Bien, alors, voici le chapitre décisif de ce roman !

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CHAPITRE 5 : L’INCENDIE

Un hurlement déchira le silence de l’aube. Je me réveillait en sursaut. L’air était lourd et sale, il sentait le souffre. La lumière était cendres, la forêt s’était tue. Une rumeur grandissait, des cris lointains s’élevaient. Mais aucun ne put couvrir celui de la louve. Je sortis précipitamment, cherchant en vain. Les autres loups aussi étaient levés, un brouhaha de panique emplissait la vallée. Parmi toutes ces ombres, je cherchai celle de Météore. Mais je savais qu’elle n’était pas là…
- Le feu ! La forêt brûle !
Le cri se répétait incessamment. Ma tête tournait, fumée m’empêchait de respirer et m’embrouillait les idées. Soudain, j’aperçus les flammes qui s’élevaient dans l’air, léchant les arbres, près de la rivière.. Je fronçai les sourcils et m’élançai. Une louve essaya de me retenir mais je me dégageai et courus de plus belle. Il fallait fuir, je le savais, mais pas sans Météore. Je l’ai cherchée partout, le cœur vibrant d’inquiétude. Une colonne de flammes jaillit devant moi, m’arrêtant net. L’air était étouffant, l’atmosphère était oppressante… Je m’écroulai, à bout de forces. Je sentis alors que quelqu’un tentait de me porter. Mes paupières étais lourdes et les yeux me piquaient, mais je parvins à les ouvrir. Je vis qu’il s’agissait d’une louve, mais ma vue était trop floue pour en savoir davantage.. Elle plongea son regard dans le mien mais mes yeux se fermèrent, fatigués. J’avais envie qu’elle me laisse là. J’aurais voulu mettre fin à mes souffrances. Mais la louve me replaça d’un mouvement d’épaules et m’emporta à l’écart des flammes. J’étais trop lourd, elle trébucha de nombreuses fois. Pourtant, elle se remettait en route, sans un bruit. Plusieurs fois, j’entendis le bruit d’un arbre qui tombe. Je sentais la chaleur du feu et je priai pour que cela cesse. Un choc plus puissant que les précédents me projeta à terre, tandis que ma sauveuse s’écroulait. J’ouvris les yeux à demi, cherchant à voir si elle allait bien. Je laissai échapper un cri d’horreur. C’était Météore. Elle était étendue au milieu des flammes, inconsciente. Je vis à son pied la branche qui l’avait faite trébucher et, en proie à une énergie nouvelle, je me relevai et courus vers elle. Sans réfléchir, je la saisis et la traînai dans la poussière noire. Elle était légère, mais elle me ralentissait tout de même. J’étais à nouveau lucide, et ma vue était nette. Je tremblais de tout mon corps, mais je laissais ma fatigue de côté. Il y avait encore un espoir.
J’avisai la rivière, à quelques pas de là. Derrière moi, le feu gagnait du terrain. Quelques flammes me léchaient les jambes. Je serrai les dents et me jetai dans l’eau froide, entraînant ma petite sœur avec moi. Son poids m’entraînait vers le fond, nous coulions. Mais je continuais à brasser l’eau avec mes pattes. Petit à petit, j’avançai. La pression de l’eau m’écrasait, je ne pouvais plus remonter. L’air commençait à manquer.. Alors, je sentis des crocs se refermer sur ma nuque et me hisser vers le haut. Je tenais fermement Météore afin qu’elle ne coulât pas. Au contact de l’air, je crus que mes poumons allaient exploser. L’air sale et comprimé qui y restait me brûla. Je toussai, m’étranglai, mais on ne me laissa pas de répit. Je fut traîné sur la rive, Météore m’échappa et manqua de retomber dans l’eau. Un autre loup la récupéra et nous fûmes bientôt hors de danger. Je crachai de l’eau sale, pleine de la poussière que j’avais avalée. Mais mon état, quoique critique, ne m’importait que peu. Je n’avais d’yeux que pour ma petite sœur. Au loups qui se penchaient vers moi, je ne cessai de demander : « Comment va-t-elle ? Elle va s’en sortir ? ». Je vis qu’on l’emmenait loin de moi, je tentai de me débattre, mais en vain. Mes forces m’abandonnaient, je luttais contre le sommeil. Des cris de révolte montaient dans ma gorge, les mots se bousculaient, mais rien ne sortait. Une louve renifla son corps mouillé. Je parvins à lire de la panique dans ses yeux, puis une profonde tristesse. Je remuai à nouveau.
- Qu’est-ce… qu’il.. y a… ?
La louve en question se tourna vers moi. Elle ne dit rien. J’avais peur. J’avais très peur.
- QU’EST-CE QU’IL Y A ?
Un loup me maintînt à terre en posant une patte puissante sur mon épaule. J’haletai. La louve regarda les autres, Météore, puis vint vers moi. Elle s’assit en face de moi, les yeux baissés. Je ne voyais pas son regard et mon cœur battait de plus en plus fort. Puis elle me regarda franchement.
- Je suis désolée.

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C'est trop triiiste ! J'ai failli pleurer en l'écrivant.. xD
Vous me direz, alors pourquoi l'écrire ? Bah, comme ça. ^^

Chapitre 6 en cours de rédaction. =)

NON MAIS TEMPO! Tu aurait pas pu ecrire " JE suis desolee," au lieu de "elle et morte"??? ^^

Bah je vois pas de quoi tu parles, c'est ce que j'ai mis.. ^^
(Et c'est quoi alors, ce "dernière édition par Tempo/Comète ? Ah, zut, je suis démasquée... xD)

Lol^^, SA va mieu.

Mdr, merci changaï ! ^^
Ca fait toujours plaisir, des lecteurs enthousiastes..

En ce qui concerne la maison dédition, j'ai une adresse d'éditeurs que j'ai déjà rencontrés. Je suis en train de me secouer pour leur envoyer le premier tome...
On sait jamais !

Oui et si vous voulez je peux faire la couverture de chaque livre (Si il acepte bien sur ^^)Envoyez nous le livre ^^Si il se fait naturellement ^^

Pour ce qui est de la couverture du tome I, je l'ai déjà réalisée (à la main, donc il y a les traits de coloriage xD). Si un jour il est publié, je jure de mettre une photo du livre sur le topic ! ^^

Au passage, toujours dans l'éventualité d'une publication (n'espérons pas trop, tout de même, il y a peu de chances...), il y aura une big dédicace à WA et à tous ses membres pour le soutien dont ils ont su faire preuve ! ^^

**




[email] C'EST[/email] PAS VRAI!! Tu peu peut etre, oui, peut etre le publier!!

Et oui. ^^

Je serais l'editeur moi je prendrais tout de suite
Et pour la couverture Ok ^^

Lol^^

Alors...
Pour ceux qui l'attendent, voici le chapitre 6 ! ^^

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CHAPITRE 6 : LA FUITE

J’étais seul.
La nuit était tombée.
Un vent léger secouait ma fourrure grise, encore humide des évènements de la matinée. Mes yeux vides fixaient la plaque d’argile, seul témoignage de l’existence de ma petite sœur. J’avais dormi toute la journée. La nouvelle de sa mort avait fini de vider mes forces. On m’a réveillé en fin d’après-midi, pour l’enterrement. J’aurai voulu dormir encore. Sans fin…
Un long hurlement s’éleva dans la forêt endormie. Je le laissai retomber dans l’obscurité, malade de chagrin. Les arbres bruissèrent avec mélancolie. Le vent gémit de tristesse. Aujourd’hui, la forêt était morte. Et ma petite sœur l’avait suivie, en voulant me sauver.
- NON !
D’un coup rageur, j’avais éraflé la stèle. Mon regard désespéré se posa sur la terre sèche. Dans le noir, je griffonnai quelques signes, puis m’en allai, âme perdue dans ce monde hostile.

En me réveillant, le lendemain matin, la première chose à la quelle je pensai fut la tombe. J’étirai avec lenteur mes muscles fourbus, mon corps entier était courbatu. Levant les yeux vers le ciel, le soleil me parut fade. Le ciel était gris et l’air irrespirable. J’avais un goût âpre dans la bouche. Mon regard tomba sur la rivière, dont le scintillement serpentait entre les arbres. Je marchai péniblement jusqu’à son rivage et plongeai ma tête dans l’eau glacée. Cela me rafraîchit les idées. Puis je m’ébrouai et retournai devant la stèle martelée à l’aveuglette. Le message était cependant lisible. Je m’attardai un moment. Un soupir m’échappa.
- Météore… Pourquoi as-tu fait ça ?
Mon regard se voila à nouveau de tristesse et ma vue se brouilla légèrement. Je reniflai, refoulant mes larmes.
- Je ne mérite pas de vivre. Pas après ça. Pourquoi avoir refusé la vie, Météore ?
Pourquoi…
Je fermai les yeux, résistant à l’envie de pleurer.
- Hein, pourquoi ? Réponds-moi ! REPONDS-MOI !
Malgré tous mes efforts, je sentis une larme couler le long de ma joue. Elle tomba sur la terre tassée.
- Tu es partie trop tôt, petite sœur…
Sur ces mots, je tournai les talons et m’éloignai à la recherche des autres.
En chemin, le souvenir des moments passés avec elle m’assaillit. Toutes ces pensées ressurgies me martelaient le cœur, déchirant mon âme. Je m’arrêtai et, à bout, laissai le chagrin me submerger. Je pleurai une heure durant. Peut-être plus. Puis, sans même prendre la peine d’essuyer les larmes accrochées à ma fourrure, je me remis en route. Ce n’est qu’à ce moment que je me rendis compte que j’avais du mal à respirer. Je crus d’abord que c’était à cause de ma peine. Mais la gorge me piquait violemment et les yeux me brûlaient. Et ça, ce n’était pas à cause de mes pleurs. Humant l’air, je remarquai une forte présence de cendres.
Je courai plus vite, cherchant désespérément les autres loups. Que se passait-il ? Je dus m’arrêter une nouvelle fois afin de reprendre mon souffle. L’air était comme empoisonné. J’allai m’effondrer, je le sentais. Je toussais aigrement, je renâclais. Alors que je basculai, la vue brouillée, une louve vint vers moi en courant, haletante, terrifiée. Elle me soutint et elle me guida jusqu’aux autres. Je n’osai parler, elle économisai son souffle. Le silence était de menaces, pesant d’horreur. Inquiétant.
Arrivé au bord de la rivière, les loups nous attendaient. Tonnerre, notre dominant, s’avança vers moi, avec Eclair, sa compagne.
- Joker !
Son ton était autoritaire et je baissai les yeux, conscient des reproches qu’il avait à me faire. Il reprit, plus doucement, d’une voix étranglée par l’angoisse.
- Je sais que la perte de Météore est très éprouvante pour toi. Crois-moi, nous ressentons tous ta peine. Et elle nous manque également. Mais…
Je couchai les oreilles. Je n’aimais pas ce « mais ».
- ..Mais l’heure est grave. Très grave.
Je relevai les yeux, sans toutefois cesser de fuir son regard. Que se passait-il donc ? Ce fut Eclair qui m’expliqua.
- La rivière a stoppé le feu, mais pas les cendres. Si nous restons ici, nous allons mourir asphyxiés.
La surprise et l’horreur de cette révélations me coupèrent le souffle. Je parvins finalement à articuler quelques mots.
- Mais… où allons-nous aller ?
L’Alpha baissa les yeux.
- Nous ne savons pas.. Loin d’ici…
a ce moment, je sentis la tristesse de tous les loups présents. Leur détresse. Leur douleur. Je me sentis incroyablement égoïste. D’autres loups étaient morts. Des louveteaux. Des guerriers. C’était dur pour tout le monde. Et, à présent, il fallait fuir. Se hâter loin de ces terres, loin de chez nous. Je fermai les yeux. Pourquoi tant de misère, sur ce monde ? Qu’avions-nous fait pour mériter un tel châtiment ? C’était injuste… Mais la vie est injuste. C’est ce jour-là que je l’appris.
- Bien.
Je tournai les talons.
Je sentais le regard de mon dominant braqué sur moi et je n’osai me retourner. J’avançai vers la louve qui m’avait ramenée. Je découvris avec surprise qu’il s’agissait de celle qui avait tenté de m’empêcher d’aller chercher Météore. Cela faisait deux fois qu’elle essayait de me sauver. Je plongeai mon regard dans le sien.
- Merci.
Je ne pus en dire plus. Je n’y arrivai pas. Un mur de haine m’en empêchait. Elle rougit, balbutia une réponse que je n’écoutai même pas. Je m’éloignai. Tonnerre fronça les sourcils et me héla.
- Ho, joker ! Où vas-tu encore ?
Je m’arrêtai et répondis sans me retourner.
- Loin d’ici…
Puis je me remis en marche.
J’entendis les loups murmurer entre eux. Le dominant soupira. La voix douce d’Eclair me parvint aussi, mais je ne compris pas ses paroles. Peu importe. Je partais.
J’entendis les autres loups se mettre en marche, derrière moi.
Peu importe.
Je partais.

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Ainsi commence le périple de la meute de l'Orée.
Joker finira-t-il par se remettre de la mort de sa petite soeur ?
Reviendront-ils un jour chez eux ?
Vous le saurez dans...les prochains chapitres. xD

Prochain chapitres,... Qui arivent bientot...:l_laugh:

Je compte sur toi, Estelle ! ^^

CHAPITRE 7 : A L’ECART

Lorsque je me réveillai, le soleil était à peine levé. Nous avions marché tout le jour, puis la moitié de la nuit. Nous avions finalement laissé la fumée mortelle derrière nous. Nous avions creusé en hâte quelques tanières pour y dormir un peu. Moi, j’avais dormi seul, à la belle étoile. Il avait plus toute la nuit et l’air était encore humide. Mais je n’en avais rien à faire. Il me semblait que plus rien ne me toucherait plus jamais.
Les faibles rayons du soleil ne parvenaient pas à sécher ma fourrure, et la lune, glaciale, n’avait pas mieux réussi. Mais, encore une fois, peu m’importait. Je n’avais qu’une envie : mourir. Mais, même ça, je n’en avais pas la force. Pourquoi ? Pourquoi la vie est-elle si cruelle ?
Un bruit dans les fourrés me sortit de mes pensées. Je me croyais seul mais, maintenant que j’y faisais attention, une forte odeur de loup flottait dans l’air. Une odeur très récente, encore présente. Je m’apprêtai à m’éloigner afin d’être seule quand une voix douce m’appela.
- Attends !
Me retournant, je vis, sortant des buissons, cette louve blanche que j’avais remerciée la veille. Je détournai les yeux et grognai.
- Qu’est-ce que tu veux ? Je t’ai déjà remerciée.
Elle vint se planter face à moi et je n’eus d’autre choix que de soutenir son regard. Il était ferme et autoritaire, mais je sentais qu’elle luttait contre la timidité. Cela se voyait. Elle frétillait et grattait nerveusement la terre de sa patte. Je détournai les yeux d’un air abattu.
- Ecoute, je suis fatigué…
- Laisse-moi t’aider.
Je la regardai, surpris.
- Quoi ?
Elle ne répondit pas. Elle savait que j’avais bien entendu.
J’hésitai. Qu’entendait-elle par là ?
- …Si tu veux. Mais je doute que tu puisses faire quoi que ce soit. La seule chose qui puisse me rendre le sourire, ce serait de revoir Météore. Or on ne fait pas revenir les morts.
Un grand sourire de soulagement se peignit sur son visage.
- Ne t’inquiètes pas, je te redonnerai le sourire !
« J’en doute. » songeai-je. Cependant, je ne voulais pas briser son enthousiasme. Aussi me contentai-je de sourire maladroitement. J’avais l’impression que je n’avais pas souri depuis des années. Elle eut un petit éclat de rire.
- Tu verras, ça te reviendra vite !
Puis elle m’entraîna dans la forêt en courant. Tandis qu’elle courait, le soleil zébrait sa fourrure au travers des arbres, l’illuminant de reflets argentés qui glissaient sur elle. C’est alors que je la reconnus : c’était Fleur-d’Argent, la fille de Soleil-Noir et de Légende. Je fronçai les sourcils et m’arrêtai brusquement. Elle s’en aperçut, stoppa à son tour, et revint vers moi en marchant.
- Qu’y a-t-il ?
Sans répondre, je la dévisageai sévèrement. Oui, c’était bien elle… Soleil-Noir était une jeune louve très appréciée, belle et courageuse. Elle est morte en donnant naissance à Fleur-d’Argent et à son frère, Freedom. Joker aimait énormément Soleil-Noir. Elle avait été comme une grande sœur, pour lui. Toujours là pour l’aider, veiller sur lui, jouer avec lui..
Tandis que la louve le questionnait toujours du regard, il répondit d’une voix glaciale :
- Je ne te pardonnerai jamais ce que tu as fait à Soleil-Noir !
La louve accusa le coup, surprise, les yeux grands ouverts. Puis elle baissa la tête et répondit avec froideur.
- Je n’y suis pour rien.
- Si tu n’étais pas née, elle serait toujours en vie !
- Ce n’est pas ma faute.
- SI !
Elle planta son regard dans le mien. Il était plein de haine et de douleur.
- JE N’AI PAS DEMANDE DE VIVRE !
Je fus pris de court. Incapable de répondre. Elle me foudroya du regard puis tourna les talons et s’enfuit dans les bois. Je restai là, hésitant. Elle avait raison. Mais je ne pouvais m’empêcher de lui en vouloir. Alors, un profond hurlement retentit dans la forêt. La voix claire de Fleur-d’Argent chantant la détresse. C’était une mélodie poignante. Le cœur vibrant, j’écoutai la lamentation jusqu’à ce qu’elle s’éteigne dans l’abîme du ciel. Alors, la mort dans l’âme, je rentrai au camp, ne sachant plus quoi penser.

Je passai la journée seul dans un coin, le regard perdu. J’étais perdu. Je n’étais plus sûr de rien. La vie passait devant mes yeux sans que je la remarque, irréelle et floue. Je n’en faisais plus partie.
La nuit venue, je levai le museau vers le ciel, admirant les étoiles. L’une d’elle brillait de mille feux, plus radieuse que les autres.
- Météore…
C’était elle, je le savais.
Elle était l’unique chose au monde qui eût pu me prouver que ma vie avait ne serait-ce qu’un sens, un peu de réalité. Je baissai les yeux. Météore était belle et bien morte, je ne pouvais le nier. Et moi, j’étais vivant.
- Pourquoi… Pourquoi suis-je en vie ?
- Parce qu’il n’y a aucune raison qu’il en soit autrement.
Je me retournai.
Fleur-d’Argent était là, elle me regardait calmement. Sa voix avait retrouvé sa douceur. Toute trace de colère s’était évanouie, mais je la sentais encore un peu tendue. Un mince sillon collait ses poils blancs, de chaque côté de son museau : elle avait pleuré.
Je baissai les yeux, honteux. Un silence gêné s’installa entre nous. Au bout d’un moment, ayant réfléchi à ses paroles, je parlai dans un murmure.
- Oui, tu as raison… Je n’ai pas mérité ma mort, moi. Météore est morte dans l’honneur, en sauvant notre clan du feu. Moi, je ne méritais pas de la suivre..
Une lueur d’agacement brilla dans son regard.
- C’est faux !
Son ton était dur, un peu douloureux.
Je fis une grimace, mes yeux fixant toujours mes pattes.
- Tu sais bien que c’est faux… Ou alors tu es complètement idiot !
Je lui lançai un regard ironique et répliquai avec amertume.
- Oui, ce doit être ça. Je ne suis qu’un idiot qui se lamente sur son sort alors que toi tu es une orpheline au destin tragique qui n’a jamais connu la moindre parcelle de ce bonheur égoïste que je regrette… Merci de m’avoir remonté le moral et bonne nuit. Tu n’as que faire d’un imbécile pareil.
Le ton était cassant.
Elle fronça les sourcils et je sentis les larmes lui monter aux yeux. Immédiatement, je regrettai mes paroles. Je sentis les mots fondre dans ma gueule, glisser sur ma langue, et ma voix s’étrangla.
- Pardon, je… Je ne voulais pas dire ça..
- Tu savais très bien ce que tu disais ! La preuve, c’est totalement vrai. Désormais, je m’occuperai plus de ton malheur.
Et elle s’enfuit en courant.
Cette fois, je me lançai à sa poursuite.
Sa peine l’aveuglait, elle me jetait des phrases en courant maladroitement, trébuchant sur des racines, s’écorchant les pattes.
- Laisse-moi ! Retourne gémir dans ton coin, loin de moi !
Mais je n’obéis pas.
A un moment, elle dérapa dans les feuilles et tomba. Elle resta à terre, tremblante, sans chercher à se relever. Des spasmes la secouait tandis qu’elle sanglotait. Je m’approchai d’elle et, ne sachant que faire, m’allongeai à ses côtés dans le but de la réconforter.
- Excuse-moi, je ne voulais pas te faire de peine…
Au lieu des paroles acerbes auxquelles je m’attendais, elle prit une voix brisée par la tristesse.
- Idiot… Tu n’es même pas capable de comprendre les sentiments des autres.
Surpris, je ne répondis pas. Que voulait-elle dire ?
Remarquant mon mutisme, qui traduisait bien mon ignorance, elle plongea son regard dans le mien. Elle ouvrit la gueule, comme pour parler, mais se ravisa. Je la vis se lever.
- Demain, je serai à la rivière. Je t’attendrai. Mais si tu ne viens pas..
Je frémis.
- …Je ne chercherai plus à t’importuner.
A ces mots, elle s’éloigna pour se perdre dans la nuit.
Je restai seul, réfléchissant au sens de ses paroles. Minuit vint et je ne dormais toujours pas. La lune à son zénith perçait entre les branchages et zébrait mon pelage, comme si des barreaux s’étaient trouvés devant moi. Ce soit-là, je compris que j’étais prisonnier.
Prisonnier de mon passé.

Au cas où cela intéresserait encore quelques lecteurs, voici le chapitre 8 !
Au fait, le chapitre 7 a changé. Je l'ai ralongé.

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CHAPITRE 8 : L’ANGE DECHU

Le lendemain, aux alentours de midi, je me rendis à la rivière. Fleur-d’Argent venait de se lever, agacée d’attendre, pour aller chasser lorsque j’apparus au travers des fourrés. Elle me lança un regard pétillant puis vint vers moi, les oreilles et la queue dressées en signe de bienvenue.
- Je n’étais pas certaine que tu viennes.
Je lui fis un sourire maladroit.
- Je… J’ai hésité.
A cette aveu, je baissai timidement la tête. Elle était si attentionné envers moi, je ne savais pas comment réagir. Je ne voulais surtout pas la blesser, encore moins la faire pleurer à nouveau. Elle s’approcha doucement de moi.
- Ce n’est rien, je comprends.
Elle m’effleura en passant. Je fermai les yeux pour sentir son parfum. Puis elle me regarda, une lueur malicieuse dans le regard.
- Tu viens chasser ? J’ai faim.
Elle me fit signe de la suivre puis s’arrêta, amusée.
- Et je doute que tu veuilles manger au camp avec les autres.
Je laissai échapper un petit rire. Elle avait raison.
Le cœur plus léger qu’il ne l’avait été depuis bien longtemps, je la suivis en trottinant. Elle était parvenue à me faire sourire. « Elle est extraordinaire… ! » me dis-je.
Mais cette partie de chasse me rappela soudain Météore. C’était la veille de sa mort, par une belle journée comme celle-ci, que je lui avais appris à chasser… Je pense que Fleur-d’Argent s’en était rendu compte, mais elle ne dit rien. Et nous ne reparlâmes jamais de cette journée, en raison des évènements qui s’y déroulèrent. Mais ça, je vous le laisse découvrir par vous-même.

Ainsi donc, nous étions partis chasser. En fait, la journée se passa merveilleusement bien. Bien que nostalgique, j’étais de très bonne humeur et je n’hésitais pas à plaisanter. La jeune louve qui chassa à mes côtés ce jour-là avait le don de me faire rire et d’ouvrir mon cœur au bonheur.
Hélas, une nouvelle tragédie mit fin à cette insouciance. La nuit n’allait plus tarder à tomber lorsque nous rentrâmes au camp. La lune ainsi que quelques étoiles étaient déjà visibles, tandis que les derniers rayons du soleil disparaissaient à l’horizon. Nous ne nous rendîmes tout d’abord pas compte de l’état de nos compagnons. En raison de l’obscurité grandissante, nous ne voyions pas leur visage. Mais leur démarche attira notre attention. L’un des loups nous fit signe de le suivre, en silence. Il nous conduisit jusqu’à une clairière où notre chef semblait réunir tous les loups de la meute. Je remarquai que Fleur-d’Argent parcourait l’assistance du regard, sans doute à la recherche de sa famille. Soudain, elle s’immobilisa, tendue. Je suivis son regard et vis son frère au côté de Tonnerre, la mine grave. Là, les arbres ne masquaient plus la lumière de la lune qui éclairait les faces des loups présents. Je remarquai alors qu’ils semblaient soucieux. Peu étaient réellement peinés, mais nombre d’entre eux regardaient Freedom avec inquiétude.
J’entendis Fleur-d’Argent me murmurer quelques mots.
- Je n’aime pas ça…
Je la comprenais parfaitement. Quelque chose, ce soir, ne tournait pas rond. Eclair parcourut l’assemblée puis revint auprès de son Loup avec un hochement de tête affirmatif. Aparemment, tous les loups étaient là. Le silence demeura.
Voyant que nul n’osait parler, je pris la parole d’une voix étranglée par l’angoisse.
- Que se passe-t-il, Tonnerre ?
Immédiatement, tous les regards se tournèrent vers moi. Puis je les vis dévier pour se poser sur Fleur-d’Argent, debout à côté de moi.
Tonnerre posa sur elle un regard lourd de sous-entendus et elle gémit tout bas :
- Oh non…
Je la regardai à mon tour, inquisiteur. Elle tourna vers moi un regard affolé.
- Je ne vois pas mon père..
Je fouillai les alentours. Pas de trace de Légende. Elle avait raison, le loup noir n’était pas présent.
Mon amie fit deux pas en avant. Lorsqu’elle m’effleura, je sentis qu’elle tremblait.
- Tonnerre, où est mon père ?
Tonnerre détourna le regard. Les autres loups ne la quittaient pas des yeux.
Elle reprit, d’une vois plus forte.
- Où est mon père, Tonnerre ? Où est-il ?
Mais notre chef restait muet.
Alors Fleur-d’Argent se tourna vers son frère.
- Free… Tu le sais, n’est-ce pas ?
Le loup la regarda en silence.
Elle chancela, le sol se dérobba sous ses pattes. Elle regardait toujours son frère, d’un air suppliant. A présent, des larmes coulaient sur ses joues.
- Freedom, dis-moi où il est… Dis-moi où est notre père..
Le jeune loup ouvrit la gueule mais aucun son ne sortit.
J’avais compris. Et je sais que Fleur-d’Argent avait compris elle aussi. Mais c’était trop dur.
- Où il est ? Hein, Free, pourquoi il est pas là ? Dis-le moi ! Dis-moi ce qui s’est passé !!
Elle criait à présent. Elle se releva, vacillante, regarda tous les loups qui l’entouraient et la fixaient.
- Où est mon père ? Répondez-moi !
Sa voix vibrait dans l’air, déchirante. Avec rage, elle se mit à tourner en rond, fixant chaque loup, un par un. Elle s’arrêta sur moi, me regarda avec cette même douleur dans le regard que la veille. Elle sembla sur le point de me crier quelque chose, à moi aussi, mais elle se détourna. Le regard fou, perdue, elle fixa son frère. Puis Eclair. Enfin, ses yeux se posèrent sur l’Alpha.
- MAIS REPONDEZ-MOI !
Là-dessus, elle s’effondra à nouveau. Je fis un pas vers elle mais Freddom était déjà à son chevet, des larmes ruisselant sur son museau.
- Mais répondez-moi…
Ce murmure se répercuta dans la clairière, comme le souffle du vent. Chacun l’entendit. Beaucoup frémirent. Un louveteau se mit à pleurer, rompant le silence. Et la mère ne chercha même pas à le faire taire.
Tonnerre s’approcha d’elle.
Elle leva ses yeux mouillés vers ce grand loup qui la dominait, embarassé.
- Je… je suis désolé, Fleur-d’Argent. Ton père est mort à la chasse.
Elle se contenta de baisser le regard, sans un mot.
La lune éclairait son pelage de reflets d’argents. Elle méritait bien son nom. Notre chef demeura à une distance respectueuse. Debout à côté d’elle, son frère la regardait. Il ne pleurait plus et son expression, bien que douloureuse, avait repris son calme habituel. Quand à elle, ses sanglots seuls brisaient le silence honteux des loups de la meute.
Fleur-d’Argent…
En cette nuit, au centre de la clairière, il y avait un loup, et un ange aux ailes brisées.

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Voilà.
Joker a enfin trouvé un peu de réconfort mais il semblerait que le sort s'acharne sur lui et ceux qui lui sont proches...
Comment Fleur-d'Argent vivra-t-elle la mort de son père ?
Joker et elle ont à présent un point commun : ils traversent la même épreuve.

ouaiiiii vive la suiiiiiiiiiiitttttttttttttteeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee !!!!!
(mot d'un ptit fan^^)

je voi que t'a continue ^^ super, bah, je sais pas quoi dire d'autre xD

Merci !
Merci à tous les deux !

Je savais qu'Alou réagirait, mais ça me fait plaisir de voir que tu es toujours aussi enthousiasmé par cette histoire, Thun' ! ^^
Depuis un moment on a moins de commentaires...

Merci de me redonner courage !!

lol, merci beaucoup Thunder!

Yeah, Thunder a l'attaque !! xD

Non sérieux, merci beaucoup ! Vraiment, ca redonne la peche ce genre de commentaire ! ^^
J'ai pas d'ordi a cause du demenagement et avec le téléphone ca va pas être pratique pour poster un chapitre, mais je te promets de bosser assidument sur la suite pour pouvoir vous la poster des que possible !

Merci encore !!