[ Abercrombie ]

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« nous somme frères par la nature, mais étranger par l'éducation »
sujet réservé à abercrombie

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*Abercrombie

« Come on closer
I wanna show you
What I'd like to do
You sit back now
Just relax now
I'll take care of you »

(Désolée, c'est long, mais j'étais inspirée. ^^)

C'était une magnifique journée. Le soleil brillait de mille feux dans le ciel et les couleurs du monde étaient éclatantes de vigueur. Tout Paradise resplendissait de lumière, les oiseaux chantaient, dans chacune des gouttes de l'eau de la cascade de diamants semblait scintiller un petit arc-en-ciel. Paysage féérique, au charme simple et fascinant, qui semblait étranger à ce monde. Qui, en ces lieux, aurait pu songer qu'une guerre impitoyable secouait ces terres et que, plus que jamais, ces contrées étaient froides, ternes, et abritaient en leur sein violence, trahison et suspicion ? Sans doute cet animal qui semblait flâner parmi les fleurs, nonchalamment, avec une grâce enivrante. Ecoeurant, songeait cette sublime créature. Toutes ces couleurs, emmêlées dans une confuse peinture, comme si l'architecte du monde avait par erreur renversé toute sa palette sur son oeuvre et que, fatigué, il avait laissé son travail inachevé, imparfait. Ces lieux étaient l'imperfection du monde. Les senteurs entêtantes de ces millions de fleurs hétéroclites assaillaient l'odorat de la louve, si bien qu'elle s'en trouvait gênée de ne plus rien sentir. Comment les Angels faisaient-ils pour vivre en un pareil endroit ? Leur truffe ne devait pas être bien raffinée. Voilà sans doute pourquoi même les Veuves Noires les moins expérimentées, les plus cruches (car ça, oui, il y en avait !) parvenaient à les mener par le bout du museau, comme de gentils petits toutous. Leur beauté farouche était ensorceleuse, et cela suffisait amplement à piéger les plus moyens de ces clébards. En parlant de ces charmantes diablesses, Abercrombie songea qu'il serait temps de s'en occuper un peu : elle refusait de les voir déshonorer leur caste avec tant de brio et de gaucherie. Un petit entraînement permettrait de les trier sur le volet et de leur inculquer les bases de la manière d'être que la plupart d'entre elles ne possédaient malheureusement pas : ce n'est pas tout d'avoir un physique avantageux, si elles étaient incapables de s'en servir avec jugeote ! Elle en toucherait deux mots à Hypnôse, son égale -cette pensée lui arrachait toujours un large sourire ironique- à son retour sur Hell. Mais pour l'heure, elle se devait de trouver un adversaire. Elle mit longtemps à repérer le mâle dont elle avait flairé la trace avant de pénétrer dans la plaine fleurie. Une fois entourée de flore odorante, elle avait perdu sa piste, et avait erré à l'aveuglette durant un long moment avant de l'apercevoir enfin, allongé dans une tache multicolore. La louve fit semblant de ne pas l'avoir vu et adopta une démarche dansante. Elle était grande, très grande. Plus grande que le mâle, bien qu'elle ne puisse qu'estimer sa taille en le voyant ainsi couché. Grande, solide et musclée, mais tout de même élancée, assez svelte. Elle possédait un charme envoûtant, fascinant, il fallait l'avouer. Sans se vanter, c'était indéniable, même la plus mauvaise langue de Wolf Angel devait bien lui reconnaître cela ! Heureusement, d'ailleurs, parce qu'il lui arrivait d'avoir vraiment sale caractère. Elle inspirait le respect par son allure imposante et noble, et l'on pouvait voir que c'était naturel, que ce n'était pas un mécanisme mal maîtrisé destiné à la mettre en valeur : non, elle avait cela dans les gènes. Cette magnificence coulait dans son sang, et un feu ardent brûlait dans sa chair, qui lui donnait encore plus de présence. Une louve que l'on remarque. Elle n'était pas la digne fille de Baphomet pour rien ! D'ailleurs, presque tout, dans son allure, évoquait son père. De tous ses enfants, elle était certainement celle -avec son frère, Baphomet Jr- qui lui ressemblait le plus, bien qu'elle soit moins trapue et plus gracieuse grâce à son second chromosome X, qui faisait défaut à son père et à son frère. Cependant, de nos jours, rares étaient ceux parmi les vivants qui aient personnellement rencontré le loup des Enfers au pelage charbonneux, et cela n'aurait de toute façon pas suffit à éveiller les soupçons : elle maîtrisait l'art du déguisement avec une habileté peu commune. Jeunette, elle avait eu beaucoup de mal à masquer l'odeur de souffre qui était plus forte chez elle que chez les autres Devils, en raison de ses origines. Le camouflage était trop superficiel et il est arrivé qu'elle ait à tuer précipitamment un amant qui, ayant amené un contact physique insistant -comme une étreinte-, venait à flairer sa véritable identité. Mais à force d'entraînement, elle était parvenue à régler ce petit problème et savait à présent s'assurer un déguisement sûr et subtil : le travestissement parfait. Elle portait donc une odeur complexe, faite de nombreuses fragrances mêlées, caractéristique d'une odeur de solitaire vagabondant par de nombreux paysages divers et variés, et dont l'odeur n'était jamais fixe -certaines effluves venaient même parfois masquer leur odeur personnelle, c'est la raison pour laquelle les Veuves Noires choisissaient souvent ce déguisement plutôt que l'odeur d'une meute, trop uniforme, trop « claire ». De plus, Aber' jouait divinement la comédie. Elle rentrait dans son rôle à la perfection, en changeait souvent pour ne pas tomber dans la routine et prendre le risque d'agir de façon mécanique : elle laissait beaucoup de place à l'improvisation, à la spontanéité, ce qui la rendait très naturelle et trompait tous ceux qu'elle rencontrait. Elle s'assurait cependant qu'elle se souvenait précisément de ceux de ses « clients » qui restaient en vie suite à leur rencontre, ainsi que des détails de leurs conversations et de sa manière d'agir, afin de ne pas se trahir si elle venait à les rencontrer à nouveau par la suite. Oui, Abercrombie était brillante. Belle, forte, intelligente, subtile et efficace... Elle avait gagné en sagesse en vieillissant, même si elle conserverait toujours son caractère insolent et borné, elle savait à présent prendre du recul et se raisonner lorsqu'il le fallait. Ce n'était pas pour rien qu'elle s'était hissée à la tête des Veuves Noires : elle était la meilleure. Elle avait rattrapé son mentor et, si celle-ci n'avait pas pactisé avec le Diable lui-même afin de lui arracher quelques années de plus et quelques rides en moins, elle n'aurait plus eu de rivales.

La louve donc, semblait flâner d'une démarche souple et gracieuse, un tantinet dansante, au milieu des fleurs. C'était une vision pleine de pureté et de beauté que de la voir évoluer dans un nuage de pétales multicolores. Bien qu'elle ait personnellement des goûts plus... sombres, elle savait reconnaître la beauté de la situation et se doutait bien que le loup dont elle se rapprochait, un simple sourire heureux sur ses babines noires, n'y manquerait pas non plus, d'autant plus qu'il semblait dans son élément. Afin de ne pas en faire trop et de d'atténuer l'effet théâtral involontaire de son arrivée, elle opta pour une personnalité fraîche et naturelle qui devrait lui assurer la crédibilité. Elle jeta un regard au loup et, avec un sourire, changea légèrement de direction pour s'approcher de lui. Arrivée à une trentaines de pas de l'inconnu, elle le salua chaleureusement, ses yeux d'or pétillant d'un semblant de malice.

« Bonjour ! »

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