J'étais là, figer au bord de ce précipice, hésitante. Devais-je faire ce pas en avant, oui, non ... Un choix difficile, je ne voulais pas compromettre ma vie pour une expérience qui avait beaucoup de chances de n'aboutir à rien. Mais en même temps, c'était atrocement tentant, et je ne pourrai avoir des regrets une fois trépassé, si cela arrivait, puisqu'on ne ressentait plus rien après la mort. Je pris une bonne bouffée d'air. J'étais tellement concentrée et enquestré dans ma tête me bataillant avec ce dilêmne, que magré le vent qui m'apportait régulièrement son odeur, je ne sentais pas la présence d'un autre loup. Enfin, je me décidai. Je fermai les yeux comme inspiré par des esprits divins et j'avançais laissant ma vie au destin.

Je me sentis chuter, tomber, non, en faites je ne tombais pas. J'avais simplement trébucher. Etonnée de ne pas être en train de fendre l'air, j'ouvrai les yeux et ne distinguai pas grand chose à cause du brouillard. Mais malgré cela, je compris rapidement qu'en réalité, ce que je pensais être un précipice sans fin, n'était q'un petit creux dans le sol en contrebas d'une grosse racine. Je poussais un soupir, la providence n'était pas avec moi aujourd'hui, de plus j'avais conscience que ma pseudo-chute avait fait du bruit et que si quelqun de mal attentionné me trouvait ... Alors que je m'imaginais et relatait quelqus mauvaises histoire, une voix s'éleva dans les airs et me fit tresaillir. C'est quand je compris le sens et distingua une voix dénudée d'agressivité ou d'hypocrisie que je me calmai. Je me levais, ma fourrure blanche se confondait dans la brume opaque et je répondis, hésitante :

_ Heu Oui ... Je crois, Cela dépends de ... Qui est ce quelqun pour toi ...

Surement que l'inconnu ne comprendrait pas et me prendrait pour une folle. Mais pour moi, nous n'étions jamais seul, il y avait toujours " quelqu'un ". Les arbres, les rochers, les rivières et surtout le vent. Je savais qu'il me parlait, c'était celui qui m'annonçait les bonnes et mauvaises nouvelles. C'était d'ailleur aussi mon seul ami fidel, à qui je pouvais tout confier sans jamais avoir la crainte que ceci soit répété. J'avançaisprudament sur le sol, testant à chacun de mes pas le sol pour ne pas tomber. Cette fois, plus question d'essayer de s'envoler, après ce cuisant échec, je préférais ne plus y penser.

Je n'étais pas vraiment confiante. Déjà, le lieu était piégé et il était dangereux de s'aventurer ici, je me demandais encore par quelle folie j'avais eut envie de me rendre en cet endroit. De plus, c'était le territoire des Devils, et si je devais en croiser un, j'aurai surement à craindre pour ma peau. Mais ce qui me fit frissoner tous le long de ma colonnevertébrale fut le fait que je ne reçus aucune réponse. Certe la mienne avait été un peu ... Déplacée, mais je ne m'imginais pas que la personne préférait m'ignorer plutôt que de parler avec une louve qui ne sait même pas si elle est réellement là ou pas. Non, je craignais que ce soit un piège et qu'un inconnu assoifé de sang et de meurtre et décidé de me prendre dans ses filets avec comme arme une voix neutre et confiante. La peur étreignait mon coeur et mes battements de coeur accéléraient. Soudain, je crut que ce dernier allait lacher tellement la tension était haute quand j'etendis un bruit d'éboulement juste derrière moi, bref et sonore. Je me retournais brusquement, tremblante.

- Qui ... Qui est là ?

Je m'approchais, de quelques pas, terrorisée par l'idée de surprendre un assassin tapis dans la brume, prêt à bondir sur ma gorge et déouvrit finalement malgré la visibilité délctable une silhouette allongée dans une petit crevasse pas si profonde que ça. Je ne fis rien, paralysée par la vue d'une autre personne que moi puis compris qu'elle ne pouvait rien me faire. Je remarquai de quelle façon l'inconnu serrait les crocs et émettait des grognements sourds tenant parfois du gémissemet, exprimant inextricablement la douleur. Je me mordillais la lèvre inférieur ne sachant que faire et dit avec simplicité et avec une naïveté presque insuportable :

- Vous avez mal ?

Je le savais, ma question était sans intérêt et stupide. Mais je n'avais jamais été très aroite pour aborder les autres même quand ceux-ci n'étaient pas blessé. J'avais, je crois, du mal a employer les mots dans leur contexte et bien souvent je passais our une louve totalement incohérente et infantile. Je me doutais déjà que cet inconnu m'avait jugé trop vite et qu'il s'imaginait déjà que je ne lui serais d'aucune utilité. Mais sur ce point là, il se trompait. J'étais certe maladroite avec ma langue mais c'était tout différent avec mes pattes. Etre solitaire avait quelque chose de bien. Puisque nous n'avions pas forcément des camarades de meute qui étaient là pour nous apprendre et nous aider, nous devions toute notre vie nous débrouiller. Enfin, pour ceux, comme moi, qui sont devenus solitaire quasiment à la naissance. Mauvaise guerrière, je rate souvent mes proies, mais pour ce qui est des soins, j'en connaissais un rayon. Je penchais mon regard vers le loup et descendit habilement la pente de la crevasse pour le rejoindre, prenant appuis ur la facade, laissant des mottes de terre dégringoler vers le sol. Même avec la brume épaisse, j'arrivais à me repérer un minimum. Je gardais la gueule entrouverte pour ne pas manquer d'air mais ne m'imaginer l'ouvrir pour parler de peur de dire encore une fois quelque chose de niais ou déplacé. J'arrivais à ses côté aussi silencieuse que la panthère à la chasse, et presque ausi gracieuse que cette prédatrice. Je retournais délicatement le flanc du loup prenant soin de ne pas le faire souffrir et examina la blessure. Il n'y avait pas grand chose : juste une simple égratignure, en deux trois jours elle serait cicatriser. Mais je savais aussi que le mal pouvait se trouver à l'intérieur de nos chairs et qu'il n'est pas toujours visible. Mon changement de comportement était flagrant par rapport à tout à l'heure. Maintenant que j'étais en train de faire quelque chose dont je connaissais les règles, je m'appliquais et laisser voir le côté adroit et rigoureux de ma personalité. Je tatais douement de ma patte le flanc de l'inconnu pour voir où il grimaçait, cherhant une éventualité de frature.

- Tu peux te lever ?

Si mon comportement s'était totalement métamorphosé me transformant en une louve sûre de soi et efficace, ma voix, elle n'en avait pas moins changé. Elle restait fluette, trop doue, naïve et puérile. A se cogner la tête, mais je n'y pouvais rien si la nature m'avait offert cette voix-là. Je sais que même en face de mon père que je hais, je n'arriverai à laisser transparaitre dans mes intonations un note furieuse ou rageuse. Mes yeux verts-gris se posèrent sur ceux du loup. Ils scintillait d'un éclat profond et fascinant qui affirmait ma joie de vivre. Soudain, alors qu'un silence léger avait pris place, le loup fut pris d'un spasme et sembla ne plus pouvoir respirer. paniquée, je me redressait et tapotait son épaule de ma patte dans l'espoir de le faire sortirde sa transe. Celle-ci ne dura pas longtemps. Les oreilles alertes, les muscles encore tendues je demandait :

- Que c'est-il passé ? Tu as du mal à respirer ?

Je ne m'imaginais pas une seconde que l'image qu'avait le loup de moi changerait après mon intervention. Souvent, après que j'eut porté mon aide, on s'en allait sans dire merci. Mais pourtant, lui, il semblait différent et cela me fit plaisir. Un léger sourire heureux se dessina sur mes lèvres. Enfin quelqun qui reconnaissait les bons côtés de ma personne. Je reculais un peu et regarda la tête sur le côté les efforts de l'inconnu pour se mettre debout et se déplacer. C'était mauvais, très mauvaise, il semblait réellement blessé. Je me mordais la lèvre inférieure, inquité qu'il soit de la sorte amoché. Comment ferait-il pour sortir de là, en plus il n'était pas dans un lieu des plus sûre. On pouvait presque le qualifier d'en danger : il était sur le Territoire des Devils, des loups pas très commodes, sur les Sommets Brumeux, et blessé. Contrariée, je l'étais. Je m'avançais vers lui rapidement et examina une seconde fois sa patte. Foulée, fracturée ? Je ne pouvais pas le savoir. S'il essayait d ejouer la comédie pour lui faire croire qu'il n'avait que très peu mal, c'était raté. Je relevais mes beaux yeux vers lui, eut un mimique agacé et dit :

- Tu ne peux pas marcher, hein ? Mais comment es-tu tomber, tu devrais savoir qu'il faut faire attention dans ce genre de lieu !

Je lui parlais comme une mère qui avait cru qu'elle ne retrouverait jamais son enfant et qui le gronde parce qu'elle avait eut la peur de sa vie. Je ne supportais pas bien l'idée qu'il est pu se blessé et que quelque chose de pire aurait pu s'ensuivre. Je m'attachais très facilement aux personnes que je rencontrais, on me disait même que c'était un défaut, et je m'étais déjà prise d'affection pour lui. Mais pas le temps de rêvasser, il fallait que je l'aide. Scrutant les alentours, je remarquait une plante, pas très rare, au contraire, sur le bord de la crevasse. En deux bonds j'y était arrivé, l'arracha du sol et sélectionna les racines. Je me redirégeais vers le loup et lui tendis les racines pour qu'il les mache.

- Tiens, ça apaisera la douleur. Mais dis moi, tu t'appelles comment ? Et qu'est-ce que tu as connu de pire ?

Evidament , il ne fallait pas oublier que derrière cette louve adroite et talentueuse que j'étais, se cachait une âme d'enfant curieuse étourdie sous toutes les questions qu'elle se pose.