Ai-je l'air d'être votre amie ? [PV Reisender]

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Ai-je l'air d'être votre amie ?
BELETHYA & REISENDER

Marchant sur le sol au rythme de mon coeur, au rythme de ce qui battait entre mes côtes, au rythme de mes malheurs. Sur le sol humide, gorgée de cette eau qui ne cessait de tomber, je fixais droit devant moi l'infini et le néant. Mes pattes se posaient avec délicatesse sur le sol, la pluie était puissante, j'étais trempée mais cela ne me gênait pas. Ma fourrure noire ébène était eclaboussée de boue et de sang, ce sang qui chaque jour coulait sur les terres, formant des ruisseaux, des fleuves, des océans de mort. Mes yeux rouge sang brillaient d'une lueur douceâtre et viscieuse, comme si je voulais jouer avec toutes formes de vies. C'était peut-être vrai, au fond... Regardant autour de moi avec nonchalance, je ne cillais pas une seconde en sentant l'odeur d'un Devil. Je savais que plus j'utilisais ma rune, plus elle prenait possession de mon corps mais, au fond, être habité par une entitée ne me faisait pas peur. Baîllant, je continuai ma route, cherchant quelque chose que j'ignorais. Le devil que j'avais sentis rentra bientôt dans mon champ de vision et moi dans le sien. Aussitôt, je le vis montrer les crocs et se raidir, comme près à l'attaque. Mais je ne fis pas attention et marchais vers lui comme s'il n'existait pas. Quand enfin il sentit mon odeur solitaire, car je n'avais aucune envie d'être Devil aujourd'hui, il dévoilà ses longs crocs d'ivoires devant moi. Je n'y fis pas plus attention et passais près de lui sans un regard. Il fut tellement surpris qu'il n'osa bouger, comme si à la vue de mes muscles, il se ravisait de m'attaquer. Bien, cela lui avait sauvé la vie. Même il était possible qu'il m'est reconnu, car je commençais à avoir une petite réputation dans la meute. Passant ma langue sur mes crocs, pour la première fois je tournai mon regard rouge vers lui et le contemplai en silence. Il resta de marbre devant moi, mais pourtant je vis qu'il n'était pas à l'aise. Je finis par me lasser de son corps banal et repartis en marchant. Le loup jappa comme pour me dire au revoir. Je ne sus ce qui m'énerva, tout se passe si vite. Je sentis mon collier me brûlait intérieurement et les secondes d'après, j'étais sur le loup, mes crocs plantaient dans sa nuque. Il gronda, je remarquai que je l'avais mis à terre. Me reculant, je lêchai le sang qui était sur mes crocs et repartis, d'une humeur de "chien"...

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Un loup blanc marchait tranquillement sur les anciens champs de bataille, sans aucunes pensées pour les âmes des défunts qu'il offensait sûrement en piétinant certains corps. D'habitude il aurait été respectueux des loups morts dans l'honneur du combat mais ces derniers temps il n'était plus le même. Satyk lui avait offert une Rune pour protéger les Celestial et celle ci semblait avoir de l'effet sur lui. Lui qui était si réfléchit d'habitude se surprenait de plus en plus souvent à vouloir juste envoyer balader son interlocuteur et courir partout comme un dératé. Heureusement il se reprenait et se concentrait à nouveau sur l'autre.
Tandis qu'il marchait il sentait l'étrange collier de cuir peser lourdement sur son cou et le pendentif marteler son poitrail à chaque pas. On aurait put croire que cela le dérangerait, lui qui aimait tant la liberté, ne s'encombrait pas de muscles inutiles à part pour faire la cour aux louves. Le Voyageur, ou Celui-qui-Marche. C'était cela qu'il était et il sentait son envie de découvrir de nouveaux horizons s'estomper peu à peu pour l'agréable idée de tester ses limites.

Le vent tourna et une odeur distincte lui parvint aux narines. Devant lui, à 500m environ se tenaient deux loups, ou plutôt un loup et une louve. Il continua d'avancer, sûr du peu de risque qu'il prenait, sa rune lui donnant des réflexes impressionnants. Il observa le manège de la louve qui avait apparemment décidé d'ignorer le loup. Celui ci fit profil bas et au dernier lui lança un jappement comme pour lui dire au revoir. Puis, tout se passa très vite. La louve se retourna, visiblement énervée et attaqua l'autre sans raisons apparentes. Elle planta ses crocs dans la nuque du loup et repartit, la tête basse, la queue fouettant l'air. Reisen haussa les sourcil et s'approcha en trottinant du loup qui gisait dans une flaque de sang. Il huma l'air. Mort. Le Voyageur releva la tête et entreprit de suivre la louve, comme ça, juste pour voir si elle comptait augmenter son cota de morts.

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UP =)

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Et si on se serrait les coudes, mon grand ?

Je ne savais pas pourquoi ce Celestial me suivait, mais je déplyais une énergie phénoménale pour ne pas me retourner et l'envoyer ballader. Ma queue fouettant nerveusement l'air, regardant droit devant moi la terre des combats, je songeais en silence qu'il devait y avoir quelque chose qui me rendait ainsi, si aggressive et si lunatique. Contre mon poitrail le collier cognait à interval régulier, me rappelant qu'il était toujours là. Baîllant bruyament, je ralentis l'allure progressivement. La colère s'atténua au fil que le temps passait et ma démarche fut plus gracile, presque enfantine. Me stopant doucement, je détournai légèrement la tête, le menton sur mon épaule et fixais le loup de mes yeux rouge sang. Passant ma langue sur mes longcs crocs ruisselant de sang, j'arquai un sourcil devant sa belle fourrure blanche mais surtout ce qui semblait pendre à son cou. Ma vue n'était pas extraordinaire, pourtant quelque chose me disait que je venais de faire la merveilleuse rencontre d'un porteur. D'où il était, il ne pouvait sûrement pas voir la mienne, de rune, mais il était fort possible que la sienne ne soit que le fruit de mon imagination. Me retournant d'un geste gracieux vers lui, je trottai dans sa direction sans une once d'hésitation où de pudeur. J'en avais strictement rien à foutre d'avoir de belles manières avec lui, il le fait de me suivre ne faisait qu'accentuer ce phénomène. Il n'avait pas choisie la bonne personne à suivre, mais je restais intérieurement sur mes gardes car plus je m'approchais, plus je voyais son collier en cuir se dessinait sur sa fourrure pâle. Sur mon visage froid aucune expression, malgré le fait que je sois curieuse de découvrir ce que renfermais cette petite rune. Un autre impressionant pouvoir ? C'était assez excitant d'être face à l'inconnue. Et désormais, tous deux porteurs, nous étions à environ 5 mètres l'un de l'autre. M'arrêtant avec noblesse, je le contemplai et avec un sourire malin m'assis sur le sol humide, comme pour attendre quelque chose. Pas une seule fois mes yeux n'avaient quittés les siens, ne déviant jamais sur son collier. Un mal de tête me prit et je bessai un peu la tête. Détournant mon regard du loup, je pris une profonde inspiration et tentai d'ignorer la désagréable impression que quelqu'un ou quelque chose voulait me parlait. Soupirant, je relevai la tête vers le loup, haussai les sourcils et lui parlais d'une voix calme et légèrement cinglante.

- Pourquoi tu m'as suivis ?

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La louve avançait, sans s'arrêter, sans se retourner. Pourtant elle savait que reisender la suivait. De loin certes, mais il la suivait tout de même. Personnellement si quelqu'un l'avait suivit le blanc n'aurait pas bronché, il aurait accéléré le tempo, sachant que l'autre ne tiendrait jamais aussi longtemps que lui qui marchait des jours entiers sans se fatiguer, rompu à la marche, grâce à sa musculature taillée pour cela et à son mental d'acier qui ne le lâchait jamais. Si le poursuivant avait persévéré et que Reisen n'était pas d'humeur il se retournait pour lui mettre la raclée de sa vie, histoire qu'il comprenne un peu ce qu'il en coutait de le traquer jour et nuit.

Pour une fois, c'était lui le poursuivant. La Veuve noire Devil continuait d'avancer en déployant un effort exceptionnel pour ne pas se retourner et essayer de chasser Reisen. Pendant un certain temps il se contenta de la suivre, oubliant le soleil qui continuait sa course sans les attendre. Elle finit par se lasser et se retourna, lèchant ses crocs ruisselants du sang de son dernier meurtre. D'un oeil curieux elle fixa son cou comprenant qu'il était un porteur. Reisender ne le remarqua pas, trop occupé à lui aussi fixer le long collier de cuir qui tenait au cou de la jeune louve.

«Rune...»psamoldia-il dans un souffle.

Un autre porteur, un autre porteur ! Hagalaz se réveilla, interessé par cette découverte. Un flot d'adrénaline parcourut le coprs du Voyageur qui envoya sa tête un grand coup à gauche dans un tic nerveux. Un sourire crispé apparut au coin de sa bouche, il changea de forme tandis que la louve se dirigeait vers Reisender, il devint peut à peu curieux pusi malicieux. Dès qu'elle avait esquissé un pas le Haschin avait remonté les yeux, fixant ceux de la louve sans détourner le regard vers sa rune. Il remarqua avec amusement qu'elle faisait de même. Elle s'arrêta à quelques mètres de lui. Elle était belle, sauvagement belle, la parfaite Veuve Noire sans doutes. Mais Reisen ne se laisserait pas avoir avec ça, elle n'essaya même pas de s'en servir, comme si elle le destinait à quelque chose d'autre. Elle haussa les sourcil et déclara d'une voix calme et cinglante :

« Pourquoi tu m'as suivi ? »

Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de Celui-Qui-Marche.

« Qui sais... » commença-il « Peut être à cause de ça. »

Son regard dévia sur le pendentif de la louve qui étincelait au soleil. Il s'assit et Hagalaz sembla vouloir montrer sa beauté à elle. Le symbole brilla au soleil et Reisender croisa le regard de la louve, il en fut heureux, comme s'il avait enfin trouvé quelqu'un qui, peut être, éprouvait les même choses que lui.

« Reisender...plus qu'enchanté. »

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Même si ma rune ne me servait pas à ça, j'entendis le loup parler pour la première fois. Le mot qu'il prononça me fit froncer les sourcils et me rendis méfiante. Quand au tic du loup, cela m'irrita encore plus. Un léger grondement s'échappa de ma gorge, sourd et menaçant. Je n'aimais pas vraiment ce loup, mais nous verrons par la suite. Le plus important était qu'il portait une rune, cela m'interressait beaucoup plus que son caractère. Le toisant avec froideur, je me demandais ce que ce loup cherchais, surtout avec moi. Je n'avais pas du tout, mais alors pas du tout envie de me salir les pattes avec le sang de ce loup. De plus, en le tuant je m'appropriais sans le vouloir sa rune, et celam me tuerait sur le coup. Donc, il me fallait rester le plus calme possible. Je réussis à contenir mon dégout envers lui et soupirai longuement, comme pour évacuer le trop plein d'agressivité. Finalement, je me sentis plus calme et écoutais sa réponse sans beaucoup d'interêt. Du moins, au début... Mais quand son regard dévia sur ma rune, je reculai d'un bond et découvris mes crocs. Un grondement cette fois net s'échappa de ma gorge, prouvant que moi, je n'aimais pas ses manières. Je dus avouer que le loup avait fier allure, comme tous les Celestials sûrement. Ces loups bourrés de fierté et de calme avaient le don de m'éxasperer. Encore une fois, je dus détourner mon regard de lui pour me calmer. Il me faudrait d'abord savoir le pouvoir de sa rune pour aviser, et savoir ce que je ferais de lui.

Pourtant, et malgré tout, le loup semblait heureux et cela me calmait. Il n'était pas dangereux à premier vue, mais je restais tout de même sur mes gardes. J'avais aggrandie la distance entre nous, mais comme lui je m'assis. Ma queue noire s'enroula avec grâce autour de mes pattes, cachant mes griffes blanches et sanglantes. Mes yeux braises ne le quittèrent pas une seconde, et mes muscles restaient prêt à parer toute attaque. Mais ce pressentiment qu'il ne me cherchait pas des noises m'obligea à me détendre et à écouter son prénom. Ouais ouais, enchanté... Mon cul ! J'étais sûr qu'il préférait ma rune à moi, qu'il dévisageais sans aucune retenue. Je jetais de rapides coups d'oeil à la sienne qui brillait au soleil, comme si elle voulait se faire voir. Ma rune à moins, dans l'ombre d'un nuage et autour de mon coup avait une allure beaucoup plus agressive. Pas envie de faire mumuse avec ce loup. Et tuer un Celestial n'avancerait rien de nos relations avec la meute neutre. Même pire, elle pourrait les détetriorer. Mais ce que je trouvais irritant dans cette meute, c'est qu'ils se réfugiaient comme des rats dans les terres froides, croyant être capable de fuir la guerre. Mais s'ils ne prenaient pas partie d'une meute, alors ils se feraient massacrer... C'étaient les lois de la guerre ! Fixant le loup blanc, je me rendis compte du contraste de nos deux corps. Il était d'un blanc pur, moi d'un noir ébène. Il arborait des yeux joyeux et excités, mes yeux à moi étaient sombre et menaçant. Il bougeait sans arrêt, même des légers tics que je percevais sans problème. J'étais immobile, statue de marbre. Enfin, il était dans un rayon de soleil, sa rune brillant. J'étais dans l'ombre d'un nuage, renfermée. Finalement, d'une voix sèche, je lui répondis.

- Belethya... Un peu moins échantée. Avez-vous coutume de dévisager les runes et ses porteurs, ou bien est-ce une manière de dire bonjour ?

L'ironie était poignante dans ma voix, un sourire glissa sur mes lèvres, comme si je préparais un mauvais coup. Je venais de lui tendre une pêrche, à lui d'en faire bon usage.

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