En bas du Canyon des Précipices se tenait une petite loupiote blanche. De là où se tenait Sokar, il ne pouvait voir qu'une tâche lumineuse sur le fond rougeâtre. Elle était mal en point, et menaçait de s'écrouler à tout moment. Une brise fraîche traversa l'endroit, mais comme elle ne venait pas d'en haut, n'amena pas l'odeur du loup à la jeune louve.

Je m'assis par terre, le sol rougie par le soleil et sec comme un biscuit. Rien ne poussait autour, à part quelques pousses d'herbe rase et jaune. Hell n'était pas vraiment un endroit pour moi, ce que j'avais remarqué depuis longtemps. La chaleur accablante était presqu'insupportable. Pour cela, j'allais souvent sur les Terres Neutres pour me reposer.

Une nouvelle blessure s'était ajoutée aux autres que j'avais. Mon épaule droite avait reçu un coup de griffes très violent. La peau était déchirée et le sang avait coulé abondamment. Maintenant, la plaie avait cicatrisée, mais un faux mouvement brusque pourait la réouvrir.

Je mr remis sur mes patte, boitillant pour m'en aller de cet Enfer, je levai le museau pour regarder le ciel. Là, à cet instant, je vis une silhouette sur les rochers.

* Encore un suicide... *

Songeai-je en secouant la tête. Pourtant, la pose du corps ne me faisait pas penser à quelqu'un qui voulait mourrir.

[ Tous tes loups un après l'autre si tu veux ]

Je regardai la silhouette s'évanouir dans le jour. Les oreilles dressées sur la tête, j'attendais l'éventuel bruit d'un atterrissage mou. Mais le son ne vient pas, ou plutôt, ce fut le murmure d'un loup que je perçu. Je ne l'avais pas vue arriver, ni sentis, le vent n'étant pas du bon côté.


Je tremblais un peu. Allait-il me battre parce que son regard avait croisé le mien ? Pensait-il que je l'avais provoqué ? Je tournai lentement sur moi-même en faisant de petits pas à chaque fois. Il avait une drôle de coloration, de fourrure comme pour ses pupilles. Étranges comme les miennes, drôle de coïncidence. Les miennes avaient perdu leur éclat turquoise pour changer, devant Sokar, vers un bleu-violet ressemblant à l'indigo. Je baissai la tête et regardai par terre.

- Je, je regardais le, le loup en haut des falaises.

Dis-je en détaillant, d'où j'étais, l'être lupin. Il était un peu croche et il avait des particularité que les autres loups n'avaient pas. Il semblait... tigré ! Il avait les effluves de la meute de Sarique.

* Un Sakarite part de ça ! *

Pensai-je en restant dans ma position.

- Mais dites-moi, pourquoi un loup de votre grade voudrait s'enquir de ce que fait une simple Oméga comme moi ?

Demandai-je en chuchotant.

Lorsque je vis la patte costaude de Sokar arriver vers moi, je pensai instantanément qu'il allait me frapper pour mon insolence. Mais non, dans un geste plutôt doux, sans agressivit., il me leva la tête pour que je regarde dans ses yeux. Étrangement, ils étaient sans colère, sans rien de méchant, seulement deux soleils de plond. Je me sentais mal-à-l'aise. Pourquoi faisait-il ça ?

« Tout loup est maître de son destin et donc de son grade. Tout le monde peut certainement te dire que tu n’es qu’une oméga, insignifiante et magnifique jouet pour calmer les pulsions, mais tu es avant tout une loupiotte et bientôt une louve. Si tu ne choisis pas ta place les autres le feront pour toi. »

Les paroles de Sokar me firent l'effet d'un baume sur mon coeur blesser. L'effet d'un ruisseau claire et pur d'un printemps qui murmure sous les glaces de l'hiver, l'effet d'une fleur souvrant que pour moi... La pigmentation de mes pupilles revienrent lentement à la normale, avec une touche de vert lime, ce qui était très inabituel.

- Merci.

Dis-je seulement, des larmes de "joie" dans les yeux. Ce n'était pas vraiment à cause de la "joie", mais plutôt parce j'étais émue par le beau discourt du loup fauve.

- Pourrais-je savoir votre nom ?

Demandai-je timidement, en prenant mon courage à deux mains, plutôt pattes.

Le loup fauve tigré marbré, comme vous voulez, m'attendit quelque secondes, le nez dos à moi, puis recommença à marcher, plus lentement, d'une démarche pas très gracieuse ni coulante, due à sa malformation. Une sorte de rire bizarre passa sur son faciale lorsque je lui dis mon nom. Il pensait sûrement que c'était indigne d'une Devil, ce que je pensais aussi... Je baissai un peu mes yeux cyan vers le sol sec du bas du Canyon, mais les je les remontai vite lorsque Sokar me demanda où étaient mes parents... Mes oreilles se rabatirent sur ma tête sans que je ne m'en rende compte. Mes parents, je ne savais presqe rien d'eux. Je venais d'une longue lognée d'Oméga, à cause de mon côté paternel. Ma mère m'avait laissée près d'un arbre pour que mon géniteur me ramère chez les Devils. Je supposais qu'elle s'appelais Lys, où un truc contenant un "Isss" dedans. C'était une habitante de Sibeska, de là ma fourrure blanche immaculée... Je pris une profonce respiration, puis :

- Mon père est mort il y a à peu près un ana et je ne sais rien à propos de ma mère, à part que c'est une Célestiale et son... son nom.

Lachai-je lentement en laissant tomber une larme, qui perla sur ma joue avant de s'écrouler sur la terre rouge de Helle. Mon papa avait été la seule personne qui m'aie toujours aimé. Il avait été l'unique loup à prendre soin de moi et de m'élever comme il se doit.

Et que les quatre mots résumaient bien la situation. Je penchai la tête par en avant, réalisant soudainement, plus que jamais, que j'étais seule devant ma tourmente, mes peurs, ma tristesse...

J'arrêtai de marcher sans vraiment m'en rendre compte pour pleurer. Sangloter doucement sur mon sort, m'apitoyer sur ma vie moche comme une vieille chaussette. Sans un son, toutefois, sans bruit, seulement le silence berçait l'image flou d'une loupiote blanche sans défence et un loup diforme.

La chaleur accablante faisait danser les formes dans le loitains. Les larmes que j'émettais tombaient à peine au sol, car elles s'évaporaient avant.

Oui, mais les parents, ça ne réssucitent pas... Aurai-je aimé dire, mais une grosse boule de tristesse était coincée dans ma trop petite gorge, m'empêchant de répondre quoi que ce soit à Sokar. Je levai la tête doucement vers le loup er reniflai un bon coup. Je m'essuyai le dessous des yeux à l'aide de ma minuscule patte droite et je me levai tant bien que mal. D'un pas lent, je me dirigeai vers le Sakarite, les yeux à demi fermés, pour me blotir contre lui, en boule, laissant l'ombre du grand loup me recouvrir. Je n'avais pas chaud, ni froid, la fraîcheur d'un peu de compassion et la chaleur du jour se couchant me faisait l'effet d'une journée de bonheur.... J'espérai pouvoir restai là un moment, mais....

J'ouvris grand les yeux. Mais qu'est-ce que je faisais là ? Je me dégageai comme une forcenée, esseyant en même temps de ne blesser personne. Je regardai Sokar et m'escusai mille fois.

[ Pas d'inspi, mais j'ai hâte de voir comme tu vas réagir ]

- Ce n'est pas une bonne idée. Si les Devils ou les Sakarites vous voient avec moi, vous pourriez en souffrir d'une manière ou d'une autre.

Dis-je pour le "protéger", en soucouant la tête énergique en signe de négation. Sokar avait sûrement des ennemis dans sa meute prêts à tout pour lui nuire ou le tuer. Peut-être n'en avait-il pas, mais moi je ne pouvais pas l'aider, sûrtout s'il trainait avec moi. Peut-être qu'il pourrait se faire dégrader, à moins qu'il soit vraiment bas dans la hiérarchie que ça ne changera rien, ou même exécuté !

* Arrête de penser à toutes ses idées noires ! *

Pensai-je en regardant l'habitant de Sarique.

Le soleil se couchait lentement dans le ciel, y laissant des trainées rouge, orange et jaune. Les nuages à l'horizon n'étaient pas une menace pour nous. L'air sec et le vent chaud de Hell n'était pas très raffraîchissant, mais était bienvenue lorsque l'hiver arrivait. Une raffale décolla du sable du sol et tourna en tourbillonnant autour de Sokar et moi. J'éternuai et passai ma patte blanche couverte de cicatrice sur mon museau.

« Je me moque des autres, je n’obéit qu’à une seule personne. Et cette personne ne se trouvera pas là où nous allons. »

- D'accord, si tel est votre désir.

Répondis-je finalement après un moment de silence. Je courru après Sokar, car il n'avait pas arrêté d'avancer. Quelques secondes passèrent avant que je le rejoigne. Je marchai à côté du Sakarite en me demandant si c'était vraiment une bonne idée. Et si la personne à qui il obéissait n'était pas là, ça voulait dire que ce n'était pas à lui-même qu'il devait obéissance... Je penchai un peu la tête par en avant et je me laissai guider par mes pattes, et le loup tigré. Je jetai un coup d'oeil en coin et levai subitement du chef.

- Dites, est-ce que vous voulez être mon ami ?

Demandai-je, pleine d'espoir.

« Je ne suis l’ami de personne. »

Au début, je voulais m'enfuir, loin, loin d'ici, de ce loup qui était si bon sans être mon ami, de ce loup à qui ma confiance avait été donnée, ce loup qui, qui, qui m'avait trompée ? Mais je réalisai que cela devait être plus dur pour lui que pour moi. Être l'ami de personne signifiait être seul, seul au monde, dans ce monde cruel où seuls les plus forts résistent, où les plus forts règnent, où règne le chaos... Bref, où la loi du plus fort est rigoureuse.

Je jetai un regard derrière moi, regardant le couché de soleil. Il était maintenant coupé en deux. Un vent chaud ébourrifa ma fourrure blanche, épaisse pour une louve de Hell. Je me tournai vers lui, m'assis et fermai les yeux pour retenir mes larmes. J'ouvris mes paupières et regardai Sokar pour retourner vers lui.