Lol, t'as tout lu d'un coup ? XD

En tous cas, merci beaucoup !
C'est chouette de trouver des lecteurs enthousiastes ! ^^

Au fait, si tu veux... Il y a les deux premiers tomes, aussi. XD
Mais c'est moins "deprimant" ^^"

lol Arya! Contente que tu es decouvert ^^

Et bien si ça t'intéresse, creuse un peu dans la section des fanfics et tu devrais trouver "A PAS DE LOUP - Tome I - Différentes" et "A PAS DE LOUP - Tome II - Le Secret de Luna" ^^

Au passage je signale que le chapitre suivant est prêt (rédigé et tapé) et que je pourrai donc le poster dès que j'aurai internet. =)

Ninquiète, il y a des allusions aux premiers tomes mais c'est pas essentiel de les avoir lus avant, les histoires sont indépendantes.
Le seul lien c'est qu'il s'agit tout le temps de la même meute donc on retrouve des persos.

Le chapitre 10 est rédigé aussi et je commence le 11...
Vivement que j'aie internet chez moi, là je suis obligée de squatter les ordis du CDI xD

Voilà ! J'ai enfin internet à la maison alors je profite du fait que ça marche encore (on sait jamais, ici... tu sais ça, twa, Alou ^^) pour vous poster les deux chapitre suivants !
La tragédie continue, bonne lecture !
___________________________________________

CHAPITRE 9 : LE RÊVE

Les jours qui suivirent, je ne vis plus Fleur-d’Argent. Elle restait enfermée dans sa tanière, perdue dans l’obscurité de son chagrin. Et moi, j’errais comme un fantôme, le regard vide. La scène de l’autre soir hantait mon esprit et me faisait délirer la nuit. Je m’isolais souvent du côté de la rivière mais je ne pouvais y rester trop longtemps. J’avais trop peur qu’une autre tragédie ne se produise. Alors je rentrais au clan et je m’allongeais devant la tanière de Fleur-d’Argent, muet. Je croisais régulièrement le regard de Freedom, qui lui apportait de maigres proies, un regard torturé. Les étoiles semblaient avoir abandonné notre meute.
D’ailleurs, le sens du mot « meute » n’avait plus de signification pour moi. Comment se faisait-il qu’aucun loup n’ait été blessé, lors de cette chasse ? Pourquoi Légende n’avait-il pas été enterré ? Je me rendis alors compte que personne n’avait songé à demander la façon dont il était mort. Notre chef était-il aveugle pour ne pas voir ce qui se passait… Mais, justement, que se passait-il ? A vrai dire, je n’en savais rien. Tout ce que je savais c’est que Légende était mort, que personne n’avait rien fait pour empêcher cela et que tout le moment s’en moquait. Pauvre Fleur-d’Argent…

Un jour, alors que je me rendais à la rivière, je fus surpris d’y trouver Freedom. A mon arrivée, le loup leva la tête et me fixa d’un air douloureux. Je ne savais comment réagir. Comme je restais muet, ce fut lui qui prit la parole.
- Ma sœur t’aime beaucoup, tu sais...
Mon cœur se serra au souvenir de la louve.
Il reprit :
- Les rares fois où elle parle, c’est pour me parler de toi.
Je me sentais mal à l’aise.
- Je… je l’admire et je suis désolé de ce qui est arrivé..
Le loup acquiesça en silence.
Un instant passa sans que l’on n’échange de nouvelles paroles. Mon malaise se dissipait peu à peu. Il finit par se lever et pointa la direction du camp.
- Tu viens ?
En guise de réponse, je me levai et le suivis.
Chemin faisant, nous parlâmes de choses et d’autres, faisant connaissance. J’appris qu’il avait été épris de Viva, une fine guerrière, mais que celle-ci l’avait repoussé. Plus j’en apprenais sur lui et plus je le trouvais sympathique, regrettant l’attitude méprisante que j’avais eue envers lui dans le passé.
A moins de cinquante mètres du camp, Freedom s’arrêta pour se tourner vers moi. Susrpris, je m’immobilisai à mon tour.
- J’ai un service à te demander, Joker…
Il s’arrêta, visiblement hésitant.
Je le vis pousser un soupir avant de continuer :
- Puis-je te demander de veiller sur Fleur-d’Argent ?
Je fus déconcerté par ses paroles.
- Bien… bien sûr ! Mais tu..
- Merci…
Je le vis sourire pour la première fois. Un sourire reconnaissant, bien que triste.
Il s’élança alors en direction de la clairière où nous nous étions installés, avant que je puisse le questionner. Je finis par faire de même, marchant lentement, tentant de percer le mystère de ses paroles.

Je passai la soirée seul dans mon coin. Freedom avait rejoint sa sœur dans leur terrier et ni l’un ni l’autre n’en était plus ressorti.
Le maigre volatile que je tenais entre mes pattes ne suffirait pas à mon repas mais l’hiver approchait et les proies se faisaient rares. De toutes façons, je n’avais pas faim et j’allai donc me coucher sans avoir touché à mon dîner.
Cette nuit, je refis ce rêve étrange et pénétrant qui hantait mon sommeil depuis plusieurs nuits déjà.
Je courais. Je fuyais quelque chose. Derrière moi des bruits de branchages se faisaient entendre, de légers frémissements comme le vent qui se glisse entre les feuilles. D’imperceptibles mouvements, amples, réguliers… Soudain je trébuchai et je vis une forme d’une blancheur éclatante fondre sur moi. Je crus reconnaître un ange à ses larges ailes parcourues de reflets argentés. Puis tout devint noir. Je tombais. Je tombais dans le regard noir de cet ange, encore, encore…
Tout était toujours noir autour de moi, pourtant je sentais à nouveau le sol sous mes pattes. Un sol lisse et froid. J’entendis des sanglots dans mon dos et me retournai. Un cercle de lumière éclairait une louve en train de pleurer. Elle était d’un blanc pur et aveuglant. Elle me tournait le dos. Je me rapprochais d’elle lorsque je remarquai un corps, à ses pattes. Un loup noir gisait devant elle. Légende..
Soudain, la lumière s’intensifia avant de baisser considérablement. C’était la première fois que mon rêve allait si loin… Lorsque je rouvris les yeux, que j’avais clos à cause de l’intensité de cet éclairage, Fleur-d’Argent se tournait lentement vers moi. Je sentis mon cœur battre plus fort tandis que, du coin de l’œil, je remarquai la fourrure du loup s’éclaircir légèrement, se teintant de reflets bruns, mais toujours plus sombre que la nuit. La louve acheva de tourner vers moi son visage déformé par un rictus sadique, les yeux fous. Une longue cicatrice allait en-travers de son visage. J’eus l’impression qu’elle était plus grade, ou moi plus petit. C’est cela, plus petit.. Je me ramassais sur moi-meêm, ce regard m’affolait, je me sentais si vulnérable…
Joker..
Ce corps…
Joker…
Ce cadavre…
Joker !
Je..
- JOKER !
J’ouvris brusquement les yeux. J’étais terrorisé. Jamais ce rêve n’avait… Je remarquai à peine Fleur-d’Argent qui me regardait avec horreur. Je ne voyais pas tous ces loups autour de moi, ancieux. Tout était flou. Les bruits, les images… Seule la situation était claire.
J’avais compris.
Freedom était mort.
J’avais compris.
Mais trop tard…
________________________________________________________________________

CHAPITRE 10 : UN SOUPCON DE LUMIERE PERDU DANS L’OBSCURITE

Tous ces loups autour de moi. J’étais seul. Seul au milieu de la foule. Je n’entendais ni les cris, ni les murmures, j’écoutais à peine les troublants sanglots de Fleur-d’Argent. Je ne voyais que ce corps, en bas, ces traînées pourpres sur les rochers, cet air paisible sur son visage, les yeux clos à jamais… Je le savais. J’aurais pu empêcher cela.
- Il me l’avait dit…
- Tu… tu savais que..
Cette voix tremblante me tira de mes pensées.
Fleur-d’Argent me dévisageait avec une sorte de terreur, d’angoisse, et je me sentis encore plus coupable.
- Tu savais.. Et tu n’as rien fait…
Je reçus ces paroles comme une gifle.
Je l’avais laissé mourir sans rien faire, sans comprendre… Dire que la veille encore je méprisais ce manque de soutien que tous avaient eu vis-à-vis de Légende !
- Pourquoi n’as-tu rien dit !
J’étais pétrifié, incapable de répondre.
La louve soupira.
- Pourquoi…
Elle s’éloigna, cancelante.

De lourds nuages assombrissaient le ciel, masquant les astres nocturnes. La nuit était tombée. Je repensais à l’enterrement, à cette tombe, perdue au milieu d’une forêt inconnue. Et, inexorablement, j’imaginai cet ange blanc, dont l’on venait de briser la seconde aile, agenouillé devant la terre retournée.
Levant les yeux vers ce ciel ténébreux, un vent frais secouant ma fourrure grise, je repensai à mon rêve. Rêve qui m’apparaissait encore bien mystérieux. J’avais fini par reconnaître Freedom en ce loup brun, gisant sur le sol. Ce loup que j’avais tout d’abord pris pour son père... Mais je ne comprenais pas l’expression terrifiante de la louve. Cette folie nerveuse qui contractait ses traits, ce sourire sadique et satisfait, cette terrible cicatrice… Tout cela lui correspondait si peu ! Comment Fleur-d’Argent, cette louve si douce et si fragile, aurait-elle pu réagir ainsi face au cadavre de son frère ? Elle devait à présent se sentir si seule..
Un instant, l’image que j’avais d’elle se modifia. Son pelage se fit plus terne, moins brillant. Son museau s’allongea, son corps se fit plus robuste. Et une longue cicatrice vint orner son visage de part en part…
- NON !
J’haletais. Cette vision était plus terrifiante encore que mon rêve, car elle me semblait affreusement réelle.. Les traits étaient trop précis.
J’entendis un bruit dans les fourrés, autre que le bruit de l’eau qui coulait.
Sans que je puisse me maîtriser, je sentis mon échine se hérisser et je plaquai les oreilles sur mon crâne. Ce fut une fine patte blanche qui apparut d’entre les buissons, suivie d’un corps souple.
- Fleur-d’Argent ?
Son visage, resté dans l’ombre, m’était encore caché.
Lorsqu’elle s’avança dans la lumière, je ne pus réprimer un frisson. Je poussai un soupir de soulagement en reconnaissant les délicieux traits de mon amie.
Elle parut surprise.
- Qu’y a-t-il ?
Je devinai que mon attitude ne lui avait pas échappée.
Je tentais un sourire, encore tremblant.
- Ce n’est rien c’est.. un cauchemar.
Elle ne posa pas d’autres questions et vint s’asseoir à côté de moi.
Un étrange malaise s’empara de moi. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me rejoigne. Surtout aussi calme.
- Je suis désolé, je..
- Ce n’est rien.
Je la considérai, surpris.
Un doux sourire éclairait son visage, un peu triste, mais sans colère.
Elle remarqua que je la dévisageai et laissa échapper un petit rire gêné.
- C’est à moi de m’excuser. J’ignore ce que tu as voulu dire tout à l’heure mais je n’aurais pas dû réagir comme ça.
- C’est normal, tu étais bouleversée !
- Ce n’était pas une raison..
Elle baissa les yeux, souriant toujours de son petit air triste.
En la voyant ainsi, je n’eus plus de doute à son sujet. Elle ne pouvait être le loup de mon rêve.
- Tu sais, hier, j’ai bu Freedom à la rivière.
Elle ne répondit rien, n’esquissa pas un geste, mais je la sentis frémir.
Il était trop tard pour reculer, je décidai de continuer.
- Il m’a fait promettre de veiller sur toi. Au début je n’ai pas compris ce qu’il…
Elle tourna alors vers moi des yeux remplis de larmes, une expression douloureuse sur le visage.
- Il a été assassiné..
Je m’arrêtai net.
- Que…
Je ne pus même pas terminer ma phrase tant ce qu’elle venait de dire était invraisemblable. Qui aurait pu faire cela ?
- Ce n’est pas ce que tu crois, Joker.. Mon frère n’aurait jamais fait ça !
Je voulais croire en sa conviction, et pourtant j’en étais incapable.
- Mais enfin, que veux-tu… Pourquoi m’aurait-il demandé cela, alors ?
Je tremblais autant qu’elle, à présent.
Elle baissa les yeux.
- Je suis sûre qu’il savait..
La jeune louve me regarda à nouveau, une terreur nouvelle au fond du regard. Ce n’était plus cette peur folle, inconnue, qui nous transperce sans que l’on sache pourquoi, mais la terreur de quelque chose que l’on connaît, quelque chose de si atroce que l’on ne peut s’empêcher de trembler en y pensant.
- Joker, je suis sûre que père n’est pas mort d’un accident. Pas plus que Freedom.
Une fois de plus, je ne pus répondre. Je ne cherchais même plus à nier, j’attendais la suite, tout simplement.
Voyant cela, la louve s’emporta.
- C’est un complot, Joker ! Tout cela était prémédité ! Regarde les loups qui l’accompagnaient, ce jour-là, que remarques-tu ?
Je cherchais au fond de ma mémoire mais elle me donna elle-même la réponse.
- Nuage, Viva, Shine, Scuby, Etoile…
Ces noms, mis en relation, me firent frissonner. Il s’agissait de téméraires guerriers, dont tous avaient déjà tué, dont tous étaient terriblement attachés à Soleil-Noir, dont tous méprisaient Légende et sa descendance..
Soudain, un nom me vint en tête.
Un nom sans lequel la liste n’aurait pas été complète.
- …Balaffre.
Je la vis acquiescer timidement, effrayée par ce seul nom.
Balaffre n’était pas à la chasse ce jour-là..
Mais un flash me rappela ma vision.
Si la louve m’avait semblée plus imposante, c’était qu’il s’agissait d’un loup. Sa fourrure, plus terne, était en fait gris clair. Et cette cicatrice… La balaffre qui lui avait valu son nom !
En cet instant, je ne pouvais plus douter de la justesse de ses paroles.
- Je sais que c’est lui.. C’est à cause de lui que mon père et mon frère sont morts…
Je m’approchai d’elle, effleurai sa fourrure. Elle vint se blottir contre moi, à nouveau secouée de violents spasmes.
Je parlai d’une voix douce, la plus rassurante possible.
- Je t’aiderai, Fleur-d’Argent. A nous deux, nous dévoilerons ce complot.
Ce ne serait pas facile. Qui pourrait croire une accusation aussi grave, prononcée par une louve méprisée de tous et un jeune frère détruit par le chagrin ? Qui pourrait croire Balaffre, ce valeureux guerrier, respecté de tous, coupable d’un tel crime ?
Un rayon de lune se glissa alors entre les nuages, comme un soupçon d’espoir dans le chagrin, un soupçon de lumière perdu dans l’obscurité…
Oui, nous y arriverions.
Et sous ce rayon de lune, je jurai de faire tout mon possible pour confondre ce traître. Pour Légende. Pour Freedom. Pour Fleur-d’Argent..
- Oui, je te le promets…
________________________________________________

>> Alors ? ^^

Ben kwa ils sont pas bien ? xD

LOL! De la lecture, c'est sure ^^ Super Eugenie! Je vais esayer de lire tout ca bien vite xD

Lol, merci de reagir ! ^^
Ca va, ca s'enchaine pas trop ? ^^"

La suite... faudra attendre un peu.
Je bloque pour l'instant.
Et puis j'ai pas trop le temps.

Bon, je m'essaie enfin sérieusement à ce chapitre subtil. Subtil, oui, parce que je ne sais pas vraiment comment le ocntinuer xD. Mais j'y ai réfléchis, et je pense pouvoir me sortir d'affaire. ^^
[ Dommage que t'aies pas pu venir, Alou, on aurait pu en parler et le "jouer"... M'enfin, pour une prochaine fois, hein ? On baissera pas les pattes ! =) ]

-----------------------------------

CHAPITRE 11 : QUAND LA NEIGE PARLE, LA LOUVE NOIRE ECOUTE

Nous passâmes le reste de la nuit dans son terrier, à l'abri du vent froid. Une douce chaleur emplissait l'antre, comme is la confiance et l'espoir étaient de retour. Nous étions deux pour lutter.
Elle devait se sentir bien seule ici, désormais. Les deux loups qui, d'ordinaire, occupaient ces lieux venaient de s'en aller sans prévenir, chassés loin d'elle, et je me doutais que ce terrier devait rappeler en elle de vieux cauchemars de petite loupiote, et d'autres, plus sinistres, de louve perdue. Mais cette nuit-là, blottie contre moi, elle dormit paisiblement. Après une petite lèche pour me remercier, elle ferma les yeux sur un sourire, et le conserva jusqu'à son réveil. Moi, par contre, je ne dormis pas. Je la regardai quelques instants, si belle et si douce, puis portai mon regard sur l'extérieur. Un extérieur bien rude, comparé à ce petit nid douillet où rien, semblait-il, ne pouvait nous atteindre. Et je repensai à tout cela. Ca paraîssait absurde. Assassiner deux loups, par simple dégoût.. Je ne pouvais les en croire capable. J'avais accepté cette idée sur un coup de tête, un pincement au coeur pour Fleur-d'Argent, et un rêve sans queue ni tête. Et voilà que j'y croyais dur comme fer, comme si c'était évident. Mais comment s'y prendre pour que les autres le voient aussi clairement que nous ? Comment faire pour exposer ces faits à une meute qui n'avait témoigné le moindre attachement à ceux qui avaient payé de leur vie la mort, involontaire, de celle que tous aimaient ? Il fallait confondre Balaffre, et pour cela il fallait des preuves. Le prendre sur le fait...
Mon regard se posa à nouveau sur Fleur-d'Argent. Elle était certainement la prochaine sur la liste. Ne disait-on pas : "jamais deux sans trois" ? J'eus un sourire mal à l'aise en y pensant. Leur conscience devait tout de même leur peser lourd et il ne faisait aucun doute qu'ils auraient hâte d'en avoir fini. Le dernier crime pourrait lui aussi passer pour un suicide. Personne n'y ferait attention. Je devais donc surveiller ma louve avec attention, ne jamais la lâcher et, par conséquent, surveiller mes propres arrières. Et ma seule chance serait un relâchement de la part de nos adversaires. Oui, il faudrait jouer serré...

Les premiers rayons de l'aube me réveillèrent. J'avais finalement sombré dans un sommeil léger. Je fus rassuré de sentir le souffle chaud et Fleur-d'Argent, avant même d'ouvrir les yeux. J'attendis un peu puis finis par l'éveiller. Elle ouvrit doucement les yeux et parut surprise de me trouver là. Elle eut un mouvement de recul puis, voyant mon sourire amusé, elle se prit à rire.
- Ah, excuse-moi, j'avais oublié que tu avais dormi là.
Je lui souris pour lui dire que ce n'était rien, me levai et m'étirai. Elle en fit autant, en bâillant. Elle semblait bien insouciante, et je n'osai aborder le sujet qui me préoccupai. Mais elle n'avait rien oublié du tout et sa mine se fit grave lorsqu'elle vint d'elle-même s'asseoir devant moi, plantant son regard dans le mien.
- Comment..
Je l'interrompis doucement.
- J'y ai réfléchi hier soir.
Elle me regarda, attendant. Je perçus un léger frisson qui secoua son corps délicat.
Je baissai les yeux, hésitant.
- Tu dois être très prudente, Fleur-d'Argent...
Elle acquiesça en silence.
- Si c'est bien la vengeance qui les anime, tu es certainement leur prochaine victime.
Je soupirai.
- Je veillerai sur toi, mais tu ne dois pas agir effrontément...
- Et toi ?
Je la considérai, vaguement surpris.
- Moi ?
- Oui, toi. Si tu deviens gênant, tu n'as pas peur qu'ils...
J'eus un sourire mal assuré.
- Ne t'en fais pas pour moi, ils ne sont pas fous. Même si la mort m'a beaucoup affecté, je pense que ma mort passerait beaucoup moins bien que la tienne.
Cependant, je ne pus réprimer un frisson.
- Enfin bref... Mon seul plan, pour l'instant, est d'attendre. En fait, tu vas servir d'appât..
Je la sentis se raidir.
- Je sais que l'idée est peu alléchante, mais je n'en n'ai pas d'autre. D'autre part, j'ai pensé à une personne que nous pourrions aller voir..
Je marquai une pause. Je savais que ce que j'allais lui dire n'allait pas l'enchanter.
Elle fronça un sourcil, méfiante.
- Nous devrions aller parler à Tempo.
- Hein ?
Elle ouvrit de grands yeux, fit un pas en arrière, et eut une moue suspiciuse, à la limite entre l'effroi et le dégoût.
- Cette sorcière ?
- C'est tout de même ta grand-mère.
- Ma grand-mère, tu parles ! C'est une vieille folle, oui !
Je la regardai fixement, sans m'énerver, mais un peu déçu. Comment pouvait-elle parler ainsi de l'une des deux Soeurs ? Tempo était en réalité une humaine, mais elle avait toujours vécu parmi nous, sans même connaître ses origines. Son apprence elle-même n'était plus tout à fait celle d'une femme. Et c'était la mère adoptive de Soleil-Noir.
- Ecoute, Fleur-d'Argent, je doute qu'elle t'en veuille, elle. Ce n'est pas son genre..
La louve détourna le regard. Elle finit par laisser échapper un soupir.
- Si tu penses que ça peut servir à quelque chose... Et bien, allons-y. Mais tu sais où trouver cette gâteuse ?
J'acquiesçai.
Tempo avait toujours aimé le ruisseau. C'est là que sa mère était toujours, là qu'elle était morte. Et même si la pierre plate était restée sur notre ancien territoire, un ruisseau coulait pas là. J'étais persuadé de pouvoir y trouver la louve noire.
Le chemin se fit en silence. Mon amie regardait obstinément le sol, et moi j'épiai discrètement les alentours. Les oiseaux chantaients, insouciants, et c'était une belle matinée. L'air froid de l'hiver ne pénétrait pas nos épaisses fourrures et la mousse givrée craquait sous nos pas, avec un bruit ravissant.
Bientôt, le bruit de l'eau parvint à mes oreilles. Je me retournai vers la louve. Celle-ci fixait toujours le sol avec obstination. J'eus un petit sourire et je m'enquis de la présence de Tempo. Je la trouvai, comme je le pensais, allongée au bord de l'eau, le regard perdu dans son flot rapide.
- Tempo ?
Elle releva la tête et me dévisagea. Un sourire encorangeant, doux mais mélancolique, étira ses traits. Elle était comme ça depuis la mort de Soleil-Noir. Sa joie persistante s'était comme envolée, remplacée par une douce mélancolie qui mettait de la tristesse dans chacun de ses gestes. Je la saluai rapidement puis m'effaçai pour laisser la place à Fleur-d'Argent.
Les deux louves se dévisagèrent un moment, en silence. Puis Tempo sourit un peu plus sincèrement. Fleur-d'Argent fit de même et, quelques instants plus tard, toutes deux s'étreignaient avec tendresse. Je demeurai en retrait, surveillant la scène.
Tempo se recula et regarda la louve blanche.
- Ma petite... Comme tu dois te sentir seule..
Fleur-d'Argent acquiesça. Elle baissa les yeux.
- Toi, tu... Tu aimais mon frère et mon père ?
La louve noire sourit avec compassion.
- Ce n'est pas leur faute, si Soleil-Noir est partie. Au contraire, elle a dû mourir heureuse de vous savoir en vie, fière de vous, peut-être un peu triste de ne pas vous connaître mieux. Je trouve déplorable ce ressentiment envers vous. S'ils aimaient Soleil-Noir à ce point, ils auraient dû tout faire pour qu'elle ne soit pas morte en vain. Tout faire pour que vous soyez heureux, tous les trois, comme elle l'aurait certainement voulu.
Fleur-d'Argent fut émue par ces paroles, et elle se réfugia entre les pattes de son aînée.
Puis elle se tourna vers moi.
- Joker m'a beaucoup aidée. Il m'a soutenue et a tenté de me comprendre. Il veut continuer à m'épauler et s'allier avec moi pour dénoncer Balaffre.
Je tressaillis et vis que Tempo faisait de même.
Elle regarda Fleur-d'Argent.
- Dénon cer Balaffre ?
La jeune louve se souvint soudainement que personne n'avait de doutes, mis à part eux deux. Mais elel décida d'en faire part à la vieille louve, s'étant trouvé en elle une alliée.
- Je suis persuadée que mon père et mon frère ne sont pas morts de leur plein gré...
Tempo digéra ces paroles.
- Tu insinues que...
Elle n'acheva pas sa phrase et se détourna. Elle fixa le torrent, songeuse.
- C'était donc ça...
Je fus surpris qu'elle prenne la chose ainsi.
La vieille louve se tourna vers nous.
- Je vous aiderai. La neige légère m'a avertie d'un danger, d'un sombre présage. Ma soeur ne ment jamais.
J'acquiesçai. Tempo était persuadée d'être toujours en contact avec sa soeur, Avalanche. Je n'allais pas blâmer la vieille louve d'écouter la neige alors que moi-même me basais sur mes rêves...
Nous la saluâmes et nous éloignâmes sans un mot de plus.
Nous avions désormais une puissante alliée, bien plus puissante que les apparences ne le laissaient paraître. Elle était la soeur du dominant et tous avaient beaucoup de respect pour elle. Si nous parvenions à trouver quelques preuves pour renforcer nos soupçons, éclairer notre piste, elle serait écoutée.

---------------------------------------------

Bon, je vais encore galérer pour le chapitre suivant, mais je suis lancée, alors vous l'aurez peut-être bientôt. ^^

LOl, qu'es-ce qu'elle va dire la neige? xD Ma 'tite Alou ... sniff ... Enfin, encore une foie bravo ^^ Oui, j'aurait bien voulu t'aider mais bon, nan, j'compte pas baisser les pattes!

*En pleine extase devant l'écran avec la bave qui coule*
'est trop magnifique!Continue!
Je pleure tellement c'est beau,tu devrais être écrivain
(mdr,moi qui voulais être écrivain plus tard,je me sens d'un coup largement dépassé...)
La suite!

wow, c'est vraiment trop trop bien, j'ai adoré le lire et le relire sans cesse, continue comme ça et bonne chance ^^

^^ veux voir ca! =D