il retournait se coucher à l’entrée du terrier, n’osant plus jamais y pénétrer. Je soupirai. Je jetai un coup d’œil à ma petite sœur : elle ne se doutait de rien. Personne ne lui avait jamais parlé de sa naissance. Un seul regard sur mon père suffisait à dissuader les bavards. Celui-ci n’avait jamais adressé la parole à sa fille. Et moi, je n’avais jamais osé lui raconter. Mais elle ne semblait pas s’en soucier. Elle n’avait jamais rien demandé, que ce soit à propos de sa mère ou de son père, et semblait heureuse comme ça.
Je souris.
Tant mieux.

Une créature se débattait. Autour d’elle, tout était bleu et blanc. Quelques nuances de vert, aussi. Elle tombait doucement dans un abîme sans fond…
Je me réveillai brusquement. Un regard au sol me prouva que ce n’était là qu’un cauchemar. Je grimaçai. Cela faisait longtemps que je n’en avais pas fait.. Soudain, je plaquai les oreilles en arrière. Quelque chose n’allait pas. Je savais pas quoi, mais…
- METEORE !!
Je tournai en rond, appelant désespérément : ma petite sœur avait disparu ! Je la cherchai dans tout le camp, les autres loups m’aidèrent à la chercher, dans l’air frais du matin, mais nous ne la trouvâmes pas. En passant devant mon père qui considérait toute cette agitation d’un œil morne, je ne pus réprimer un cri. La peur et la douleur qui me tenaillaient le ventre, mon impuissance, se retournèrent contre ce vieux loup que je ne pouvais plus, en cet instant, appeler mon père.
- Et toi, vieux débris !! Qu’est-ce que tu attends pour aller la chercher ? HEIN ? QU’EST-CE QUE TU ATTENDS !
Il releva la tête et me fixa de ses yeux bleus, vides et sales. Je bouillais de rage. Mon père ne m’aurait jamais laissé l’insulter comme cela. Jamais ! Je baissai les yeux afin de cacher mes larmes.
- Tu n’es pas mon père.. Mon père est mort…
Et je m’enfuis dans la forêt.

ouai !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
SUPER !!!!
BRAVO, vivement la suite !!

:w_bawl: Je sais pas si je pleure de joi ou de tristesse! C'est trop beau!

Merci, Thun' !
Merci Alou !

Je commençais à me dire que topic n'intéressait plus personne... Merci merci merci merci ! ^^

Allez, je vous fait pas attendre plus longtemps, tout de suite, le chapitre 3 !!

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CHAPITRE 3 : PERDUE DANS L’ABÎME BLEU

Je courrais le plus vite possible, pourchassé par mes souvenirs. Chaque instant passé en compagnie de mon père – de mon vrai père – me revenait. Je pleurais tant que je pouvais, tant pis si on me trouvait ridicule. De toutes façons, il n’y avait personne..
Je m’arrêtai, abattu, au pied d’un érable, et laissai aller mon désarroi en un cri de révolte et de douleur. Puis je me laissai tomber à terre, soulevant un nuage de pollen. On était en plein milieu du printemps, la journée était magnifique. Mais chaque beauté me transperçait le cœur d’images du passé. Je fermai les yeux et m’endormis, songeant à ma pauvre petite sœur…

Un cri étouffé remonta à la surface. La créature se débattit, fendant l’eau de ses pattes, s’étranglant, étouffant..
J’ouvris brusquement les yeux, haletant. C’était la deuxième fois que je faisait ce rêve, en deux nuits. Je frissonnai. Il faisait froid. Une brume glacée était tombée sur la forêt tandis que je dormais. Je m’apprêtais à me rendormir quand un flash m’aveugla. Je revis l’image de mon rêve, un animal se noyant dans la rivière, et je le reconnus…
Je courrais à nouveau. Mais cette fois, je savais où j’allais. Affolé, je tentais de m’y retrouver dans la vague blanche qui m’entourait. Le temps était contre moi, je devais faire vite.. J’arrivai enfin à la rivière. Je ne vis tout d’abord rien. Puis, plus loin, une masse sombre se penchait sur l’eau. Je criai. Elle tourna la tête vers moi, laissant briller ses yeux d’une lueur espiègle et, ce faisant, perdit l’équilibre et tomba. Je bondis aussitôt dans l’eau. Je sentis mon corps tout entier trembler sous l’effet du froid, et mes membres s’engourdir. Je nageai plus vigoureusement. La peur me faisait tourner la tête et rendait mes gestes désordonnés. Je finis par atteindre l’endroit où, d’après moi, le courant l’avait emmenée et plongeai. L’eau froide me revigora et j’ouvris les yeux, plongeant toujours, cherchant désespérément un quelconque signe de vie. Je finis par voir une ombre tomber dans une crevasse. Je fus à nouveau submergé par la vision de mon rêve, je revoyais cet abîme bleu, je ressentais la pression de l’eau pousser le corps vers le fond, écrasant ses poumons.. Je fermai les yeux, hurlais pour chasser ces images de mon esprit. Une vague me porta à la surface. Je respirai profondément, m’étranglant. La rivière était agitée. Je plongeai à nouveau, évitant les courants afin qu’ils ne me fassent pas dévier. Je ne détachais pas mon regard du bleu marine où je l’avais vue sombrer, nageant avec efficacité afin de la rattraper. Enfin, je sentis mes crocs se refermer sur elle. Je la tenais ! Je me hâtai à présent de regagner la surface. Elle avait perdu connaissance et je n’avais moi-même presque plus d’air. Le contact de l’air libre me soulagea et je tentai de reprendre mon souffle. Mais ce calme fut de courte durée. La rivière était en colère. Ses vagues m’éloignaient de plus en plus de la rive et j’avais beaucoup de mal à maintenir Météore hors de l’eau. J’avisai une branche qui pendait et me débrouillai pour passer en dessous. Je m’y accrochai et m’en servis afin de regagner le rivage. Une fois sur la terre ferme, je m’enquêtai de l’état de ma petite sœur. Elle respirait calmement, sans problème.
- Un peu de repos et elle ira parfaitement bien..
Ce ne fut qu’à ce moment que je pus me reposer. Je laissai échapper un soupir de soulagement et m’allongeai près de la noyée. Epuisé, je fermai les yeux et m’endormis.

Lorsque je me réveillai, la première chose que je remarquai fut l’absence de Météore.
- Oh non…
- Joker ?
Je tournai vivement la tête. Ma petite sœur me regardait, à moitié penchée sur l’eau.
- Re… recule !
Je me ruai vers elle, désespéré, et l’attrapai par la peau du cou afin de l’emmener un peu plus loin.
- Mais tu es folle ? Tu n’as pas encore compris que c’était dangereux !
- M’enfin je sais nager…
Ces mots me firent l’effet d’une morsure à la gorge. C’était ma faute, si elle était venue..
- Je n’aurais jamais dû t’apprendre à nager ! Jamais !
Météore baissa les yeux et je n’eus pas le cœur de la gronder davantage. Je lui fis un sourire.
- Allez, viens.
Elle releva la tête, rayonnante, et me sauta dessus. Nous roulâmes dans l’herbe tendre.
- Météore !
- Joker, Météore !
- Où êtes-vous ? Météore !
Au loin, les loups nous cherchaient, mais nous n’en avions que faire. J’étais si heureux de l’avoir retrouvée que rien d’autre ne m’intéressait.

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Voilà. Il faudra attendre un peu pour le chapitre 4, je bloque. [Alou, c'est le moment d'intervenir ! Notre vieille équipe doit reprendre !! ^^]

Ah, j'en profite pour vous dire un mot au sujet de ces romans ! J'y tiens, maintenant que vous connaissez bien Avalanche*Chance*Doom...
Les tomes I, II et III, nous les avons faits ensemble. C'est moi qui ai tout rédigé, mais l'idée originale, le scénario, nous l'avons imagé toutes les deux. et je tenais à la remercier car, sans elle, je ne me serai jamais lancée dans cette série, je n'aurai pas pu me lancer dans cette série !

:w_bawl: Ben la je pleure de joi!

Mais c'est vrai, je t'assure ! ^^
Je regrette trop les heures qu'on passait à inventer tout ça... Alors je continue et je le rédige, pour que tu sois fière de moi !! ^^

Bon, j'arrête de te faire pleurer.. xD

Non mais je te promer! J'etait a table et tout d'un coup j'me suis mise a pleurer!

Bah désolée de t'avoir faite pleurer sur ton plat, alors.. ^^'

>> ATTENTION ! Le prochain chapitre sera posté par Avalanche elle-même. C'est elle qui l'a entièrement rédigé, moi je n'ai fait que corriger. Alors, respect, c'est à celle qui m'a dépannée que vous avez à faire ! xD

Voila le prochain chapitre!! ^^ Esperons que sa vous plaira!

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CHAPITRE 4 : CHAGRIN ET JOIE...

Quelques jours plus tard, je me rendais à la pierre grise en compagnie de Météore et des autres loups de la meute. A notre retour à la meute, on nous appris que notre père était mort. Je m’en voulais malgré tout. Je songeais que c’était peut-être ma faute. Les paroles que j’avais lancées à mon père avant de partir l’avaient-elles poussé à mettre fin à ses jours ? Le remords me rongeait. A côté de moi, Météore marchait, la mine grave. Elle avait les oreilles droites et la tête haute, bien que le chagrin emplisse son cœur. Une fois au sommet, face à la pierre, les loups rendirent un dernier hommage au mort. Je poussai une faible plainte, tandis que ma soeur hurlait à pleins poumons. Je crus tout d’abord que la mort de notre père lui faisait enfin comprendre qui il était. Mais je me rendis bientôt compte que son chant, bien que puissant, était distant. Elle hurlait pour lui parce qu’il était de sa meute et que c’était un loup, mais pas parce qu’il était son père. Cela me troubla énormément et retournai à la tanière, la queue basse et l’oreille tombante.
- N’a-t-elle donc jamais eu la moindre affection pour lui ? Lui était-il complètement indifférent ?
Je me laissai tomber parterre, soulevant un petit nuage de poussière.
- Grand frère ?
Je relevai la tête. Météore attendait timidement à l’entrée du terrier. Elle baissa les yeux.
- Je peux entrer ?
Je la considérai étrangement.
- Bien… bien sûr.
La petite louve vint s’allonger à côté de moi. Nous restâmes un moment sans parler. Enfin, Météore éclata en sanglots. Je me tournai vers elle, inquiet.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
Météore mit du temps à répondre. Elle hoqueta, entre deux sanglots :
- C’était quand-même mon père…
Cette phrase eut pour moi l’effet d’une douche froide. Je lui fis un câlin, fébrile, pour la consoler.
- Là, chut… Ca va, ça va..
Et dire que pendant tout ce temps, elle avait fait semblant de ne pas le connaître. Elle l’avait enfermé loin dans son cœur, pour toujours… Et moi, son grand frère, je n’y avais vu que du feu.
- Je te connais si peu…

Les jours qui suivirent furent les plus beaux de toute ma vie. Pour une fois, j’ai pu vraiment connaître ma sœur ! Nous avons joué du matin au soir, sans relâche ! Du premier rayon de soleil, au dernier. Pendant trois jours, et trois nuits…
Ce matin là, nous étions dans une jungle épaisse et tout d’un coup, me faisant sursauter, Météore dit d’une voie excitée :
- Et dis grand frère, tu m’apprend la technique du cerf !!
La technique du cerf était celle que je maîtrisais le mieux pour me battre. Elle consistait à imiter les réflexes d’un cerf afin de se battre. Les loups ont mis au point plusieurs techniques de ce genre, afin de varier les styles de combat…
- Mais tu sais a peine te battre !
Météore regarda le sol, l’air déçu, et soupira.
- Bon tant pis…
N’ayant vraiment pas le courage de lui faire de la peine, je cédai.
- D’accord, d’accord.. Tu sais pas tout ce que tu me fais faire, toi !
La petite louve me sourit. Je commençai à lui montrer comment lancer un gros coup de patte, rappelant le puissant coup de sabot de l’herbivore. Je lui montrai comment il fallait toujours courir même si l’adversaire était sur soi. Elle mit quelques temps à comprendre, au début on aurait plutôt dit une biche. Mais finalement, après une bonne matinée d’entraînement, elle ressemblait a un jeune cerf.
Pour manger nous rentrâmes à la meute. Puis nous jouâmes un peu à cache-cache (un jeu que je n’aimais pas trop). Météore découvrit la méthode du léopard.
- Regarde Joker, me dit elle du haut d’un arbre.
- D… Descend de là !
- Mais enfin, c’est pas parce que tu ne peux pas grimper aux arbres que moi je peux pas !
Cela me prit une bonne minute pour la convaincre de descendre. Et à ce moment, je dus l’aider car elle pouvait mettre pied à terre seule.
- Pff… Tu vois bien que j’avais raison !
Elle prit un air penaud puis me fit un sourire malicieux avant de repartir ailleurs. Je soupirai. On ne pourrait jamais calmer son énergie !
Ce soir-là, nous rentrâmes à la tanière, épuisés.

Le lendemain matin, je sortis de notre petit trou et m’étirai. Le soleil ne s’était pas encore levé. Un peu plus tard, ma petite sœur sortit en bâillant.
- On fait quoi aujourd’hui ?
Elle avait un grand sourire aux lèvres.
- Je ne sais pas, qu’est-ce que tu veux faire ?
- On peut aller à la clairière ?
Je n’eu pas besoin de répondre car nous étions déjà entrain de marcher dans la direction de la petite plaine. Dès que Météore voyait un papillon, elle commençait à chasser la pauvre petite créature. Finalement arrivés à destination (après bien des détours), nous nous dirigeâmes vers une source pour boire. Pendant un long moment nous fîmes des courses. Je gagnais la plupart du temps mais il m’arrivait de laisser ma petite sœur gagner de temps en temps. Comme d’habitude, nous rentrâmes au clan pour manger puis nous repartîmes jouer. Cette fois-ci, nous allâmes dans les bois. Une forêt de sapins verts. Comme j’avais beaucoup mangé, je proposai de faire une petite sieste. Ensuite, nous fîmes de l’exploration sans découvrir grand-chose. Quand la nuit tomba, nous alouâmes au claire de lune sur un grand rocher. Prêts pour une autre journée de jeux, nous allâmes nous coucher.

Nous courûmes dans les bois, entre les arbres, les feuilles craquant sous nos pattes. Nous jouâmes a la chasse au trésor, jeu auquel Météore adorait jouer. Malheureusement, nous ne trouvâmes que quelques os d’une ancienne carcasse et aussi une chose étrange, une sorte de bâton orange et blanc. Sûrement taché par la boue, bien que nous n’en ayons pas vu dans les parages. Nous le regardâmes quelques minutes et ma petite soeur fit une petite moue en le reniflant. Nous partîmes, déçus.
Après avoir marchés quelques minutes en silence, Météore leva les oreilles et se tourna vers moi, un sourire aux lèvres.
- Tu m’apprend a chasser, dis ? Aller, s’il te plait Joker !
Levant les yeux au ciel, je ne pus le lui refuser. Enfin, je n’était pas non plus un excellent chasseur. Mais pas mauvais..
- Bon, d’accord, t’a gagné ! Alors, d’abord il faut écouter. Après, humer…
Avant d’appliquer la règle, je lui parlai pendant quelques minutes des techniques de chasse. Quand je lui eus tout dit, nous allâmes chasser. Au début, Météore faisait maladroitement fuir les proies. Mais dès qu’elle eut compris, il fallait l’avouer, elle était douée ! Finalement, nous réussîmes à trouver un petit lapin que nous partageâmes. Météore s’élança alors et je la suivis, traversant une petite plaine fleurie. Je lui bondis dessus et nous roulâmes dans les fleurs. Moi, j’éternuais toute les trente secondes et ma petite sœur riait. Elle riait de bon cœur et je fis de même.
Quand nous rentrâmes à la meute, nous étions épuisés elle et moi. Sans un mot nous allâmes nous fourrer dans notre petite tanière et nous nous endormîmes tout de suite.

Ce fut le lendemain matin que tout bascula…

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Qu'en dites vous? Alors!! lol...

super !!!!!!!!
bravo a vous deux !!!
vive A PAS DE LOUP :!:::!!!!!

Ca fait toujours plaisir de voir des lecteurs enthousiastes ! ^^
Le chapitre 5 est en cours. Je crois bien que c'est le plus important du roman.

lol; oui!mais n'en dit pas plus!!