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| Sujet: Un endroit perturbant... [ PV Shadow Night ] 01.10.09 17:56 | |
| Je clignais des yeux plusieurs fois, troublée. Je continuais d'avancer, de mettre une patte devant l'autre, de faire une foulée, puis une autre et encore une autre, mais ce n'était que des réflexes. Je marchais comme un automate, sans même y penser, simplement parce que c'était une habitude solidement ancrée en moi - me déplacer dans un terrain difficile - en l'occurence, plein de racines, de mousses, de buissons, et de branches basses traîtresses - tout en étant concentrée sur autre chose. Sinon, je me serai arrêtée ou me serai cassée la figure depuis longtemps...
Il faut dire que le spectacle qui s'offrait à mes yeux était pour le moins troublant. Il n'y avait pas la moindre trace de blanc ! Nulle part ! Pas de neige, pas de glace, pas de givre - ce n'était pas étonnant, on était encore en été. Mais pour moi qui était habituée à la blancheur éclatante et nacrée des terres nordiques - 12 mois par an - c'était comme si je venais de débarquer sur une autre planète. Pas de blanc. Pas de blanc. Aaargh ! C'était une vision de pure horreur. En plus, il faisait assez chaud - pas trop, vu que je ne m'étais guère éloignée des frontières de Sibeska, et me trouvais encore dans une partie assez au nord. Mais il faisait quand même plus chaud que ce que je considérais d'habitude comme de la canicule. Résultat, ma fourrure bien fournie et parfaitement adaptée aux températures du nord me conduisait à présent au supplice. D'autres auraient dit qu'il faisait plutôt frisquet pour ce matin d'été, mais j'évoluais dans une fournaise.
Bon, ok, j'exagère un peu. Mais pas tant que ça.
Pour courroner cette situation inconfortable, j'étais en terrain inconnu, inexploré, étranger, et j'étais très nerveuse. Je ne connaissais pas les dangers et les habitants de cette forêt, et j'avançais presque en aveugle, ce qui n'était pas pour me rassurer. Mai qu'est-ce qui m'avait pris de céder à mes envies exploratrices ? J'avais pourtant décidé de ne pas quitter Sibeska avant l'hiver. Or, jusqu'à preuve du contraire, on était pas vraiment en hiver, là.
Mes sens dévellopés de chasseuse m'avertirent soudain d'une présence - autre que celle des oiseaux et des petits mammifères qui couraient partout, bien sûr. Je m'arrêtais net, le corps tendu comme la corde d'un arc, prêt eà détaler et à utiliser le pouvoir de ma rune si la situation devenait trop dangereuse. Je n'étais pas du genre à fuir le danger - au contraire, je me précipitais souvent droit dedans - mais là, je ne voulais pas prendre de risques. Il y avait trop de données inconnues. Mes yeux alertes fixaient donc avec une légère inquiétude les fourrés. |
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