Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? [ PV Yoliah ]

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" Promenons-nous dans les bois, tant que le loup n'y est pas, si il y était, il nous mangerait ! Loup, y es-tu ? M'entends-tu ? Que fais-tu ?

Hariel ricana. C'était un ricanement sournois, le même genre que celui de la hyène qui vous a acculé contre un rocher et qui sait que vous ne pourrez pas vous lui échapper. D'ailleurs, techniquement, c'était bien à cause d'une chose semblable que le loup gris ricanait. Le mâle contemplait le piège qu'il venait tout juste de finir. C'était un piège très simple, un grand trou dans le sol, recouvert de branchages. Au fond, il y avait de l'eau, de l'eau salée, même. Le moyen qu'Hariel avait utilisé pour mettre de l'eau salée dans cet endroit plus qu'éloigné de la mer est et restera sans doute toujours un mystère. Il avait bien pu prendre de l'eau de la cascade, mais... pour y mettre du sel ! Enfin. Pour qu'elle ne soit pas absorbée par la terre, Hariel avait bien pris soin de choisir, pour creuser, un terrain argileux. Ainsi, son étanchéité conserverait l'eau pendant un bon bout de temps. Quant aux branchages, ils étaient astucieusement disposés. Le mâle gris les avait ensuite recouverts de terre, en esayant le plus possible de prendre des herbes avec les mottes. Ce n'était pas facile et le résultat était loin d'être parfait. Pour Hariel, cela n'avait d'ailleurs pas d'importance, car il était prêt à attendre que l'herbe repousse et recouvre le trou. C'était ce qu'il avait prévu. Tant que cela ne sertait pas fait, normalement, personne ne serait assez distrait pour se faire avoir : on voyait bien que quelque chose ne tournait pas rond en regardant les lieux.

En fait, l'astuce principale de ce piège - ou de ce futur piège - était que les petits animaux pourraient facilement passer dessus sans le déclencher... Mais certainement pas un loup. Or, les loups, c'était bien la cible du mâle. Il avait choisi un endroit où les plus gros animaux, comme les ours, ne pourraient pas passer. Bien sûr, il pouvait toujours tomber sur un puma, mais il avait plus de chances de choper un loup. Enfin, façon de parler, puisqu'il avait bien veillé à ce que le trou ne soit pas trop profond, afin que sa victime puisse en sortir facilement. Son but n'était pas de traumatiser quelqu'un. Hariel souhaitait simplement faire une blague. Une blague dont le goût était discutable, mais les goûts d'Hariel avaient toujours été discutables, même avant son.. accident. Celui qui lui avait coûté l'une de ses pattes, dont il ne pouvait pratiquement pas se servir...

Hariel jeta un nouveau regard sur son dispositif. Oui, il y avait à attendre que l'herbe pousse, mais à part ça, il était plutôt satisfait de lui. C'est que creuser un tel monstre n'est pas facile, surtout avec une patte inutilisable. L'Angel était plus ou moins couvert de bout au niveau de ses pattes, et aussi sur son ventre. Bah oui, la terre et l'eau ça fait de la boue, et c'est salissant. Hariel avait cependant fait attention à ce que sa Plume ne soit pas tâchée : il y tenait beaucoup. Cette plume bleue qu'il portait autour de son cou représentait beaucoup à ses yeux - yeux qui, en passant, étaient d'un magnifique gris perle, parfaitement assorti au bleu de la plume.

Tout à coup, Hariel entendit du bruit. Il pesta silencieusement : comment pouvait-il attraper quelqu'un si on voyait son piège avant qu'il ne soit fini ?

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La simple idée que Yoliah se faisait des alentours était neutre, sans sentiments et sans aucuns intérêts. Tout comme elle, ses ressentis ne servaient plus à rien, ou plutôt ne fonctionnaient plus. Son coeur ne battait plus la chamade pour un autre, ne partait plus pour faire effusion de sang en elle, ne fonctionnait que pour sa survie . Elle ne pensait pas, toute petite, pouvoir un jour ressentir ça. Et pourtant maintenant, c'est la cas. La réalité, la vérité, la simple vrai face de la vie. Seuls les êtres brisés et incompétents en ce qui concerne la relation avec les autres peuvent avoir cette sensation. Non elle n'était pas agressive, mais oui elle était distante. Son charme et son attraction attirait beaucoup trop de loups à son goût, et elle se lassa des plus collants. Elle se renferma et ne voulu plus entendre parler de ceux-ci ni de n'importe quel autre d'ailleurs. La seule chose qui peut faire réellement plaisir à Yoliah avec les autres, c'est leur sang sur son doux pelage lorsqu'ils sont ses plus proches ennemis. Indifférence et ignorance pour les autres, telle est sa devise mal comprise par les autres de sa meute.

Son flair l'avait attirée en dehors du but qu'elle s'était fixé car une odeur la préoccupait sérieusement : celle de l'eau salée. Une eau salée qui ne ressemblait pas à celle de la cascade. Oui, son flair était très puissant, mais pas quelque chose de surpuissant car tous les loups avaient cette capacité. Bref, sur les pas d'un autre loup certainement, elle allait se diriger vers quelque chose qui ne tournait pas rond dans les environs. Elle savait que quelqu'un de sournois et sans doute maladroit pour les traces qu'il laissait était passé et manigançait en ce moment-même. Une fois de plus son expression neutre et renfermée pris le dessus sur ses impressions de victoire car elle touchait au but de sa recherche, mais elle ne souriait toujours pas plus pour autant. Bom bom, bom bom, bom bom ... Coeur battant parfaitement normalement, tension à sa plus normale activité. Oreilles penchées en avant ...silhouette fine, presque parfaite. Gueule d'ange et à la fois de tentatrice. Elle arriva sur les lieux du "crime" et analysa ce qu'il s'y produisait. Elle avait entendu un bruit de précipitation. Quelqu'un venait certainement de partir se cacher ou s'enfuir à toute vitesse. Elle s'approcha doucement de l'endroit qui l'intriguait depuis le début : cette fameuse eau salée. Ses yeux s'illuminèrent, et s'éteignirent. Elle venait de résoudre l'énigme. Un piège pas encore finit.

Il ou elle croyait vraiment attraper quelqu'un comme ça, par cette façon, manière ? Impossible. Elle eut envie de rire, mais rien encore une fois. Satanés ressentis.
Une seconde, un bruit, un battement de coeur. Deux secondes, deux coups de vents, deux battements de coeur. Trois secondes, trois gouttes d'eau, deux battements de coeur. Anormal? Non. OUI . Quelqu'un venait comme de la pousser en avant, elle allait s'enfoncer dans le morbide petit trou. Ses pattes firent un écart d'une remarquable souplesse, et elle se maintenu en hauteur, au dessus de celui-ci. De l'eau salée ? Si elle tombait, cela n'y ferait rien, car elle restait en hauteur pour mieux analyser comment remonter ensuite. Elle savait qu'à un moment elle craquait, mais elle continuait de regarder comment elle remontrait. Qui l'avait comme "poussée" ? Si c'était celui qui s'était amusé à faire cet idiot de piège, c'était un vrai gamin. Ou alors, c'était une simple impression de poussée en avant par un coup de vent qui sait ? N'empêche que son coeur n'avait pas tressaillit une seconde.

Invité

* Mais enfin, qu'est-ce que j'ai bien pu faire de mal pour mériter ça ? Tant d'heures de travail, potentiellement gâchées ! *

Mwahahaha !

Aaaaah ! *

* Mais elle va tomber et me bousiller mon affaire ! *

" J'espère que je ne t'ai pas fait trop mal, "

" Tu vas bien ? "

Invité

Non, un coup de vent ne pouvait se mesurer à ma force pour me pousser dans ce grotesque trou. De plus, la position dans laquelle je me tenais à présent, était bien causée de mon plein gré. Je voulais voir de quoi j'étais capable, allant jusqu'à risquer de me blesser. Je n'étais certes pas sûre de mon coup mais j'aimais le goût du risque et de l'aventure. Mes poils battant aux petites bourrasques de vent, mes oreilles droites, penchées vers le trou pour entendre si quelqu'un ou quelque chose m'attendait en bas, je ne tressaillis pas. Cependant, la présence de l'inconnu restait encore fortement visible par son odeur. Une odeur de mâle. Je sentis cette odeur qui me semblait être un des miens. Je ne paniquais toujours pas, cependant me demandant si ce loup avait des intentions particulières. Je me préparais soudainement à sortir de cette position ridicule et affligeant, mais je n'en eu à peine le temps que le loup en question sortit vivement de sa cachette et fonça droit sur l'être que j'étais. Je remarqua qu'il peinait avec un de ses antérieurs. Ses appuis étaient mesurés, sauf au moment où il avait presque oublié sa patte estropiée. Il ne broncha pas et continua de plus belle à foncer sur moi, se gardant de se blesser encore plus sa patte. Il se jeta à vive allure sur moi, me projetant aussi loin qu'il le pouvait, lui y compris. Mon corps se balança au sol, et rappa assez violemment il faut le dire. Cela dura assez longtemps, le temps que la vitesse que le loup avait lancée s'arrête par notre percussion. Je ne réagissait même pas à ce qu'il venait de se passer, et alors que presque la totalité des louves auraient couiné de douleur, ce n'était pas mon cas. Il faut aussi avouer qu'avec la tâche que j'avais à accomplir, qui était de tuer sans pitié, je me battais assez souvent.Ce petit coup de violence n'était rien pour moi, et bien que mon pelage blanc immaculé soit devenu presque gris, recouvert de sable mélangé à de la terre, je n'avais pas peur de ce loup.

Il prit alors les devants, et lorsqu'il s'excusa et me demanda si je n'avais pas eu trop mal, j'eu envie de rire mais je me retins. Mes yeux s'obscurcirent, et je me releva, poussant la masse du loup qui était sur moi. Je n'avais toujours pas prononcé un seul mot, une seule phrase, mais je me fichait de ce que pouvait penser ce loup en question. Il me semblait l'avoir déjà vu ou aperçu quelque part. Mais à vrai dire, j'ai vu tellement de loups ces temps-ci que je ne pourrais détaillé leur caractère et retrouver leur noms. Tandis que je commençais à regarder mon pelage tout sali et le nettoya par la même occasion, le loup semblait présenter ses plus plates excuses. Je ne releva même pas la tête un instant, faisant de mon apparence ma première occupation. Il me trouvait arrogante ? Je l'étais certainement un peu. Ou alors, égoïste. Peu importe, je n'avais pas mal, et ce loup ne m'apparaissait pas provocateur, alors j'agissais comme si il était un loup banalement rencontré .

- Rassures-toi , je n'ai pas mal.

J'avais prononcé ces quelques paroles rassurantes parce qu'il me semblait bien perturbé par ce qu'il venait de faire à une louve. Rien qu'avec ça, je pouvais déterminer quelques traits de son caractère : de la gentillesse à l'état pur et de la serviabilité bien qu'un peu de maladresse. Je secoua mon corps ainsi que ma tête, et lui lança alors un coup d'oeil, pouvant enfin le détailler physiquement. Mes yeux lui indiquaient et transmettaient mon mystère, mon calme et ma réserve.

Invité

" Tant mieux... comme ça tu vas pouvoir tout me raconter. "

" Pourquoi est-ce que tu es venue ici, précisément ? "

" Je veux dire, tu n'est as venue là par hasard, tu as été attirée par l'odeur de l'eau salée c'est ça ? Mais qu'est-ce que tu as pensé au juste à ce propos ? "

" Au fait, ça ne te dérange pas que je t'appelle Yoh, n'est-ce pas ? "

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